Flandre. Le Vlaams Belang présente son plan vers l’indépendance à partir de 2024 [Vidéo]

C’est à Lierre, ville flamande située dans la province d’Anvers, que le Vlaams Belang a organisé un congrès dimanche 11 juin. L’occasion pour le parti nationaliste de présenter à ses membres et sympathisants une feuille de route pour parvenir à l’indépendance de la Flandre. Une route sur laquelle l’année 2024 doit marquer un tournant…

« La Belgique est le problème, la Flandre est la solution »

En Belgique, l’événement a fait grincer des dents dans la presse mainstream. Mais, derrière les sarcasmes et les habituels poncifs sur l’appartenance à une prétendue « extrême droite » du Vlaaams Belang, on sent toutefois poindre une certaine inquiétude chez les tenants du statu quo belge.

En effet, lors de cette journée, il a de nouveau été question de l’indépendance de la Flandre, un thème central de la formation politique flamande qui fut un temps mis de côté pour des raisons pragmatiques. Toutefois, si cette indépendance devait advenir, elle acterait en bonne et due forme la fin de la Belgique.

Aussi, ce 11 juin, le président du Vlaams Belang Tom Van Grieken a accueilli les participants et ouvert le congrès en indiquant d’emblée la voie que son parti souhaite désormais emprunter : celle de l’indépendance de la Flandre.

« Ce pays est structurellement ingouvernable et traverse une crise existentielle. Il suffit de regarder les formations fédérales interminables des dernières décennies, l’incapacité du gouvernement Vivaldi et de ses prédécesseurs à mettre en œuvre les réformes nécessaires, la catastrophe budgétaire de ce pays et les indicateurs socio-économiques pour s’en rendre compte. Toutes les sonnettes d’alarme sont maintenant allumées. Je suis fier que nous puissions présenter ici une feuille de route concrète vers l’indépendance. La Belgique est le problème, la Flandre est la solution », a-t-il déclaré à cette occasion.

2024 : un « élan pour l’indépendance »

Le ton était donc donné. Pour le Vlaams Belang, il est désormais grand temps « d’orienter les balises institutionnelles vers l’indépendance de la Flandre », le parti estimant qu’il n’est « plus possible de continuer à s’embrouiller avec la Belgique si nous voulons sauver notre démocratie et notre prospérité ».

De son côté, l’eurodéputé Gerolf Annemans a souligné durant son discours l’importance de la « dynamique » après les élections législatives fédérales belges du 9 juin 2024. Soit dans tout juste un an ! Selon lui, cette dynamique peut « commencer par un élan où l’électeur flamand envoie un signal clair ». Et « les chances que cet élan se produise sont plus élevées aujourd’hui que jamais ».

Mais, au-delà des paroles, il y a les actes. À l’occasion de ce congrès, le Vlaams Belang a présenté un plan par étapes pour atteindre cette indépendance. Le texte en question propose ainsi un partage ordonné et négocié de la Belgique. Soucieux de paraître crédible, le parti nationaliste flamand a donc légèrement revu sa doctrine avec le temps, celle-ci consistant initialement en une déclaration d’indépendance unilatérale. Comme l’a noté pour sa part la chaîne de télévision belge RTBF, ce léger virage apparaît comme une « réponse aux critiques émises depuis des années par le concurrent nationaliste, la N-VA ». Le chef de file de cette dernière, Bart De Wever, accusant en effet régulièrement le Vlaams Belang de parti « révolutionnaire » menaçant de « semer le chaos »…

« Les Flamands sont un peuple »

Toutefois, s’il souhaite se montrer « plus sage », le Vlaams Belang n’en a pas renié ses fondamentaux pour autant. En effet, en cas de refus de la Wallonie lors de négociations futures pour scinder le pays avec des francophones souhaitant garder la Belgique dans sa forme actuelle, le Parlement flamand, alors tenu par les nationalistes après le scrutin de 2024 (et après expiration d’un délai), déclarerait unilatéralement son indépendance.

Quant au cas Bruxellois, le Vlaams Belang tient une ligne claire : il refuse qu’une enclave existe sur le sol flamand. Ainsi, la région de Bruxelles-Capitale serait, toujours selon le plan présenté, exclue des négociations. Cependant, le texte en question prévoit un régime bilingue à Bruxelles où les droits des francophones seront pleinement respectés.

