Au Canada, une influenceuse se faisant porte-voix des personnes en surpoids a lancé une pétition pour demander aux compagnies aériennes d’accorder gratuitement des sièges supplémentaires aux passagers obèses, suggérant toutefois que cette mesure pourrait conduire à une augmentation des tarifs pour tous les passagers.
Bientôt des billets d’avion plus chers contre la « grossophobie » ?
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L’inclusivité a un prix pour les autres passagers
Depuis le lancement de sa pétition, l’influenceuse et ses « doléances » ont été évoquées par de nombreux médias, notamment aux États-Unis. Interrogée par la chaîne américaine Fox News, elle a également déclaré qu’il était « difficile d’apporter une réponse unique à la question de savoir qui paiera pour les politiques mentionnées dans la pétition », ajoutant que, « ce qui est clair, c’est que le mauvais traitement et la discrimination des voyageurs de forte corpulence sont inacceptables et doivent être combattus ». Oui, mais à quel prix ?
À ce sujet, Jaelynn Chaney estime donc que, si la mise en œuvre « de politiques d’accueil des passagers de grande taille peut s’accompagner de coûts », ceux-ci doivent être « mis dans la balance » avec « les avantages liés à la création d’une expérience de voyage plus accueillante et plus inclusive ». En résumé, les voyageurs ne présentant pas de surpoids particulier devraient donc se satisfaire de payer plus cher au nom de l’inclusivité et de la lutte contre la « grossophobie »…
Dans sa pétition, les souhaits de Jaelynn Chaney prennent d’ailleurs la forme d’injonctions puisqu’elle demande à la FAA (Federal Aviation Administration), agence gouvernementale chargée des réglementations et des contrôles concernant l’aviation civile aux États-Unis, d’exiger de toutes les compagnies aériennes qu’elles mettent en place une politique globale à l’égard des clients obèses. Une politique qui, selon ses mots, donnerait « la priorité au confort et au bien-être de tous les passagers ».
L’influence canadienne a manifestement trouvé un écho auprès de Gabor Lukacs, défenseur canadien des droits des passagers aériens, qui a déclaré à la chaîne américaine CNN le 12 juin dernier qu’il considérait la pratique consistant à faire payer les passagers de grande taille pour deux sièges comme une atteinte aux droits de l’homme. « Être une personne en surpoids n’est pas un choix, comme beaucoup de gens le croient à tort », a-t-il affirmé. Arguant par ailleurs que les compagnies aériennes n’accordaient pas de réductions aux passagers de petite taille ou aux enfants… Lesquels occupent un siège, ni plus, ni moins.
Des sièges de plus en plus petits pour des passagers de plus en plus gros ?
Plus généralement, la réduction de la taille des sièges est une préoccupation majeure pour de nombreux voyageurs de forte corpulence. Au cours des vingt dernières années, la largeur moyenne d’un siège d’avion est passée de 47 cm à 43 cm, alors que 38 % de la population mondiale est en surpoids ou obèse, selon la Fédération mondiale de l’obésité.
Une réduction qui a aussi fait réagir de Gabor Lukacs, lequel estime qu’il s’agit d’une « préoccupation », car « le fait d’être entassé dans un siège très petit peut, outre le confort, affecter la santé, en termes de risques de thrombose veineuse profonde ». Le défenseur canadien des droits des passagers aériens estime par ailleurs que « nous ne sommes pas du bétail ».
Certes, mais en attendant, reste à connaître le surcoût que devraient supporter les autres passagers si des compagnies aériennes américaines ou autres venaient à accéder aux requêtes de Jaelynn Chaney en accordant gratuitement des sièges supplémentaires aux personnes en surpoids.
« Tous les passagers de grande taille devraient bénéficier d’un siège supplémentaire gratuit, voire de deux ou trois sièges en fonction de leur poids, afin de répondre à leurs besoins et d’assurer leur confort pendant le vol (…) Les compagnies aériennes devraient offrir un remboursement aux passagers de grande taille qui achètent des sièges supplémentaires de manière indépendante. Il devrait s’agir d’une procédure simple, accessible en ligne ou par l’intermédiaire du service clientèle », a ajouté l’influenceuse. Et pourquoi pas des jets privés payés par les contribuables ?
