Aux États-Unis, les établissements d’enseignement supérieur les plus sélectifs et très majoritairement privés sont plus susceptibles de tenir compte de l’origine ethnique dans leurs décisions d’admission.
Origine ethnique et admission dans l’enseignement supérieur
Le 14 juillet dernier, le Pew Research Center américain a publié une nouvelle étude sur un sujet sensible de notre côté de l’Atlantique, mais abordée en toute liberté aux USA. Des travaux du centre de recherche basé à Washington qui ont fait suite à la décision de la Cour suprême des États-Unis de limiter la discrimination positive dans l’enseignement supérieur.
En préambule, l’étude indique que cette décision aura probablement le plus grand impact sur un groupe relativement restreint d’établissements, qui sont principalement des collèges et universités privés « très sélectifs ». Et nous allons voir pourquoi !
Le Pew Research Center explique en substance que de nombreux établissements d’enseignement supérieur aux États-Unis communiquent des informations concernant leurs décisions d’admission dans un format standard appelé « Common Data Set (CDS) » et les mettent à disposition en ligne. En précisant toutefois qu’il n’existe pas de liste exhaustive des établissements tenant compte de l’origine ethnique des candidats dans la sélection de leurs élèves.
Parmi les éléments du CDS figure une liste de 19 facteurs académiques et non académiques susceptibles d’entrer en ligne de compte dans les décisions d’admission d’une école. Les écoles peuvent classer chaque facteur par ordre décroissant d’importance : « très important », « important », « pris en compte » ou « non pris en compte ».
Un facteur « important » pour certains établissements
C’est ainsi que les chercheurs américains ont passé au crible les formulaires CDS de 123 établissements d’enseignement supérieur sélectifs. Pour être considéré comme tels dans le cadre de l’étude, ces derniers ne devaient admettre que la moitié ou moins du total des candidats postulant à l’entrée.
À noter qu’aux États-Unis, la plupart des établissements d’enseignement supérieur admettent la majorité des candidats. Pour l’année scolaire 2021-22, le Pew Research Center avait observé que seuls 202 des 1 550 collèges et universités proposant des cursus d’au moins quatre années d’études avaient admis la moitié ou moins des personnes ayant candidaté.
Parmi les 91 établissements (74 % du total des 123 analysés) ayant considéré l’origine ethnique comme un critère dans leur décision d’admission au cours d’au moins une des trois dernières années universitaires, 10 d’entre eux ont décrit ce facteur comme étant « important ». Par ailleurs, l’analyse du centre de recherche américain révèle que, sur les 91 établissements en question, la grande majorité (82) sont des établissements privés.
En parallèle, environ un quart des écoles examinées (32, soit 26 %) a déclaré ne pas tenir compte du tout de l’origine ethnique des candidats. La plupart de ces établissements (22) étant des collèges et universités publics.
L’origine ethnique davantage prise en compte par les plus sélectifs
D’autre part, l’étude montre que les 24 établissements d’enseignement supérieur américains qui admettent moins de 10 % des candidats déclarent tenir compte de l’origine ethnique lorsqu’ils décident des candidats à admettre, bien qu’un seul d’entre eux l’ait considéré comme un facteur « important ». Parmi les 48 écoles et universités qui admettent entre 10 et 30 % des candidats, toutes sauf sept prennent en compte l’origine ethnique dans les admissions, cinq d’entre elles estimant qu’il s’agit d’un critère « important».
Mais parmi les 51 écoles et universités américaines qui admettent entre 30 % et la moitié des candidats, un peu plus de la moitié (26, soit 51 %) tiennent compte de l’origine ethnique, et quatre seulement la considèrent comme un facteur « important ». Près de la moitié de ces établissements (25, soit 49 %) déclarent ne pas tenir compte du tout de l’origine ethnique.
Aussi, parmi les établissements d’enseignement supérieur étudiés, le taux d’admission moyen est plus faible dans les établissements qui tiennent compte de l’origine ethnique que dans ceux qui ne le font pas (21,7 % contre 37,4 %).
En outre, la prise en compte de l’origine ethnique est plus fréquente dans les collèges et universités privés, du moins parmi les établissements passés au crible par le Pew Research Center. Sur les 92 établissements privés examinés, tous sauf 10 (89 %) prenaient en compte l’origine ethnique dans leur décision d’admission, et 10 d’entre eux la considéraient comme un facteur « important ».
Un critère minoritaire dans les établissements publics
Mais parmi les 31 établissements d’enseignement supérieur publics, seuls neuf (29 %) ont tenu compte de l’origine ethnique, et aucun ne l’a considérée comme un facteur « important ».
Il est à noter que les écoles et universités considérant l’origine ethnique comme un facteur important dans les décisions d’admission ont, dans l’ensemble, des effectifs moins diversifiés que celles qui ne le font pas. Dans ces 10 écoles, les étudiants blancs représentaient près de 56 % des inscriptions au premier cycle (à l’exclusion des résidents non américains), contre un peu plus de la moitié dans les écoles qui ont déclaré considérer l’origine ethnique comme un critère parmi d’autres, et 41 % dans les écoles qui ont déclaré ne pas la prendre en compte du tout.
Dans ce dernier groupe d’établissements, les étudiants hispaniques représentaient près d’un quart de l’ensemble des inscriptions de premier cycle – en grande partie parce que le groupe comprend plusieurs grandes universités publiques de Californie et de Floride dont la population étudiante hispanique est importante.
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6 réponses à “États-Unis. L’origine ethnique des candidats davantage prise en compte par les établissements d’enseignement supérieur les plus sélectifs ?”
Quand on dit « tenir compte de l’origine ethnique », s’agissant des Etats-Unis, on pense forcément « discrimination raciale ». Ainsi, dans ce pays raciste, les grandes écoles privilégient les Blancs ? Eh non, c’est l’inverse : « tenir compte de l’origine ethnique » signifie en réalité favoriser les non-Blancs. Cette situation est étrange et, à vrai dire, inquiétante. La discrimination à l’encontre des Noirs a suscité des mouvements violents comme les Black Panthers… mais les Noirs étaient très minoritaires à l’intérieur des Etats-Unis. Le jour où une population blanche majoritaire réagira de la même manière, les conséquences pourraient être énormes.
sauf les asiatiques plus impactés que les blancs, surement parce qu’ils bossent plus encore! heureusement la france ne connaitra pas ces discriminations grace aux valeurs de la république, surtout l’égalité!!!
V V Poutien a bien raison quand il dit que l’occident est dégénéré
il n’y a pas que poutine qui en arrive à ce constat, la plupart des dirigeants du monde (non occidental)
les USA ont peut etre fini par se rendre compte que leurs programmes de recherce avaient pris des années de retard par rapport à la RUSSIE , à la Chine ou à l’INDE….Ceci dit le niveau des étudiants US( ingénieurs en particulier ) en stage en France n’a rien d’éblouissant,
D’après le principe des vases communiquants, toute discrimination positive (favorisant par exemple un noir n’ayant pas forcément le niveau requis) entraîne une discrimination négative (éliminant un blanc ayant le niveau).