Après la disparition de plusieurs marques textiles du milieu de gamme, ainsi que de leur réseau de magasin – Pimkie notamment, mais aussi l’effondrement de l’empire de Michel Ohayon (Gap, Go Sports) et le redressement de Burton of London, qui a fermé fin février 26 magasins sur 109, la crise continue et s’étend toujours plus loin, tandis que le gouvernement continue d’affirmer que tous les indicateurs économiques sont aux verts et que le plein emploi est presque atteint.
L’hécatombe continue parmi les enseignes…
Burton of London, toujours, a été placée en redressement judiciaire le 12 juin, et selon ses syndicats, chercherait à céder ou fermer 62 magasins encore pour n’en garder que 47, ce qui revient à pousser 220 salariés vers la sortie. Plus récemment, l’enseigne de prêt-à-porter féminin Don’t call me Jennyfer (1112 salariés, 220 magasins en France, 80 à l’étranger), a demandé ce 21 juin son placement en redressement judiciaire. Le groupe Fast Retailing France, filiale du japonais éponyme, a annoncé de son côté la fermeture de 28 des 67 magasins Comptoirs des Cotonniers (101 postes supprimés) et de 27 des 69 points de vente Princesse Tam Tam (84 postes supprimés).
En redressement judiciaire, Kaporal, qui compte salariés, a reçu cinq offres de reprise – les juges du tribunal de commerce de Marseille ont annoncé qu’ils donneront leur décision le 11 juin, car ils ont besoin de temps pour examiner les offres – l’offre la mieux-disante est celle de trois cadres de Kaporal qui proposent de garder 350 salariés et la totalité des 113 points de vente.
Les américains vont-ils avaler le chausseur Clergerie ?
Du côté des chaussures, le chausseur Clergerie – un des derniers à fabriquer en France – n’intéresse, d’après l’Impartial de la Drôme, que l’américain Titan Footwear qui ne va garder que 59 salariés sur les 134 et sous-traiter la production au Maroc et en Espagne. De quoi inquiéter certains d’entre eux qui pensent qu’au bout de deux ans l’américain liquidera toute la fabrication en France. Le fils du fondateur de l’entreprise, Damien Clergerie, a lancé un appel aux industriels du luxe français pour sauver la marque, pour l’instant sans retour. Réponse le 29 juin par le tribunal de commerce – qui peut très bien écarter cette offre américaine et prononcer la liquidation.
Le dernier fabricant français de velours menacé
Toujours dans le textile, le groupe Pierre Schmitt a été placé début juin en redressement judiciaire – il comprend les sociétés Velcorex – le dernier fabricant de velours en France, Philea et Emmanuel Lang, 130 salariés en tout. L’une des usines vient de mettre en place une filière de transformation de chanvre et de lin, qui, comme toute ligne de production neuve, n’est pas encore rentable. Néanmoins les textiles fabriqués suscitent l’intérêt des constructeurs automobile allemands – il s’agit de la seule fabrication en Europe qui maîtrise toutes les étapes de fabrication de ces nouveaux textiles, et qui travaille en partenariat avec l’université de Haute Alsace.
Louis Moulin
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2 réponses à “Redressements judiciaires, liquidation : la crise dans le textile continue”
Haaa, le ministre de l’ économie Bruno Le Maire est à la manoeuvre, cela se voit !!!!
Ce n’es pas le 11 Juin mais plutôt le 11 juillet.
Il y’a eu une petite erreur sur la marque👍🏼