La vie politique espagnole connaît depuis quinze ans une polarisation croissante, spectaculaire à l’échelle de l’Europe. La crise économique de 2008 et le conflit autour de l’indépendance catalane ont vu émerger successivement le parti Podemos, à gauche, puis celui d’extrême droite Vox. Leur succès a poussé à se radicaliser les formations historiques comme le Parti populaire (PP) et le parti socialiste (PSOE), tandis que les centristes perdaient du terrain. Certains discours raniment ainsi les fantômes de la guerre civile (1936-1939) et des crimes amnistiés du franquisme, qui ont laissé dans la mémoire collective des plaies jamais refermées. Au point que, sur fond d’une crise sanitaire qui a accentué encore les inégalités, cette attraction vers les extrêmes donne l’image d’un pays fracturé.
Échos de guerre
Outre l’écrivain Javier Cercas, dont l’œuvre se nourrit de l’histoire de la guerre d’Espagne et de ses échos dans le présent, Marcel Mettelsiefen rencontre différents représentants et militants politiques, comme Pablo Iglesias, cofondateur et ancien dirigeant de Podemos, Carles Puigdemont, Lluïsa Erill et Anna Rufí, leader et militantes indépendantistes catalans, Maria Avila, une activiste du droit au logement, Emilio Silva, président d’une association de réhabilitation des victimes du franquisme, le matador Morante de la Puebla, candidat pour Vox en 2018, ainsi qu’Antonio Mellado, un membre de ce parti. Le passionnant état des lieux d’un pays et de ses lignes de faille.
Le reportage d’Arte est orienté à gauche bien entendu, mais il vaut le coup d’être vu pour comprendre la situation espagnole.
https://www.youtube.com/watch?v=mUNjJEoIyoM
Crédit photo : DR
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3 réponses à “L’Espagne, un pays divisé [Reportage]”
Pio Moa, un communiste espagnol, démontre dans son livre relatif à la guerre civile que le discours dominant est faux, que le narratif est très très loin des faits. Son enquête démontre qu’il faut remettre en question tout ce qu’on nous a dit sur cette horrible période.
Lire l’interview de Pio Moa sur Breizh-info.
la faute à ceux qui préfèrent les étrangers aux nationaux