Le gouvernement italien a rédigé un projet de loi visant à considérer la Gestation Par Autrui un « crime universel ». Le 31 mai dernier, il a été approuvé par la commission judiciaire de la Chambre des députés, actuellement présidée par la Ligue. Il y sera voté le 19 juin prochain.
La pratique de la location d’utérus – nom de la GPA en Italie – y est déjà illégale, et peut entraîner des peines de prison allant de 3 mois à 2 ans et des amendes entre 600.000 et 1 million d’euros. Cette nouvelle loi vise à interdire la possibilité de se rendre à l’étranger pour y avoir recours, y compris dans les pays où la pratique est légale : les sanctions s’appliqueraient aussi dans ce cas.
Il s’agit donc d’un instrument pour empêcher que les plus riches puissent acheter un enfant à l’étranger et rentrer en Italie comme si de rien n’était, comme cela se passe actuellement. Cela, car la loi est souvent contournée, certains maires profitant d’un flou législatif pour inscrire au registre de l’Etat civil les enfants nés de mère porteuse à l’étranger, ce qui revient, de fait, à en légaliser la pratique. En mars dernier, le gouvernement avait invité les Conseils municipaux à respecter la loi : l’acte de naissance doit reporter le seul parent ayant un lien biologique avec l’enfant, pour ne pas encourager et instituer le recours à la GPA.
Une mesure « inhumaine » pour une certaine opposition et les mouvements LGBT qui se focalisent sur les couples homosexuels et leur prétendu « droit à l’enfant« , déviation sémantique pour définir un « désir » d’enfant… sans jamais prendre en compte les droits de ces mêmes enfants. Une pratique inhumaine pour ses détracteurs qui y voient, entre autre, la marchandisation du corps des femmes et la commercialisation de la vie.
Les gauchistes italiens sont en ébullition : Rome s’est érigée en barrage contre la GPA. Gauchistes, car une partie de la gauche traditionnelle s’oppose à la location d’utérus. Soumis à la dictature de la « bien-pensance », terrorisés à l’idée d’être exclus du « camp du bien », la plupart restent évidement discrets, même la nouvelle secrétaire du Partito Democratico, Elly Schlein, qui, bien qu’homosexuelle déclarée, a affirmé y être « personnellement favorable » sans toutefois engager son parti sur la question. Mais début juin, d’autres ont eu plus de courage : 500 personnalités – intellectuels, féministes, élus locaux, syndicalistes etc – réputées progressistes ou appartenant à la gauche signaient une pétition contre la GPA, « qui offense la dignité de la femme et les droits des enfants. »
Jeudi dernier, Fratelli d’Italia – le parti de Giorgia Meloni – est parvenu a inscrire la GPA à l’ordre du jour de la prochaine saison plénière au Parlement européen. Des débats auront donc lieu, l’Union Européenne devra prendre, une fois pour toute, position sur la question.
Audrey D’Aguanno
2 réponses à “L’italie veut rendre la GPA un « crime universel » et impose le thème au Parlement européen”
L’Italie a le courage que nous avons perdu
libération des femmes par le travail de leur utérus! la gauche se demande ensuite pourquoi les travailleurs la déserte