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Jérôme Le Banner (King Of Fighters) : « Nous avons décidé de faire le premier show à Rennes, parce que je suis d’origine bretonne, donc ça me tenait à cœur. » [Interview]

Le Premier King Of Fighters (KOF), gala de MMA (Mixed Martial Arts), arrive en Bretagne le  30 juin 2023, c’est à dire dans quelques jours ! Cela se déroulera à la Glaz Arena de Cesson-Sévigné. 11 combats explosifs dont 7 combats professionnels (une première en Bretagne) seront à l’affiche.

Co-organisateur de l’évènement et ancien combattant professionnel ayant remporté plusieurs titres mondiaux, Jerôme Le Banner a répondu aux questions d’un journaliste de Breizh-info, par ailleurs pratiquant de longue date de plusieurs disciplines pugilistiques et sports de combat.

« The King Of Fighters – Qui sera le roi ? », le 30 juin 2023 de 19h30 à 23h30. Glaz Arena. Chemin du Bois de la Justice, 35510 Cesson-Sévigné

Site du KOF :

https://www.kofmma.com

Billetterie et réservation :

https://www.glaz-arena.com/programmation/the-king-of-fighters/

Breizh-info.com : Pourriez-vous vous présenter en quelques mots, surtout pour les plus jeunes de nos lecteurs qui vous connaissent peut-être de nom et de réputation, mais qui ne connaissent pas forcément votre parcours.

Jérôme Le Banner (King Of Fighters) : J’ai commencé par le judo à 6 ans, puis le karaté à 14 ans, puis le kickboxing à 18 ans. Après j’ai migré au Japon, où j’ai reçu plusieurs distinctions et lettres de noblesse. Je n’y ai malheureusement jamais remporté le Grand Tournoi de K1, malgré deux finales en 1995 et 2002. C’est pour cette raison qu’on m’avait surnommé « Le Roi sans couronne ».

Lors de la seconde finale contre Ernesto Hoost, j’avais terminé le combat malgré un bras fracturé.

Breizh-info.com : Parlons maintenant du MMA, puisque c’est le sujet qui nous occupe. Vous avez effectué deux combats à la toute fin de votre carrière, même après avoir raccroché les gants entre guillemets.

Jérôme Le Banner (King Of Fighters) : Ce n’est pas tout à fait vrai. En réalité, j’avais déjà effectué plusieurs combats de MMA au Japon à l’époque. La discipline vient juste d’arriver en France, mais ça fait 20 ans que c’est connu et pratiqué aux Etats-Unis et au Japon.

Breizh-info.com : A ce propos, quel regard vous portez sur ce retard avec lequel les compétitions de MMA ont été autorisées en France (janvier 2020) ? Vous parlez du Japon et des Etats-Unis, mais c’est vrai que c’est connu et légalisé depuis bien longtemps dans bien des pays, alors qu’ici ça a freiné des 4 fers, dans les médias évidemment, mais aussi chez certains sportifs, notamment des judokas, ou même par les positions de Jean-Luc Rougé qui y était farouchement opposé (allant jusqu’à expliquer que le MMA était un « repère pour djihadistes », NDLR)

Jérôme Le Banner (King Of Fighters) : Une remarque plus générale. Vous savez en France, nous sommes un des seuls pays où vos parents comme les miens ont travaillé toute leur vie, meurent, et on est obligé de payer encore pour profiter de l’usufruit de leur travail. En France, on marche sur la tête, et on fait tout à l’envers. On libère des ordures de prison, mais le MMA est interdit.

C’est le coq qui chante les pieds dans la merde. On a un retard sur beaucoup de choses.

Breizh-info.com : Si je résume, nous sommes en retard sur les choses intéressantes, et on est en avance sur les conneries quoi.

Jérôme Le Banner (King Of Fighters) : C’est ça. Voilà. Non mais c’est vrai, il faut le dire. On en est encore à appliquer certaines lois de Napoléon. C’est comme si je vous citais des lois du Talmud : « Si une biche traverse votre terrain, et que vous tuez le biche, à qui appartient-elle ? A la Nature, ou à vous puisqu’elle était sur votre terrain. »

C’est le questionnement de la propriété. Tout est comme ça. Ce sont des trucs qui datent de Mathusalem. En ce qui concerne le MMA, il ne faut pas frapper quelqu’un au sol, mais il vous ferait la même chose.

