L’absentéisme a concerné la moitié des salariés français en 2022, avec une augmentation de 11% par rapport à 2021 et de 30% par rapport à 2019, frappant toutes les générations. Les secteurs de l’agroalimentaire et de la santé ont été les plus touchés…
Niveau record de l’absentéisme en 2022
Avec un taux d’absentéisme de 6,2 % atteint en 2022, les informations délivrées le 21 juin par la 3e édition du baromètre de Verlingue (courtier en assurances spécialisé dans la protection des entreprises) sur l’absentéisme en France ont de quoi inquiéter. En effet, un tel taux constitue un record puisqu’il apparaît comme au plus haut par rapport aux quatre dernières années.
Si les arrêts de travail sont désormais plus courts, ils sont cependant plus fréquents avec des salariés de plus en plus souvent absents mais moins longtemps. Est-ce un signe supplémentaire d’une santé mentale et physique dégradée des salariés français que livre cette étude portant sur un portefeuille de 408 900 assurés (20 % de cadres, 46 % de femmes, 81 % de CDI, 38,5 ans d’âge moyen en 2022) et représentant 620 entreprises ?
Une nuance à relever : de manière générale, le taux d’absentéisme s’est amélioré au cours du 2ème semestre 2022 après la vague épidémique de Covid-19 de début d’année liée au variant Omicron et par des maladies hivernales plus contagieuses.
Toujours est-il que l’enquête indique également qu’aucune classe d’âge n’échappe à cet absentéisme. Ce dernier est même plus présent chez les moins de 45 ans, avec une hausse de 34 %. Cette augmentation est plus modérée (+5 %) chez les salariés âgés de plus de 55 ans, bien que cette classe d’âge soit touchée par un fort taux d’absentéisme avoisinant les 10 %. Ces salariés les plus âgés sont aussi ceux pour lesquels la durée d’absence est la plus longue, avec à la clé le coût de l’absentéisme le plus cher (2 676 euros par salarié). Quant au coût moyen du maintien de salaire, il a été évalué à 1 470 euros en 2022, supérieur de 15 % à celui de 2020.
De l’absentéisme aussi chez les cadres
Une tendance qui pourrait bien se poursuivre et même s’accentuer en raison du double effet du vieillissement de la population et du décalage de l’âge de départ à la retraite. Cette hausse de l’absentéisme chez les salariés les plus âgés pourrait même, selon Jean-Marc Estevant, directeur général adjoint de Verlingue, augmenter annuellement de 1,8 % à 2 %. Une situation face à laquelle il préconise notamment « une gestion individualisée des fins de carrières » permettant ainsi de « prévenir et maîtriser le risque d’arrêt de travail en préservant ces ressources qualifiées. »
En ce qui concerne la typologie des salariés les plus impactés par l’absentéisme en 2022, l’augmentation est plus marquée sur les catégories qui présentent les taux d’absentéisme les plus faibles : les salariés avec moins d’un an d’ancienneté ne sont pas épargnés par l’augmentation de l’absentéisme. Les cadres connaissent quant à eux la plus forte hausse de leur taux d’absentéisme sur les deux dernières années, en augmentation de 22 % par rapport à 2021.
D’un point de vue sectoriel, les secteurs de l’agroalimentaire et de la santé restent ceux présentant les taux d’absentéisme les plus élevés, étant touchés à la fois par une forte exposition et par des arrêts de plus longue durée. Le secteur du commerce connaît la plus forte hausse : +19 % par rapport de 2020, tandis que les secteurs de la Santé et de l’Industrie voient leur taux revenir à leur niveau de 2020.
Enfin, sur le plan géographique, on observe une augmentation plus marquée de l’absentéisme en Occitanie et Nouvelle Aquitaine. Par ailleurs, si les régions PACA et Hauts-de-France sont les plus exposées (taux respectifs à 7,3% et 7,6%), l’Ile-de-France reste relativement préservée (taux de 4,9%).
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
Une réponse à “Absentéisme. Près de la moitié des salariés français concernée en 2022”
Sur ma carrière, en 40 ans, entreprises, bureau d’études, administrations mon absentéîsme n’a pas dépassé 2 mois en comptant un arrêt avec une jambe pétée. Je n’ai pas ruiné la Sécu…tant mieux pour moi d’ailleurs.
Mais à l’époque on aimait le boulot.