Et si l’on rétablissait un vrai baccalauréat pour tous ?

De nombreux parents d’élèves et directeurs de lycées indépendants signalent quotidiennement des incidents qui surviennent avant, pendant ou à la fin des épreuves des  candidats des écoles privées hors contrat.

La Fondation pour l’école a saisi la Mission de pilotage des examens du Ministère de l’Education nationale de ce problème qui lui a répondu qu’ « un suivi de correction est mis en place au niveau de chaque académie et les correcteurs sont informés des conditions pour une bienveillance à l’égard de ces candidats qui ont été impactés et que chaque académie prendra en compte les incidents survenus pour l’harmonisation et la suite des jurys. »

Cette information rassure certes un peu. Cependant, organiser des épreuves pour les seuls candidats individuels, où sont curieusement classés les élèves des lycées indépendants, semble relever d’une gageure pour l’Education nationale.

Ne serait-il pas temps de modifier le mode opératoire actuel qui, excluant les lycéens des écoles hors contrat des 40% de contrôle continu, leur impose des conditions d’examen très difficiles?

Ceci crée de facto deux baccalauréats selon le statut de l’établissement scolaire du candidat et va ainsi à l’encontre de l’égalité des chances.

Qui plus est, lorsqu’on voit la perte de motivation de la grande majorité des candidats du public et du sous-contrat pour réviser leurs épreuves de philosophie et de grand oral alors qu’ils ont déjà connaissance de toutes leurs autres notes (dont 40% sont leurs notes de bulletins) et qu’ils savent donc d’ores et déjà avoir leur baccalauréat en poche, l’image du diplôme s’en trouve bien écornée.

La Fondation pour l’école « demande aux instances nationales de réformer la réforme et de revenir à un vrai baccalauréat avec les mêmes épreuves pour tous les candidats, qu’ils viennent des écoles publiques, privées sous contrat ou des écoles libres hors contrat. Il en va de la survie du diplôme.»

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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4 réponses à “Et si l’on rétablissait un vrai baccalauréat pour tous ?”

  1. Jotglars 66 dit :

    Avec plus de 90% de réussite, le Bac a -t-il encore une valeur ? Le nivellement par le bas n’a jamais été une preuve de l’égalité des chances.

  2. Henri dit :

    À quoi sert ce vestige du passé ? je connais une prof qui m’affirme que certains élèves ayant des difficultés à lire et à écrire (OUI !!! des difficultés à lire et à écrire, et ils sont en Terminale !!!) passent le bac …et l’obtiennent. Mais à quoi donc sert ce bac complètement dévalué ?

  3. Castel dit :

    Mettre tous les élèves au même niveau de contrainte d’examen en les alignant sur ceux que vivent les hors-contrats ou IeF (Instruction en Famille) – c’est-à-dire les candidats dits « individuels » – est le MINIMUM !
    C’est également valable pour le Brevet (le fameux DNB) où le système de notation est peut-être encore plus inégalitaire.
    Jugez plutôt :
    – Pour les candidats du public ou du privé sous contrat :
    – notation sur 800 points
    – dont 400 points réservés pour leurs bulletins scolaires en sachant que les notes pour chacune des 8 composantes du socle commun vont, selon que le niveau de maîtrise est jugé insuffisant, fragile, satisfaisant ou très bon, respectivement de 10 à 25 puis 40 et 50 points. Remarquez que même les plus « nuls » obtiennent 10 points par composante, et donc 80 sur 400 sans rien faire !
    – à ces 400 points s’ajoute un bonus de 5, 10, 15 ou 20 points selon les résultats obtenus en latin ou en grec (mais pour ceux qui font et latin et grec, il n’y a pas de cumul). Un élève qui a 15 de moyenne aura ainsi 20 points de bonus.
    – enfin, pour les épreuves terminales, l’une d’elles pourtant notée sur 100 points, n’est qu’une formalité ! Il s’agit de l’épreuve orale. Cette épreuve consiste généralement en la présentation du rapport de stage de 3è que l’élève aura abondamment travaillé avec ses professeurs. Et son exposé oral se fait devant un jury composé d’enseignants de son collège au sein même des locaux qu’il fréquente tous les jours. (Et comme les enseignants veulent encourager leurs élèves et tiennent aux bons résultats de leur établissement, ils n’hésitent pas à noter un peu large si besoin.)
    Je prends par exemple mon avant-dernier enfant (première promo de la réforme du collège).
    Il est parti passer ses épreuves finales de DNB, en ayant déjà 518 points sur 800.
    Il ne lui manquait donc plus que 42 points à glaner sur l’ensemble des épreuves : de français (en 3 parties), de math, d’histoire-géo-EMC et de sciences (en 2 parties) pour avoir la mention BIEN. Facile, non ? AUCUN stress pour lui.

    A l’inverse, sa petite sœur qui est scolarisée à la maison depuis le 1er confinement ne sera notée que sur 400 points.
    Elle passera les mêmes épreuves que les autres en français, math, HGEMC et sciences.
    MAIS à la place de l’épreuve orale, elle devra plancher pendant 1h30 sur une épreuve de langue vivante notée sur 100 points.
    Enfin, elle n’a droit à aucun bonus pour ses cours de latin.

    Pourtant, au moment de délivrer le diplôme, il ne sera mentionné nulle part la différence de traitement !
    Or, il est évident que ma plus jeune, si elle obtient une mention a son DNB, aura beaucoup plus de mérite à l’avoir obtenue que ses aînés.

    Il est donc urgentissime que TOUS les élèves soient logés à la même enseigne, alignée sur celle des candidats individuels qui est la plus exigeante et celle qui reflète le plus le niveau réel du candidat.

  4. patphil dit :

    quand j’étais à Mayotte fin des années 2010, les professeurs corrigeaient les épreuves mais aucun n’était convoqué aux jurys, pour que 75% (à l’époque) réussissent, les fonctionnaires du vice rectorat seuls l’étaient

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