Breizh-info.com : Oui, et en plus des frappes, c’est oublier un peu vite que les combattants au sol peuvent défendre, renverser, travailler sur des clefs articulaires, c’est méconnaître totalement ce sport en fait. Il y a un décalage entre la réalité et les discours qu’on entend depuis des années. Ça fait un bout de temps que je pratique différents sports de contacts, et quand j’écoutais les journalistes ou les reportages à la télévision, j’étais totalement effaré. Je me disais qu’il fallait soit ne rien y connaître du tout, soit vouer une haine viscérale à ce sport pour raconter autant de bêtises.

Jérôme Le Banner (King Of Fighters) : Oui absolument.

Breizh-info.com : Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir co-organisateur du KOF (King Of Fighters) ?

Jérôme Le Banner (King Of Fighters) : Jérôme Bouffard (co-organisateur de l’évènement avec Jérôme Le Banner et Gianni Porcu, NDLR) est un gars que j’apprécie beaucoup. Nous avions mis en place un gros événement avec lui au Havre, la salle était pleine et nous avions fait un gros audimat. Je l’avais trouvé sérieux et motivé.

Et puis c’est vrai que c’est la mode en ce moment le MMA, comme nous avions connu ça avec le muay-thaï et le kick boxing à un moment donné. Il y avait des organisations qui naissaient de partout. Nous allons essayer, avec le KOF, de ne pas répéter certaines erreurs.

Je voudrais un véritable suivi, que les spectateurs s’approprient la vie des combattants. Créer des histoires.

Breizh-info.com : Pourriez-vous nous en dire quelques mots sur cette organisation, nous dire depuis quand elle existe.

Jérôme Le Banner (King Of Fighters) : Elle existe depuis 6 mois seulement. Nous avons décidé de faire le premier show à Rennes, parce que je suis d’origine bretonne, donc ça me tenait à cœur. Nous avons donné toute liberté et toute latitude au matchmaker pour faire un beau truc, je pense que les spectateurs vont apprécier. C’est une carte que j’aurais voulu voir.

Breizh-info.com : Il y a déjà beaucoup d’organisations qui existent, on ne les citera pas toutes (AEF, KSW, EXAGONE MMA, MMAGP, ARES, OCTOFIGHT), quelle spécificité va apporter le KOF ?

Jérôme Le Banner (King Of Fighters) : Je ne peux pas tout vous dire, parce que certains choses vont se mettre en place au fur et à mesure. Mais comme j’ai pas mal voyagé à l’étranger, je veux essayer d’importer certains éléments et j’ai hâte de voir si cela fonctionnera en France. Il faut que j’en reparle avec Jérôme Bouffard, pour voir si tout ce qu’on avait évoqué avec lui va être appliquer, mais oui il va y avoir des choses originales et des petits changements par rapport à ce qu’on voit habituellement.

Breizh-info.com : Parlons maintenant des combats. Il y aura 4 combats amateurs, avec des athlètes qui viennent d’un peu partout en France. Pour vous, c’est important mettre en lumière des combattants amateurs ?

Jérôme Le Banner (King Of Fighters) : Ah oui ! L’arbre ne peut pas pousser si il n’a pas de racines. Et les racines, c’est les combattants amateurs. C’est vraiment super important.

Breizh-info.com : C’est intéressant, parce que je considère pour ma part que certains combats amateurs sont parfois aussi enthousiasmants (si ce n’est plus) que certains combats professionnels.

Jérôme Le Banner (King Of Fighters) : C’est ça, complètement. On pense la même chose.

Breizh-info.com : En ce qui concerne les combats professionnels, parlons des deux combattants principaux : Quentin Domingos et Oumar Sy. Quentin Domingos est passé par la Bulgarian Top Team (équipe de Benoît Saint-Denis ou de Amin Ayoub), par l’organisation KSW, par les combats à mains nues. Il a un beau palmarès, avec notamment une victoire sur l’ancien de l’UFC Antonio Big Foot Silva, qui certes avait 42 ans au moment de leur affrontement, mais c’est quand même notable. 

Méfiez-vous des vieux, attention ! (Rires)

Il est également passé par la MMA Factory, dans le 12e arrondissement de Paris. Je le connais très bien, je me suis beaucoup entraîné avec lui là-bas, il venait deux fois par semaine.

