Le nombre de départs de migrants à Chypre aurait enfin dépassé celui des arrivées au second trimestre 2023, grâce à notamment à des expulsions et à des retours volontaires vers les pays d’origine. Mais aussi par l’intermédiaire de relocalisations de ces clandestins vers d’autres pays européens comme la France…
La République de Chypre, en première ligne face à l’immigration
À l’automne 2022, les autorités de la République de Chypre déclaraient faire face à une « avalanche » de clandestins, sollicitant à l’époque l’aide de l’ONU afin d’endiguer cette immigration provenant quasi exclusivement de la partie nord de l’île sous occupation turque. Les migrants illégaux, traversant une zone tampon contrôlée par les Nations Unies, affluaient ensuite dans la partie sud pour demander l’asile.
Pour resituer le contexte, il est à noter que, la République de Chypre ne faisant pas partie de l’espace Schengen malgré son intégration à l’Union européenne en 2004, la zone tampon en question n’est pas considérée comme une frontière extérieure de l’UE. En conséquence de quoi, un migrant en situation irrégulière peut se retrouver bloqué sur l’île.
En septembre 2022, selon le ministre chypriote de l’Intérieur Nikos Nouris, la République de Chypre était le pays comptant le plus grand nombre de demandeurs d’asile par habitant dans l’UE. Quelques semaines plus tard, les autorités chypriotes indiquaient qu’avec des demandeurs d’asile représentant 6 % des 915 000 habitants résidant dans la partie sud de l’île en 2022, la République de Chypre détenait le deuxième plus haut taux de demandeurs d’asile de l’Union européenne (UE) par rapport à sa population, après celui de l’Autriche.
Toujours au titre de cette année 2022, le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) a révélé qu’avec 21 565 dossiers déposés, le nombre de demandes d’asile avait fortement augmenté en République de Chypre en comparaison des quelques 13 235 demandes déposées en 2021.
Puis vint le temps des expulsions…
Dos au mur face à une situation intenable, les autorités chypriotes ont fini par prendre leurs responsabilités. En décembre 2022, la République de Chypre faisait cette fois parler d’elle en expulsant près de la moitié des migrants entrés illégalement sur son territoire depuis le début de cette même année. Au point de détenir le plus haut taux d’expulsion de l’UE en 2022.
À y regarder de plus près, si l’on retient le nombre de 18 000 clandestins arrivés dans le pays entre les mois de janvier et d’octobre 2022, la proportion que représenteraient ces 7 000 expulsés parmi les clandestins serait de l’ordre de 40 %. Une part bien supérieure à celle observée dans les autres pays européens…
La poursuite de cette politique depuis le début de l’année 2023 semble porter ses fruits puisque les autorités de la République de Chypre ont annoncé le mercredi 12 juillet que le nombre de migrants repartis à l’étranger au deuxième trimestre 2023 était supérieur à celui de ceux arrivés sur le territoire pour demander l’asile. Un inversement de tendance qui n’avait pas été observé depuis plusieurs années.
Dans un communiqué publié le même jour et évoqué par le quotidien Cyprus Mail, le ministère chypriote de l’Intérieur a indiqué que, «grâce aux actions et mesures coordonnées prises récemment», alors que 2 381 demandes d’asile ont été soumises, 2 714 migrants ont quitté Chypre au cours du dernier trimestre d’avril à juin 2023.
Un problème résolu… ou déplacé ailleurs ?
Si l’on ne peut que se réjouir pour les autorités et les habitants de la République de Chypre d’être enfin parvenus à « maîtriser » cette immigration illégale, cet enthousiasme est rapidement modéré par le fait qu’une partie de ces départs de clandestins s’inscrivent en réalité dans les programmes de relocalisation volontaire vers d’autres États membres de l’UE. Quant aux autres cas, il s’agit de retours volontaires ou d’expulsions vers leur pays d’origine.
À titre d’exemple, 51 migrants supplémentaires stationnés à Chypre ont été récemment transférés en France dans le cadre du programme de relocalisation volontaire. L’Hexagone ayant déjà « accueilli » 76 demandeurs d’asile en provenance de Chypre au mois de mars dernier.
Ce programme résulte d’une coopération entre le ministère chypriote de l’Intérieur et les autorités françaises, avec le soutien de l’Agence européenne pour l’asile (EUAA) et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Au mois de juin 2023, 735 demandes d’asile ont été déposées en République de Chypre quand, dans le même temps, 926 ressortissants de pays tiers quittaient le territoire. Un nouveau transfert de demandeurs d’asile est prévu le 19 juillet, avec environ 40 clandestins devant être transportés par avion de Chypre vers la Norvège…
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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2 réponses à “Chypre. Des départs de clandestins désormais supérieurs aux arrivées… notamment grâce à des relocalisations en France”
relocaliser des industries qui donne du travail ça semble quasi impossible mais importer des migrants, ça c’est facile; drole de pays!
salut je suis ravie de vous lire quel est le vrai critères pour relocalise apparament il y a que les gens de nicosia qui sont plus relocalise dans un autre pays nous nous sommes à pafos