La disparition du sacré dans nos sociétés occidentales modernes ne serait-elle pas la cause de bien des maux contemporains ? Depuis que l’homme est homme il vénère dans le divin un ordre supérieur qui le dépasse. L’articulation entre le profane et le sacré a toujours structuré le temps,l’espace et l’imaginaire collectif. Il y a des toujours eu des lieux, des paroles, et des cérémonies sacrés. Le sacré recouvre tout ce qui dépasse l’homme, et qui touche tant à son origine qu’à sa fin. Le politique lui-même s’est toujours articulé au sacré. Quand l’homme revêt les habits du prince il est paré d’une dignité qui impose le respect de sa fonction. Il semble que notre époque ait chassé le sacré en profanant tout ce qui autrefois demeurait intouchable : l’art, le politique, les mœurs, et la religion elle-même. Le sacré n’est donc pas qu’une affaire de théologien, il a une incidence sur tous les aspects de la société. Seulement, en y regardant de plus près on peut se demander si, au lieu de s’être éteint, le sacré ne s’est pas plutôt métamorphosé. En un sens, notre époque connaît elle aussi ses tabous, ses boucs émissaires, ses cérémonies rituelles, ses croyances et ses prêtres : idolâtrie de la santé ou de la marchandise, grand-messe footballistique, liturgie électorale, inquisition politiquement correct, bûcher des penseurs dissidents. Le sacré a-t-il disparu ou s’est-il métamorphosé, comment restaurer le sacré dans une société fluide et morcelée ?
David Engels, originaire de la Communauté germanophone de Belgique, réalise des études d’histoire, de philosophie et de sciences économiques à l’Université technique de Rhénanie-Westphalie à Aix-la-Chapelle (RWTH) de 1997 à 2002. Après avoir bénéficié d’une bourse de la Studienstiftung des deutschen Volkes, il soumet en 2005 une thèse doctorale portant sur la divination romaine et intitulée Das römische Vorzeichenwesen (753–27 v.Chr.). Quellen, Terminologie, Kommentar, historische Entwicklung (La divination romaine (753-27 ACN). Sources, terminologie, commentaire, mise au point historique), thèse défendue en 2006 et publiée en 2007. À partir de 2005, Engels exerce la charge d’assistant à la chaire d’histoire ancienne de la RWTH-Aachen, dirigée par Raban von Haehling1. En 2008, il est nommé titulaire de la chaire d’histoire romaine à l’Université libre de Bruxelles (ULB)2. En 2009, il devient également rédacteur de la section d’histoire romaine de Latomus. Revue d’études latines, dirigée à l’époque par Carl Deroux, puis est désigné rédacteur en chef et, de 2012 à 2017, directeur général de l’institution3. Engels se spécialise dans le domaine de l’histoire de la religion romaine et des institutions de l’empire des Séleucides, mais est également actif dans l’histoire des réceptions de l’Antiquité et de la philosophie de l’histoire. Il s’exprime régulièrement dans la presse francophone et germanophone sur des questions d’actualité européennes, notamment chez Atlantico4, dans Le Vif/L’Express, chez « Cicero », « Cato » ou la « Tagespost ».
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