Nuit de vendredi à samedi en Bretagne historique : plus de pluie, moins d’émeutes…

La pluie, plus que les déploiements policiers, a participé à décourager les émeutiers dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, émaillée de tentatives de récupération par l’extrême-gauche qui s’est livrée à diverses manifestations – interdites, mais pas empêchées – dans les centres des grandes villes bretonnes. Restée à l’écart des débordements jusqu’alors, Saint-Nazaire a été gagnée par la chienlit et des commerces ont été pillés en centre-ville.

Nantes : la mairie de quartier de Nantes nord un peu plus brûlée, feux jusqu’à la place Graslin

Comme on pouvait s’y attendre, la manifestation d’extrême-gauche pour Naël, interdite, a donné lieu à des débordements – la vitre de la librairie Dobrée a été cassée et des poubelles incendiées place Graslin, et des engins de chantier endommagés ; une personne a été interpellée.

Du côté du commerce et des transports, c’était opération ville morte – pas de trams ni de bus à 20 heures, rideaux des commerces tirés, quant aux centres commerciaux Atlantis et Beaulieu, ils ont été évacués dès le milieu d’après-midi suite à des rumeurs de pillage – deux centres commerciaux l’ont effectivement été par des hordes de délinquants, en pleine journée du vendredi, à Marseille et Créteil. Dans le second, quatre jeunes du quartier « sensible » voisin sont venus menacer les vigiles du centre commercial de revenir piller avec des amis, vers 16h30.

Par ailleurs le feu allumé dans la mairie de Nantes nord la veille, mal éteint, a repris. En tout, dans la nuit, 12 personnes ont été interpellées à Nantes.

Saint-Nazaire (44) : des magasins du centre-ville pillés

Restée en dehors des émeutes, la ville de Saint-Nazaire y a fait une entrée fracassante dans la nuit du 30 juin au 1er juillet : après 22h30, des magasins du Paquebot et du Ruban Bleu ont été littéralement pillés et saccagés, notamment Afflelou, Foot Locker, O’Tacos, un bar-tabac, Zara, un magasin de trottinettes, la Caisse d’Epargne… qui ont chacun des dizaines de milliers d’euros de dégâts et de marchandises volées.

La nuit a été aussi difficile à la Bouletterie – quartier dit « sensible » et au centre commercial Océanis, où la Fnac et un McDo ont été attaqués à coups de mortiers ; il y a eu aussi des affrontements avec la police. Seize interpellations ont été faites dans la nuit.

Brest : un KFC incendié, un bar gay pris pour cible

Troisième nuit d’émeutes un peu plus calme à Brest, où le KFC du boulevard de Plymouth a néanmoins été incendié, ce qui occasionnera des mois de chômage technique pour ses salariés. Cinq casseurs ont été interpellés. Trois véhicules ont été incendiés.

Par ailleurs le Happy Café a été ciblé en raison de son orientation LGBT, indique le Télégramme du 1er juillet, sans s’interroger plus avant, et a du fermer ses portes après des messages tels que « on brûle les pédés » sur les réseaux sociaux – l’extrême-gauche qui a appelé à soutenir les émeutiers « dans toutes leurs initiatives », comme le NPA, n’avait pas prévu que certains ne sont guère inclusifs, voire franchement réactionnaires… La presse locale, prompte à fustiger des initiatives locales contre les casseurs, se tait aussi sur la haine des émeutiers contre cet établissement.

Quimper (29) : deux voitures incendiées au Braden

Après des bennes de déchets, ce sont deux voitures stationnées rue de Belle-Ile en Mer qui ont été incendiées dans le quartier du Braden. Des projectiles ont aussi étoilé les vitres de la maison des associations.

Guingamp et Pabu (22) : deux voitures brûlées

Des feux ont été constatés dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, à Guingamp (une voiture brulée rue des Salles), Pabu (une autre, rue Théodore Botrel) et Ploumagoar (une benne), le tout entre 1 et 3 h du matin. A Saint-Brieuc, la préfecture a autorisé la surveillance par deux drones équipés de caméras pour prévenir une autre nuit de violences urbaines.

Rennes (35) : toujours et encore le Blosne

Au niveau national, 16 gendarmeries et 39 commissariats ou postes de police ont été attaqués en France – l’un d’eux se trouve au Blosne au sud de Rennes ; un accès secondaire a été forcé et des VTT servant aux patrouilles des policiers volés ; le chantier d’un centre commercial place du Banat a aussi été envahi par 300 émeutiers, qui ont du évacuer les lieux après avoir été gazés d’abondance.

Deux hommes alcoolisés qui ont attaqué un bus STAR rue Albert Bourzat dans le quartier des Longs-Champs, vers 15 heures – ils ont brisé les phares, arraché les essuie-glace et lancé un pavé dans le pare-brise, qui a tenu, ont été interpellés.

Entre 21h30 et minuit, des affrontements sporadiques ont eu lieu au Blosne entre délinquants et policiers, tandis qu’en ville, l’extrême-gauche allumait des feux place Sainte-Anne ; trois boutiques ont aussi été dégradées sur le parcours. Vendredi après-midi, onze délinquants ont été interpellés alors qu’ils tentaient de forcer les accès du centre commercial Alma. En tout, 25 poubelles et 4 voitures ont brulé, deux bâtiments ont subi des tentatives d’incendie.

Lorient (56) :  la brigade anti-casseurs évite le saccage du centre-ville

Des groupes de jeunes délinquants très mobiles s’étaient donnés rendez-vous près de la gare de Lorient pour rééditer en ville le même saccage qu’à Brest, la veille. Raté – pour l’instant. Un salon de coiffure a été dégradé rue des Fontaines, des poubelles incendiées, une voiture rue Vauban et un vélo près de la mairie, ainsi que des détritus, mais le saccage a été évité, notamment grâce à une « brigade anti-casseurs » composée de jeunes cagoulés et masqués qui a arraisonné certains pillards avec des Serre-flex avant de les remettre aux forces de l’ordre.

L. Moulin

Photo d’illustration : DR
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