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France, Russie, Afrique et les autres

Il n’est nul besoin de faire appel à des analystes chevronnés pour constater l’imbécillité de la politique étrangère française et donc de ses dirigeants. Le mot venu du latin se compose du préfixe négatif im, et du nom baculus, « bâton ». L’imbécile est donc celui qui n’a pas d’intelligence pour soutenir sa démarche.

Nous suivons, sans réflexion, ou par soumission volontaire, en Europe en particulier, la politique agressive des États-Unis contre la Russie.

Je ne vais pas, une fois encore, faire l’historique de la prétention hégémonique de Washington, car en dehors des médias propagandistes, LCI, BFM, France-Inter et des chaînes grand-public, elle est maintenant de plus en plus contestée. Je me contenterai de rappeler quelques faits, sans remonter jusqu’à la dislocation de la Yougoslavie où avec nos voisins allemands et britanniques, nous nous sommes crus obligés de bombarder nos fidèles amis serbes.

Je rappellerai que les États-Unis, pays du dollar, du communautarisme, de la xénophobie et du mensonge, n’ont cessé depuis 1991 de provoquer la Russie. L’effondrement du régime communiste et du Pacte de Varsovie ne leur suffisait pas, il fallait profiter des circonstances créées par les Russes eux-mêmes, pour disloquer la Russie et établir dans les États fantoches, qui en auraient résulté, un protectorat états-unien. La Russie d’Europe, humiliée, aurait pu alors s’intégrer à une Europe déjà vassale

D’où, bien sûr, la provocation en Ukraine et les bombardements et massacres de Russes et Russophones dans la Donbass. Moscou ne pouvait faire autrement qu’intervenir pour protéger les siens. Réflexe naturellement patriotique et action logique contre un pays qui, rappelons-le, doit son indépendance et ses frontières à la Russ

La France, dans cette hypocrisie montée par les États-Unis, s’est engagée sans en envisager les conséquences. Il est vrai que les trois petits présidents qui se sont succédé sur le trône présidentiel depuis 2007 jusqu’à nos jours, n’ont jamais pris conscience de la réelle dimension de notre pays, ni de ses atouts de puissance. La couronne présidentielle était trop lourde pour eux.

Ralliés à l’OTAN, abandonnant notre souveraineté au profit d’une organisation internationale appendice de Washington, ces personnages étaient bien incapables de s’émanciper de la tutelle états-unienne. (de incapabilis: inapte à jouir d’un droit ou à l’exercer). Personnages hâbleurs mais falots au regard de l’histoire de la France, ils nous ont conduits à la déroute que nous connaissons.

 Nous faisons désormais partie de ce groupe d’États minoritaires qui suivent aveuglément les objectifs périmés de Washington. Les États-Unis perdent pied partout. Leur vision géopolitique hégémonique a fini par révolter une majorité de peuples. « L’american way of life » et la «destinée manifeste» apparaissent aujourd’hui comme des outils de mauvaise propagande, voilant à peine une ambition démesurée de domination et un mépris pour les autres.

 Dans leur déclin les États-Unis entraînent leurs alliés ou féaux. La France des trois petits présidents, aveuglée sur l’évolution du monde, subit naturellement son alignement sur Washington, son appui à l’Ukraine, pays failli, et son hostilité à la Russie.

Dans ce conflit indirect, mais réel, il est donc parfaitement normal que Moscou cherche les failles de ses adversaires. Ne nous penchons pas sur l’Allemagne qui connaît bien l’Europe de l’Est et saura le moment venu aisément rétablir des relations économiques fructueuses avec la Russie. Berlin et Moscou en sont conscients.

 Ne nous attardons pas non plus sur le Royaume-Uni, dont l’intimité culturelle et politique avec les États-Unis, rend presque impossible une action hostile contre lui. Elle serait perçue comme une attaque contre les États-Unis. L’Espagne, l’Italie et les autres pays européens présentent une importance moindre dans cette guerre. Reste donc la France…

Elle est une puissance mondiale affaiblie par son ralliement à l’OTAN et son regard quasi exclusif vers une Europe supranationale. Elle semble ne plus faire grand cas de ses facteurs de puissance, dont ses trois derniers petits présidents, par déficit de patriotisme, récusent l’énorme intérêt. Les Russes, eux, en connaissent l’importance.

La France devenue hostile à la Russie – pourtant longtemps puissance amie – détenant des atouts notoires mais fragiles en Afrique, peut donc y être aisément bousculée. La géopolitique russe, héritière dans ce domaine de la conception soviétique, peut ainsi trouver une application immédiate en récupérant dans son orbite des pays riches de leurs sous-sols et en laissant se développer la menace islamiste contre la France et l’Europe.

Ne nous étonnons pas que la RCA, le Mali et d’autres, se tournent vers Moscou. Pour mémoire, rappelons que notre dissuasion nucléaire et la production de notre énergie électrique, dépendent largement de la mine d’uranium d’Arlit au Niger, territoire par ailleurs aux ressources pétrolières prometteuses. N’oublions pas non plus que le Mali regorge de cet or que les BRICS, et notamment la Russie, recherchent en se débarrassant de leurs dollars, ou encore que la RCA, apparemment pays parmi les plus pauvres, s’avère, en fait, un scandale géologique.

