France. Démantèlement d’un vaste réseau d’escroquerie et de faux documents à destination de migrants – deux policiers impliqués

Les autorités françaises ont arrêté et inculpé huit personnes, dont deux officiers de police, soupçonnées d’avoir participé à un système complexe de falsification qui a aidé des centaines d’immigrés clandestins à obtenir des permis de séjour officiels en France.

Après avoir fonctionné pendant près de deux ans, le réseau a finalement été démantelé le lundi 5 juin lorsque les enquêteurs de la Sous-direction de la lutte contre l’immigration irrégulière (SDLII) ont perquisitionné de nombreux domiciles et lieux liés à l’affaire, arrêtant les suspects et saisissant de faux documents d’identité, des imprimantes laser dernier cri, des sommes considérables en liquide, des ordinateurs et d’autres outils de travail, rapporte le journal de TF1.

Les arrestations, qui ont eu lieu dans toute la région parisienne, font suite à une enquête d’un an menée par une unité de police spécialisée. Face au juge, les personnes arrêtées, sept hommes et femmes âgés de 21 à 55 ans, ont été mises en examen pour usage de faux en écriture, faux et usage de faux dans un document administratif et aide à l’entrée et au séjour irréguliers d’étrangers sur le territoire français.

En échange d’une somme moyenne de 15 000 euros en espèces, les immigrés clandestins se voyaient remettre un kit qui leur fournissait tout ce dont ils avaient besoin pour « accéder au droit de séjourner en France, en toute illégalité », selon les termes de l’hebdomadaire français. Le réseau leur fournissait de faux documents d’identité – passeports, cartes d’identité, permis de conduire, bulletins de salaire, avis d’imposition, ordonnances médicales et contrats de travail – provenant de divers pays européens dont les documents officiels sont plus faciles à reproduire que ceux fabriqués en France.

Un fonctionnaire au fait de l’affaire a déclaré au média que le réseau criminel falsifiait souvent des documents provenant de pays d’Europe de l’Est, car ils attirent moins l’attention des autorités, qui ont tendance à imposer des « procédures plus restrictives aux ressortissants d’Afrique ou du Moyen-Orient ».

Le système a donc permis à des centaines d’immigrés clandestins de se faire passer pour des ressortissants de l’UE qui demandaient à résider en France. En prouvant frauduleusement qu’ils étaient des ressortissants de l’UE ayant récemment travaillé en France, ils pouvaient ensuite obtenir un véritable titre de séjour de cinq ans, qui leur conférait les mêmes droits que les citoyens naturalisés et qui pouvait être automatiquement renouvelé pour cinq années supplémentaires.

Le système de production de faux documents a été mis en place avec un « degré de sophistication rarement atteint en France », a déclaré au journal une personne proche de l’affaire. Un fonctionnaire de la préfecture de police de Paris a qualifié le système mis en place par le réseau de « particulièrement ingénieux ».

Les deux policiers, décrits comme les piliers de l’opération, travaillaient dans les préfectures d’Argenteuil (Val-d’Oise), de Bobigny (Seine-Saint-Denis) et de Nanterre (Hauts-de-Seine) et auraient validé les documents falsifiés par ordinateur.

Sur les huit suspects mis en examen, cinq sont toujours en garde à vue et les autres ont été placés sous contrôle judiciaire.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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