Pour certains, il est celui qui ne sait pas déboucher une bouteille de champagne (ce qui lui a coûté un abandon après sa victoire magistrale l’an passé sur le Tour d’Italie). Pour d’autre, il est le plus grand espoir du cyclisme en Afrique noire. Mais pour les connaisseurs du vélo qui le suivent, il est avant tout l’une des pépites du cyclisme actuel.
Il, c’est Biniam Girmay, 23 ans, qui vient d’Erythrée, et qui roule pour Intermarché Circus Wanty, équipe belge du World Tour. En 2022, il a claqué Gand-Wevelgem, une étape du Giro lors d’un duel épique avec Van der Poel, la classique Grand Besançon Doubs, excusé du peu, ainsi que quelques autres courses qui lui ont permis de devenir l’un des costauds du peloton cycliste professionnel.
En cette saison 2023, il va disputer son premier tour de France. Quelques semaines après avoir remporté une étape du tour de Suisse.
Il débarque, tout comme toute son équipe, avec de l’ambition. Nous l’avons interviewé, ci-dessous.
Breizh-info.com : Pouvez vous parler de votre parcours à nos lecteurs . Quel est votre premier souvenir sur le Tour de France ?
Biniam Girmay : Je regardais le Tour de France quand j’avais 6 ans. ou 7 ans. Je me rappelle que j’étais un grand fan de tous les sprinteurs. Je me rappelle essentiellement de Sagan et des saisons qu’il a pu faire. C’était mon coureur préféré, comme un modèle. Je suis fier de courir parfois à ses côtés.
Breizh-info.com : Votre progression fulgurante ces dernières années et vos victoires en World Tour ont-elles changé vos ambitions ? Comment est-ce que cela a été perçu, en Afrique notamment ?
Biniam Girmay : Cela a beaucoup changé de choses. En Europe comme dans mon pays. Au début c’était difficile à gérer. Mais maintenant, ça va. Au départ j’avais du mal à gérer la pression médiatique, avant la course, après la course… Je continue à faire la même chose qu’avant, en terme d’entrainement, et de comportement sur les courses. En Afrique, il y a beaucoup de médias qui me suivent, il y a beaucoup de respect. Mais je ne suis pas harcelé non plus. J’aime rentrer au pays, voir mes amis, ma famille.
Le cyclisme est un peu plus populaire qu’avant chez moi. Il y a plus de jeunes coureurs qui veulent percer. C’est une bonne chose.
Breizh-info.com : Mais votre position dans le peloton a changé, du fait de vos victoires non ?
Biniam Girmay : Oui, c’est bien d’avoir plus de respect dans le peloton. Les victoires ont changé beaucoup de choses. Cela donne beaucoup confiance en soi. Avant, quand j’étais dans une petite équipe, c’était différent. Maintenant, ce n’est pas facile, mais c’est plus confortable. Quand j’étais jeune, personne ne me connaissait. Dans le peloton, on ne me regardait pas pareil. Les choses ont changé aujourd’hui.
Breizh-info.com : Est-ce que votre équipe est plus forte cette année, sur le Tour de France ?
Biniam Girmay : Oui, nous avons une bonne équipe. Notamment pour les classiques. Pour le Tour de France nous pouvons viser un top 10.
Breizh-info.com : Quelle est votre ambition personnelle sur le Tour de France 2023, et celles de votre équipe ?
Biniam Girmay : Notre ambition pour le Tour 2023 est de remporter notre toute première victoire d’étape et de terminer dans les dix premiers du classement final. Pour y parvenir, l’équipe a construit l’hiver dernier un groupe fort et expérimenté autour de Louis Meintjes et de moi même. Ce groupe a souvent couru ensemble, et ce dès nos premières courses de la saison à Majorque. En mai, notre présélection a entamé une préparation spécifique avec un camp d’altitude collectif et deux programmes de course parallèles. Une plus grande sélection a bénéficié de cette préparation, ce qui nous a permis de combler les absences de Kobe Goossens et de Rune Herregodts. Nous pouvons aborder Bilbao avec confiance.
Breizh-info.com : En 2025, les championnats du monde se dérouleront en Afrique, à Kigali. C’est un objectif là aussi, pour vous ?
Biniam Girmay : Oui, c’est mon grand objectif sur le long terme.
Breizh-info.com : Dernière question, plus générale. Comment est-ce que l’on se prépare, les mois qui précèdent le tour de france, pour être au top de sa forme ? Est-il possible de l’être durant trois semaines ?
Biniam Girmay : Comme j’habite à 2400 mètres d’altitude je me prépare chez moi à la maison. Puis je retourne en compétition en Europe pour faire du rythme. Ici, entre le Tour de Suisse et le Tour de France, je suis retourné en altitude avant de faire quelques reconnaissances d’étapes.
Propos recueillis par YV
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2 réponses à “A 23 ans, Biniam Girmay, star africaine parmi les pépites du cyclisme, va débuter son premier Tour de France [Interview]”
Très bon coureur , qui a déjà gagné quelques belles courses .
Excusé du peu, retournée chez moi : dommage juste avant un article sur la baisse du niveau en orthographe !