Le 25 décembre 2021, le télescope spatial James-Webb de la Nasa décollait à bord d’un lanceur Ariane-5 depuis Kourou, en Guyane française, et devenait l’instrument d’observation le plus puissant et complexe jamais envoyé dans l’espace. Déployé à une distance record de 1,5 million de kilomètres de la Terre, il peut à présent scruter le cosmos avec une précision inégalée. Les images spectaculaires qu’il nous transmet permettront peut-être de répondre aux grandes questions qui animent l’astronomie depuis des siècles, sur la naissance de l’Univers ou les traces de vie dans d’autres galaxies. Les premières vues communiquées par ce joyau de technologie, opérationnel depuis juillet 2022, donnent déjà un vertigineux aperçu de l’infini.
Trop lointain pour être réparé
Des scientifiques ont consacré leur carrière entière à la conception de cet engin de plus de 6 tonnes, équipé d’un bouclier thermique de la taille d’un court de tennis, d’un grand miroir composé de 18 segments hexagonaux et d’un miroir secondaire recouverts d’une mince couche d’or. Trente années durant, la mission James-Webb a rassemblé une équipe internationale d’astronomes et d’ingénieurs qui a dû faire face aux revers techniques, aux impasses budgétaires, à un ouragan dévastateur et même à la justice américaine accusant la Nasa de mauvaise gestion. Successeur du télescope Hubble, on l’a surnommé le « télescope en origami » : les ingénieurs ont dû imaginer un fascinant système de pliage pour le faire tenir dans le nez d’une fusée Ariane-5, et guider ensuite son déploiement à une distance quatre fois supérieure à celle de la Lune – trop loin pour qu’il puisse être jamais réparé par une main humaine… Ce film retrace son histoire haletante, une odyssée scientifique qui ne fait que commencer.
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