Les travaux de restauration du sol de la basilique du Saint-Sépulcre ont été lancés le 14 mars 2022 par les trois Églises chrétiennes responsables du statu quo du Saint-Sépulcre – l’Église grecque orthodoxe, l’Église catholique et l’Église arménienne. Le Saint-Sépulcre est situé dans le quartier chrétien de la vieille ville de Jérusalem.
Les travaux d’excavation effectués juste devant l’édicule ont été achevés le 27 juin dernier. Les recherches archéologiques dans cette zone ont été menées par le Département des Antiquités de l’Université Sapienza de Rome, sous la direction de Francesca Romana Stasolla.
L’emplacement particulier de la zone de fouilles a nécessité la fermeture temporaire de l’accès à l’édicule. Pour cette raison, les fouilles ont été menées en cycle continu, en seulement 7 jours et 7 nuits.
La fouille a révélé l’aménagement paléochrétien de l’édicule, auquel on accédait par deux marches de marbre blanc. Devant celui-ci se trouvait un sol de dalles lithiques dont les traces ont été retrouvées dans le mortier de préparation. Leurs dimensions et leur tracé peuvent être reconstitués.
Ce sol se poursuit sur environ 6 mètres vers l’est, pour rejoindre un plan de grands blocs lithiques blancs parfaitement lissés, disposés dans le sens nord-sud.
Cette disposition représente l’aspect final de la Rotonde à la fin du IVe siècle, comme l’atteste le trésor de monnaies trouvé sous la préparation du sol en dalles lithiques. Les pièces de l’empereur Valens (364-378) sont les dernières à avoir été frappées.
Des éléments de maçonnerie ont été découverts. Ils datent d’avant la fin du IVe siècle et confirment la présence de formes d’organisation de la rotonde au cours du siècle. Elles doivent encore être reconstituées dans leur intégralité.
Par ailleurs, des vestiges de la base de la balustrade de l’enceinte liturgique du XVIe siècle sont apparus. Ils sont restés en usage jusqu’aux rénovations du 19e siècle.
Parmi les artefacts, un fragment de revêtement mural, provenant vraisemblablement de l’édicule, est significatif. Il date d’avant la reconstruction du 19e siècle et comporte de nombreux graffitis datant du 18e siècle dans différentes langues, dont le grec, le latin et l’arménien.
La restauration du sol à l’intérieur de l’édicule a permis un nettoyage archéologique sous les dalles. Dans la chapelle de l’Ange, un sol en dalles de marbre gris reposait directement sur la paroi rocheuse. Il ne reste que très peu de vestiges de la dalle de marbre sous le socle de l’édicule actuel. Il reste également des fragments de murs orientés nord-sud.
Il devait s’agir des bases des enceintes liturgiques mentionnées par le pèlerin Egeria à la fin du IVe siècle. Un peu plus au centre, des entailles dans la roche marquent l’emplacement du petit autel qui supportait une partie de la pierre fermant le tombeau.
Entre la chapelle de l’Ange et le tombeau, le travail du rocher et les très rares vestiges de revêtement mural en marbre permettent de reconstituer la configuration de l’ouverture de la chambre. Elle est légèrement absidiale vers la chapelle elle-même.
À l’intérieur de la tombe, une coupe montre un ancien sol en marbre du Moyen Âge et le travail de la roche elle-même, avec des traces de fréquentation intense qui l’ont rendue extrêmement lisse. Une partie du fond d’une chambre funéraire similaire à celles trouvées dans la partie nord de la Rotonde a été tracée et documentée. Elle a été comblée et aménagée pour inciter les pèlerins à la visiter dès l’époque paléochrétienne.
Crédit photo : Archivio Sapienza Università di Roma.
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