Hélène Jégado est une figure troublante et sinistre de l’histoire française du XIXe siècle. Née en 1803 dans une famille paysanne de Plouhinec, en Bretagne, elle grandit sous le signe du tragique. Elle perdit sa mère jeune et fut élevée par sa tante Marie, qui lui enseigna l’art de la cuisine et de la préparation des remèdes traditionnels, mais aussi de la superstition et de la crainte des forces surnaturelles, notamment l’Ankou, l’esprit de la mort dans la mythologie bretonne.
La vie d’Hélène prit un tournant inquiétant alors qu’elle travaillait comme domestique dans la maison du recteur de Séglien. En 1833, plusieurs membres de la maison tombèrent gravement malades et moururent. À chaque fois, Hélène était présente. Cette série de morts suspectes ne fut cependant pas immédiatement liée à elle, et elle continua à trouver du travail dans d’autres maisons, où des scénarios similaires se déroulaient.
Pendant près de deux décennies, Hélène sema la terreur sans éveiller les soupçons. En 1850, à Rennes, sa série de crimes fut enfin découverte. Lors d’une autopsie d’une de ses victimes, on découvrit des traces d’arsenic. Jégado fut arrêtée et jugée pour ses crimes. Au total, elle aurait tué entre 27 et 36 personnes, bien que certains pensent que le nombre réel puisse être beaucoup plus élevé.
Jégado a toujours nié être une tueuse, affirmant que si elle avait vraiment voulu tuer, elle aurait empoisonné des dizaines d’autres personnes. Durant son procès, elle a maintenu une attitude résolue, sans montrer de remords ni de peur, comme si elle était sous l’emprise d’une force obscure. Sa culpabilité fut cependant établie et elle fut condamnée à mort. Le 26 février 1852, Hélène Jégado fut guillotinée devant une foule de Rennais sur la place du Champ-de-Mars à Rennes.
La vie et l’histoire d’Hélène Jégado, malgré son caractère macabre, offrent un aperçu fascinant de la société du XIXe siècle en Bretagne. Sa vie était imprégnée de croyances folkloriques et de superstitions qui, à une certaine mesure, pourraient avoir alimenté ses actions. En dépit de cela, son histoire est un exemple tragique d’un esprit perturbé qui, sans intervention ni traitement, a pu causer la mort et la douleur à tant de personnes.
Aujourd’hui, l’histoire d’Hélène Jégado est principalement racontée comme une légende noire, une histoire d’horreur qui hante toujours la mémoire collective bretonne. C’est un rappel des côtés sombres de l’histoire humaine et une mise en garde contre l’ignorance des signes de troubles mentaux. La légende de l’Ankou en jupon persiste, un fantôme qui hante la Bretagne, un souvenir sinistre de la vie et des crimes d’Hélène Jégado.
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Une réponse à “Hélène Jégado, l’Ankou en jupon : vie et histoire d’une tueuse en série du XIXe siècle”
Bonjour,
Maladie psychiatrique ou possession… Certaines personnes laissent toute place au mal en leur âme.
Cordialement.
M.D