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5 réponses à “États-Unis. Passagers en surpoids dans les avions : bientôt des billets plus chers contre la « grossophobie » ?”
Bonjour,
Et pourquoi ne pas faire payer au poids. Voilà qui satisferait le désir de justice de tout le monde ? Et encore mieux : une part fixe par personne, et une part variable calculée par rapport au poids ? Ce serait une vraie mesure écologique pour protéger le climat de faire payer aux gros consommateurs l’excès de mazout qu’ils font consommer aux avions, et l’excès de nourriture qu’ils ingurgitent. Vive le principe du pollueur payeur.
Economiquement vôtre.
M.D
Ils ne sont déjà pas foutus de faire le tour du pâté de maison, mais ils veulent voler, planer, pourquoi pas surfer? ah la il faut bouger ses fesses. Continuez de manger des Donuts et laissez les valides vivre.
@ Durandal : ce n’est malheureusement pas si simple. Et je ne vois pour l’instant aucune solution qui satisfasse toutes les parties.
Les personnes obèses sont bien plus nombreuses qu’on ne l’imagine car le critère médical d’obésité fait que beaucoup de personnes que vous considérez somme toute comme » UN PEU enrobées » ou « extrêmement musclées » sont en réalité qualifiées d’obèses médicalement parlant (sur la base de leur IMC).
Autre point à considérer : certaines personnes ont un IMC (Indice de Masse Corporelle) élevé alors même qu’elles mangent normalement, voire peu, ET équilibré. Les causes d’une telle situation sont diverses et bien indépendantes de la volonté des personnes.
A contrario, il est tout aussi vrai d’affirmer que certaines personnes obèses le sont devenues par laisser-aller, incapacité à se prendre en charge ou refus de demander de l’aide suite à un incident dans leur vie, ou pour certaines (j’en ai connu !) par pure gloutonnerie et hygiène de vie déplorable !
Or, dans tous ces cas de figure, seules les dernières catégories « devraient » (selon une certaine logique) assumer en totalité le prix des contraintes liées à leur état, non ?
Un homme qui mesure 1,98m et pèse 100 kg est parfaitement équilibré. Et pourtant, il pèse plus lourd que la moyenne ! Il n’est pas responsable de sa « hauteur ». Lui-même souffre déjà d’un grand inconfort en avion, et il devrait payer plus ?
Vous voyez bien que ce n’est pas aussi simple….
Il serait peut-être préférable de se focaliser sur les éléments relevés par Gabor Lukacs : d’une part sur le fait que par souci de gagner toujours plus, les compagnies aériennes ont réduit la largeur des sièges pour en augmenter le nombre, d’autre part que les compagnies aériennes font payer des billets partiellement ou totalement aux enfants dont certains seront pourtant contraints de voyager SUR leur parent, et que les poids-plume payent tout autant que les obèses….(ce qui, bon an mal an, devrait s’équilibrer…)
Enfin, réduire les avantages exorbitants des personnels (même « non-navigants ») pourrait aussi être une piste à explorer….
Dans tous les cas, il est déplorable d’en arriver à ce genre de revendications (au nom de l’inclusivité) qui risquent, pour ceux qui crieront le plus fort, de déboucher sur des lois toujours plus liberticides et qui accroîtront le « gloubi-boulga » juridique auquel plus personne ne comprend plus rien (« Trop de lois tue LA Loi ! »)
Vous avez une solution toute simple : comme Kimiko Ishizaka , apprenez à jouer du piano !
https://en.wikipedia.org/wiki/Kimiko_Douglass-Ishizaka
https://www.youtube.com/watch?v=15ezpwCHtJs
Quand une valise de soute dépasse son poids maximum on doit payer l’excédent. Il faudrait demander à Mr Gabor Lukacs si le surpoids n’affecte pas plus la santé de ces personnes fortes qu’un siège trop petit