Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 20 juin, c’est la Saint-Marcan
Saint Marcan arrive du pays du Cardigan avec l’immigration bretonne, juste après Saint Samson au pays de Dol, c’est-à-dire au plus tôt en 548. Il meurt probablement à la tête d’une petite communauté établie sur un site qui porte son nom.
Une légende raconte que Saint Broladre et Saint Martin, patron de Roz sur Couesnon délimitèrent leur paroisse à cheval, alors que Saint Marcan cheminait à pied. c’est la raison pour laquelle Saint Marcan ne posséderait que 212 hectares du riche marais de Dol. D’après deux vies anciennes de Saint Brieuc, Saint Marcan né au Ve siècle en Irlande, est l’un des premiers religieux insulaires à évangéliser le nord de la Bretagne. On pense qu’il fut un disciple de Saint Brieuc.
L’église de Saint Marcan (35) date de la seconde moitié du 18e siècle. Vers 1847, elle est surélevée de 2 mètres et percée de nouvelles baies. Elle possède un plan en croix latine. Son sol est orné de plusieurs pierres tombales dont 2 sont armoriées et sa couverture est formée d’une fausse voûte en berceau brisé. Sur la porte sud, la statue de Saint Marcan. Saint Marcan repose sur un loup dévorant un âne. Ceci rappelle la légende d’après laquelle le saint, dont l’âne fut dévoré par un loup, contraignit ce dernier à prendre la place de l’âne sous le bât…
Photo : DR
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