C’est un type qui a voué sa vie à ce sport, qui a fait énormément de sacrifices, c’est beau.

Breizh-info.com : Dans le second combat vedette, nous retrouvons Oumar Sy, que certains journalistes avaient annoncé un peu vite à l’UFC. Certains le comparent déjà à Jon Jones, mais on sait ce qui est arrivé à Ciryl Gane. Après c’est vrai que c’est un combattant physiquement impressionnant (195 cm pour 93 kg, avec une allons à 213 cm) et qui est invaincu en MMA (palmarès 8-0-0). 

Jérôme Le Banner (King Of Fighters) : C’est surtout un combattant en devenir, et c’est ça qui est bien. Il n’en est qu’à ses débuts. Mais par expérience, laissons le tranquille, laissons la fleur éclore et prendre son essor.

Je ne veux pas faire le vieux con, mais bon c’est vrai qu’à mon époque il n’y avait pas YouTube, il n’y avait pas les réseaux sociaux, on nous laissait un peu plus tranquille. Là maintenant on leur met la pression, on parle à leur place.

Et puis il y a tout l’argent qui va avec, c’est un ensemble.

Breizh-info.com : Je suis d’accord, ce n’est pas leur rendre service. J’ai vu qu’il y aurait aussi un combat de grappling pendant la soirée ?

Jérôme Le Banner (King Of Fighters) : Oui. On voulait mêler les disciplines. Et je voulais lancer et mettre en lumière Thomas Loubersane, qui est mon entraîneur en lutte.

C’est le genre de personne qui a oeuvré pour tout ça, et qui n’a pas la reconnaissance qui va avec.

Il a une baguette magique dans les mains, dans les gestes. Moi il m’a changé en deux mois, il a fait évolué ma lutte. Il est super fort.

Breizh-info.com : Je trouve ça bien de montrer cette facette du MMA, le combat au sol, la lutte, et je trouve intéressant cette envie de mélanger différentes disciplines au sein d’une même soirée. Quand je vais à des galas de boxe anglaise à Saint-Malo, c’est 12 combats de boxe anglaise. On voudrait pouvoir assister à des évènements où on aurait de la boxe anglaise, du pieds-poings, du sol, un peu de tout. Ce serait un vrai changement dans les mentalités.

Jérôme Le Banner (King Of Fighters) : Oui, ce serait top. Mais c’est pareil. Ce sont les Fédérations. Au Japon, on peut créer un événement avec de la boxe anglaise, du kickboxing, de la boxe thaïlandaise, du MMA, du grappling, tout ça dans la même soirée.

En France, comme tout le monde veut retirer les lauriers et tirer la couverture à soi, c’est pas possible. C’est aussi pour ça que j’avais envisagé de créer ma propre fédération de kickboxing. Actuellement, la fédération est en train de mourir, et pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas d’amateurs. Et moi je leur avais dit : « On va créer une ligue pour faire exploser les combattants amateurs ».

Et puis on parle toujours de « Qu’est-ce qui est le mieux dans la rue ? ». Mais dans la rue, le sol c’est du béton, tu ne vas pas faire un takedown ? Tout est chamboulé, tout ça c’est des sports complémentaires, y’a pas à dire.

Breizh-info.com : Jérôme, un dernier mot en guise de conclusion ?

Jérôme Le Banner (King Of Fighters) : J’étais content de ramener la cage au Havre il y a un an, là un an après je suis content de la ramener en Bretagne. Quand même, Le Banner c’est pas pur normand, d’accord, je suis breton d’origine et puis je pense que dans mon caractère ça se voit un peu. Je suis très content de faire la première à Rennes. J’aimerais bien à Saint-Malo aussi, j’adore cette ville.

Breizh-info.com : Jérôme, merci beaucoup du temps que vous nous avez accordé, rendez-vous le 30 juin à Rennes.

Propos recueillis par J.P.

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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2 réponses à “Jérôme Le Banner (King Of Fighters) : « Nous avons décidé de faire le premier show à Rennes, parce que je suis d’origine bretonne, donc ça me tenait à cœur. » [Interview]”

  1. JE dit :

    C’est une interview de Le Banner ou du journaliste ? Très étrange cette façon de la ramener « je » « je » « je » ..

  2. Even dit :

    Personne très nette dans son approche et ses convictions .donne à réfléchir dans un mode de vie en France.bon sens et franc parler.

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