Les petits présidents n’ont pas compris que l’Afrique nous était essentielle et que la France n’avait pas d’amis, mais seulement des alliés jaloux et intéressés. Aucun de ces petits personnages n’avait d’ailleurs réagi quand le Gabon, le Togo, après le Cameroun ont rejoint le Commonwealth

La France est apparue, fort justement, comme le maillon faible du prétendu « Occident » dans ce conflit ukrainien. Il n’est que le lieu brûlant de cette opposition mondiale entre une organisation du passé et des pays d’avenir.

Il est temps de réagir!

Général (2S) Henri ROURE

Photo d’illustration : DR
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8 réponses à “France, Russie, Afrique et les autres”

  1. Thomas dit :

    Rajoutez à ce marasme les coupes budgétaires des ministères des armées successives et vous aurez une idée précise de l’état de nos troupes.
    Si on se retrouve en guerre, on est mal!!

  2. Le Celte dit :

    Pourquoi il y a une présence Française en Afrique ?
    Pour remplir les poches des grands groupes.
    Les Africains demandent parfois l’aide des occidentaux contre les groupes Islamistes et ensuite ils considèrent cela comme de l’ingérence.
    Qu’ils se démerdent , et supprimer le Franc CFA , plus d’aide aux développements et qu’ils reprennent leurs ressortissants.
    Ils vont déchanter entre les Islamistes et wagner le premier qui va ouvrir sa bouche va faire une allergie mortelle aux pruneaux.

  3. Pierrick dit :

    Qui aurait bien pu écrire le même article ? kim Jong-un ou Poutine…. J’hésite.

  4. Paul dit :

    Non, notre énergie électrique par le biais du nucléaire ne dépend pas comme vous le dites largement des mines d’uranium du Niger. Pour 17% selon mes infos prises dans la presse. Car par mesure de sécurité cela fait belle lurette que la France à diversifiée ses importations dans ce domaine-là.

    • Paul Hemiste dit :

      Oui, c’est probablement exact. Mais aussi, petit détail, la source principale serait le Kazakhstan, pour une question de coût. A quand un embargo, des sanctions, ou autres fantaisies décidées par nos chers « alliés » ou notre suzerain bruxellois, que nous aurions pu contourner en augmentant la production nigériane, considérée alors comme source stratégique réservée ?
      Mais encore aurait-il fallu pouvoir mener une autre politique avec nos amis africains…? si ce que l’on dit est vrai, le Niger ne touchait qu’environ 5% de la valeur du minerai extrait de son sol. Une explication à une certaine rancœur ?

  5. Pschitt dit :

    Avec ce genre de généraux, l’armée française était vouée en effet à descendre bien bas.

  6. Paul Hemiste dit :

    Certes, on ne peut que féliciter les trois derniers, mais faut-il remarquer que l’obsession de s’accrocher à nos très chers cousins germains, nos si chers meilleurs ennemis de toujours – ou au moins depuis que la succession de Charlemagne s’est ouverte par le traité de Verdun – s’est concrétisée bien avant ces trois héritiers, avec leurs trois catastrophiques prédécesseurs. Car enfin, c’est bien en 1974 que l’inventeur du Volcan signe le premier budget en déficit de la 5e, livrant déjà le pays aux intérêts de la finance étrangère, comme le soulignera son ex-premier ministre, qui pourtant avait avec lui ouvert les frontières aux populations exogènes. Puis viendra l’inénarrable et inoubliable Tonton, celui qui après trois dévaluations ratées qui n’ont pu réussir à rendre la compétitivité au pays, va creuser le trou de la dette, tout en prétendant mener une politique d’accrochage à la locomotive allemande, ce qui nous fera payer par sa politique du « Franc fort » qui fut plutôt celle de Francfort, la réunification allemande qu’il refusa dans un premier temps. Il est vrai que ses incohérences étaient saluées comme une finesse politique extrême, chez ce précurseur du « en même temps », qui s’entendait si bien en matière de combinazionne-cohabitation que son successeur fidèle s’en accommoda aussi parfaitement. Tant et si bien qu’il retrouva cette belle façon d’impuissance par une très habile dissolution, en 95… Lui qui prêcha un ersatz d’indépendance, se drapait dans le costume du Général tout en rentrant dans le piège de l’Euro, avant, par une absence totale d’actions, étant élu déjà par défaut, de finir par supprimer tout possible contre pouvoir en transformant la 5e en régime présidentiel monocaméral, ce qui explique les griefs que vous pouvez porter aux trois successeurs… Nous n’énumérerons pas les divers abandons concédés principalement à nos chers voisins, mais ils expliquent aussi largement que la France qui était la DEUXIÈME économie mondiale en 1967, et autonome sur toutes les productions industrielles qui font la puissance des nations, la sécurité et le confort de leurs peuples, se retrouve reléguée dans les tréfonds des classements, voire menacée dans son existence même. N’oublions dons pas de rendre à nos César successifs ce que nous leur devons depuis 1/2 siècle ! On a les héritiers qu’on mérite.

    • Henri dit :

      « On a les héritiers qu’on mérite. » Pas seulement les héritiers : « Toute nation a les dirigeants qu’elle mérite », disait Joseph de Maistre. La France a mérité Giscard le (faux) nobliau, Mitterrand le (vrai) Vichyste, Chirac le Ripou, Sarkozy l’Américain, Hollande l’Insignifiant et enfin µ le Financier interlope. Je parie que le prochain président sera encore pire, mais la France le méritera aussi.

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