Par ailleurs, ce plan par étapes vise, pour le parti, à exposer une fois de plus « les conditions préalables de droit international qui doivent être remplies » pour franchir le pas vers la création d’un État. « Cela montre que la Flandre est effectivement prête », a affirmé Gerolf Annemans.

« Les Flamands sont un peuple et nous avons un territoire bien défini par la frontière linguistique. De plus, nous disposons d’un organe législatif légitimé démocratiquement par le peuple flamand à travers des élections libres et qui exprime la volonté du peuple flamand. Par ailleurs, grâce à nos compétences en matière de traités, nous sommes déjà parfaitement en mesure d’établir des relations étrangères à part entière », a-t-il ajouté.

« Éviter de perdre encore plus de temps et d’argent précieux »

En pratique, à en croire la feuille de route présentée, tout commencera pour le Vlaams Belang par un nouveau gouvernement flamand qui inscrira sa stratégie et toutes ses actions dans le cadre de la division ordonnée de la Belgique.

C’est cette stratégie et ces actions qui doivent finalement aboutir à une déclaration de souveraineté qui marquera le début du processus d’indépendance. Une fois ces négociations de séparation terminées, la signature du traité de séparation suivra, après quoi le Parlement flamand proclamera la déclaration d’indépendance et se transformera en chambre constituante.

Comme l’a rappelé le président du congrès et député flamand Klaas Slootmans, « au cours des 80 dernières années, 121 États ont obtenu leur indépendance à la suite d’une partition d’un État ». En sachant que « plusieurs d’entre eux sont également membres de l’Union européenne aujourd’hui ». Il n’y a donc aucune raison pour que la Flandre ne puisse pas faire ce que d’autres ont fait. Ce même député estime que « la frilosité à l’égard de l’indépendance est totalement injustifiée », concédant qu’il s’agit « purement d’une question de volonté politique ».

Même tonalité du côté de Barbara Pas, présidente du Vlaams Belang à la Chambre et présidente du congrès : « Avec ce congrès, nous voulons montrer que la voie de l’indépendance flamande est le seul moyen de sortir du bourbier belge », a-t-elle déclaré. « Nous devons surtout éviter de perdre encore plus de temps et d’argent précieux dans des voies impies telles qu’une nouvelle réforme de l’État ou le confédéralisme. Elles ont toutes été essayées ad nauseam et n’ont abouti à rien, si ce n’est à plus de chaos ».

Selon Barbara Pas, la formation d’un gouvernement  sans réformes institutionnelles profondes n’apporte rien non plus et ne résout pas les blocages administratifs de la Belgique. « Tout cela est une pure perte de temps et nous ne pouvons plus nous le permettre », a-t-elle martelé. La Belgique a dégénéré en une « conférence diplomatique permanente incapable de se réformer en un Etat efficace. Seule l’indépendance de la Flandre offre encore une issue ». Rendez-vous en 2024 !

Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
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5 réponses à “Flandre. Le Vlaams Belang présente son plan vers l’indépendance à partir de 2024 [Vidéo]”

  1. Henri dit :

    Pour paraphraser François Mauriac à propos de l’Allemagne, j’aime tellement la Belgique que je serai ravi lorsqu’il y en aura deux ☺

  2. patphil dit :

    on les comprend, chacun chez soi, avec ses coutumes, ses idéaux, sa vie du futur

  3. Lacuzon dit :

    BELGICA WALLONIA DELENDAE SUNT *

    Leve Vlaanderen !

    * Belgique et Wallonie seront détruites.

  4. Pierrick dit :

    A bas la bêtise et le communautarisme .

  5. Bouquier dit :

    Le monolinguisme comme critère déterminant de la constitution d’un état est une erreur et un exception dans le monde.
    Cette erreur est parfaitement perceptible dans le modèle jacobin français qui a presque réussi à tuer le fabuleux héritage linguistique de la nation française.
    Il est pour le moins curieux que les flamands veuillent suivre le piètre exemple français pour constituer une nation, peut-être feraient ils mieux en regardant du côté de la Suisse qui a même su préserver l’unité de ses cantons bilingues comme le fut avant 1962 la province belge du Brabant.

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