Le parti nationaliste roumain AUR a lancé sa campagne électorale, le samedi 22 juillet 2023 à Bucarest, pour les élections européennes de juin 2024. Lionel Baland a été invité afin de couvrir cet événement pour Breizh-info. Le rassemblement électoral a eu lieu en plein air, dans des arènes, en présence de représentants de différents partis patriotiques d’Europe, parmi lesquels le député européen du Rassemblement National Thierry Mariani. Marion Maréchal, de Reconquête, a été conviée, mais n’est pas venue. Le lendemain, une conférence sur le thème « La suprématie des constitutions nationales sur la bureaucratie européenne. » a été tenue au sein du bâtiment du Parlement national, qui a été construit à l’époque du dirigeant communiste Nicolae Ceaușescu.
L’invitation lancée à deux partis politiques concurrents peut sembler curieuse, mais la stratégie de l’AUR et de son président, George Simion, consiste à mettre toutes les forces patriotiques en présence et à tenter de les unir, malgré toutes les disparités et les divisions idéologiques qui peuvent les séparer. La situation des deux partis patriotiques français, dont la participation a été sollicitée par les organisateurs, n’est pas unique. En effet, pour la Pologne, le député européen du PiS (Droit et Justice, le parti du Premier ministre Mateusz Morawiecki) Kosma Złotowski et un représentant de Konfederacja (Confédération), Robert Grajny, ont pris la parole ; pour l’Italie, le député européen Carlo Fidanza de Fratelli d’Italia (Frères d’Italie, le parti du Premier ministre Giorgia Meloni) et le député européen Paolo Borchia pour la Lega (Ligue, le parti du vice-Premier ministre et ministre des Infrastructures et de la Mobilité durable Matteo Salvini) ; pour la Croatie les députés européens Mislav Kolakušić et Ivan Vilibor Sinčić.
Des élus d’autres pays ont également pris part à l’événement : le député national du parti nationaliste bulgare Vazrazhdane (Renaissance) Stanislav Stoyanov, le député européen du parti nationaliste suédois les Démocrates suédois Charlie Weimers, le député européen Milan Uhrik du parti nationaliste slovaque Republika (République) et le député au Parlement flamand de Belgique du parti nationaliste flamand Vlaams Belang Johan Deckmyn, ainsi que le député européen Jaak Madison du parti nationaliste estonien EKRE.
Jessica Vahtera du Parti des (Vrais) Finlandais, Davide Quadri de la Ligue (Italie), l’éditeur catalan Manuel Quesada (Espagne), le journaliste Adam Starzyński (Pologne), le président de l’Irish Freedom Party (Parti irlandais de la Liberté) Hermann Kelly et Michael Kleiner du Likoud (Israël) ont également été présents.
Retour des Roumains de l’étranger
Bien que quelques migrants issus de pays non-européens travaillent en Roumanie, ce pays n’est pas touché par une vague migratoire le visant, ou par une immigration de passage vers les pays de l’Ouest de l’Europe. En revanche, plusieurs millions de Roumains vivent et travaillent à l’étranger, notamment en Allemagne et au Royaume-Uni, mais aussi en Italie et en Espagne, voire aux États-Unis, et l’AUR a pour objectif de faire revenir une partie d’entre eux au pays, notamment en transformant l’immigration définitive par la temporaire et en défendant l’identité culturelle et linguistique roumaine parmi les Roumains de l’étranger.
Constitution des futurs groupes au Parlement européen
En marge de cet événement, la constitution des futurs groupes au sein du Parlement européen, à l’issue des élections de juin 2024 pour le Parlement européen, a fait l’objet de toutes les attentions. Les partis patriotiques se répartiront probablement entre les groupes du Parti Populaire Européen (PPE), des Conservateurs et réformistes européens (ECR), d’Identité et démocratie (ID), voire d’un nouveau groupe supplémentaire qui pourrait être constitué.
L’avènement d’un groupe unique, regroupant tous les patriotes, comme le désire le président de l’AUR George Simion, se heurtera probablement à des obstacles insurmontables, notamment à la prégnance actuelle de la question des relations des différents pays avec la Russie dans le contexte de la guerre en Ukraine. Accepter de participer à un rassemblement électoral, un repas et une conférence, avec des personnes aux idées antagonistes sur certains points est une chose, mais assumer de côtoyer ces mêmes individus, pour un période de cinq ans, dans un groupe de députés européens communs devant adopter des positions proches sur divers sujets, en est une autre.
Durant le discours qu’il a tenu lors de la conférence, le député européen du Rassemblement National Thierry Mariani a déclaré, au président de l’AUR George Simion, que ce qui compte le plus, ce n’est pas l’avènement d’un groupe unique des patriotes, mais que les différents groupes et élus de cette tendance arrivent à faire bloc lors des votes au Parlement européen afin de peser et de changer la donne à l’issue de ceux-ci.
Les relations étant difficiles, à cause de la situation historique, entre les partis patriotiques hongrois et roumains, le Fidesz du Premier ministre Viktor Orbán, Mi Hazánk de László Toroczkai ainsi que le Jobbik recentré de Márton Gyöngyösi, n’ont pas été présents. L’AUR ne pourra probablement pas prendre part à un des groupes avec une de ces formations politiques hongroises, ce qui ferme à ce parti des possibilités d’appartenance à certains des groupes. En outre, le degré de nationalisme et l’origine idéologique de certaines formations politiques peut entraîner des incompatibilités, essentiellement avec des formations politiques d’Europe de l’Ouest, par exemple avec le parti slovaque Republika, qui bien qu’il se trouve sur une ligne idéologique nationaliste totalement compatible avec les autres partis de cette tendance, est issu d’une scission de la formation nationaliste radicale ĽSNS dirigée par Marian Kotleba.
Le grand jeu des chaises musicales en vue de la formation des groupes parlementaires est en cours et certains partis pourraient se retrouver sans groupe à l’issue des élections européennes, les privant ainsi de certains moyens financiers et d’un certain poids politique.
Remerciements
De nombreux volontaires du parti ont été impliqués dans l’organisation de cet événement. Nous tenons à remercier tout particulièrement le président de l’AUR, George Simion, et sa femme, ainsi que les dirigeants du parti, pour le repas privé avant l’événement, et aussi Dragoș Moldoveanu et Alexandru Nica pour toute l’attention qu’ils ont portée aux invités venus de l’étranger, sans oublier le président du Conseil national de l’AUR Claudiu Târziu.
Lionel Baland
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5 réponses à “Roumanie. le parti nationaliste roumain AUR a lancé sa campagne pour les élections européennes.”
Il est grand temps de s’y mettre !!
La maison est en feu !!
Je regrette que Marion Maréchal n’était pas présente et laissé la place au russophile Mariani. Reconquête doit être sur tous les fronts pour faire vivre la droite française.
On dirait que Thierry Mariani est la kryptonite de Marion Maréchal. C’est bien dommage que le RN et Reconquête ne puissent se parler qu’à travers des invectives. Macron et les européiste peuvent dormir sur leurs deux oreilles, ce n’est pas demain que la France retrouvera sa souveraineté.
Bientôt, les roms ( Pas les roumains) pourront dire » N’allez pas en France, c’est mal fréquenté !! »
L’article est repris et traduit en roumain par l’agence de presse indépendante Amosnews :
https://www.amosnews.ro/romania-partidul-nationalist-roman-aur-si-a-lansat-campania-pentru-alegerile-europene/