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Algérie. Quelle repentance ? [ L’Agora]

Soixante ans après la fin de la guerre d’Algérie, des souvenirs remontent à la surface des eaux tièdes. Ici et là perce la tentation de disséquer les cadavres pourris. Dans un écoeurant climat de bovarisme, d’hygiénisme et de wokisme, une génération niaise, mal remise d’avoir préféré Castro, Mao et Pol Pot à Staline, cherche des poux à la précédente. A l’âge où il lui faut assumer son âge, on sent lui venir le besoin de trouver un coupable pour dépasser la chiennerie que les minables occurrences de l’époque ne lui ont pas permis de rencontrer en grandeur nature. Elle n’a pas éprouvé cette « peur de soi-même » qui donne à l’homme la conscience de ses humiliantes limites.
La guerre d’Algérie marque la fin de l’arrogante et stupide période coloniale dont l’historien Jacques Marseille a démontré l’inutilité sinon les coûts humain et financier. Les « empires » n’ont fait la fortune que des membres influents des comités coloniaux (tels les Frayssinet et Charles-Roux) ou du roi des Belges (Tintin Léopold au Congo). Aujourd’hui, c’est la « Russie » qui s’y colle… Pov’ Zafricains. Tout le monde semble avoir oublié que le problème se situe sur ce point de l’histoire et, s’il doit y avoir « repentance », qu’il faut commencer par remettre en cause les fariboles de « mission civilisatrice » de la France, d’épopées de « bâtisseurs d’empires » et de « bilan positif ».
L’immense mépris dont presque tous les coloniaux ont fait montre envers les populations « indigènes » est né du sentiment de « supériorité » fantasmé par cette minorité active de « petits blancs » ramenards protégés par une armée spécialisée. Certains continuent à croire « aux temps bénis des colonies ».Les événements de la seconde guerre mondiale (mobilisation obligatoire) et de la décolonisation  (perte des privilèges) vont amalgamer peu à peu cette « supériorité » au chauvinisme le plus braillard…Alors, la « repentance ». Mais laquelle ? Et envers qui ? A peine soixante ans après Max Régis, les « mokos » étaient devenus les plus irréductibles des « pieds noirs ». Et MM. Mendès France, Mitterrand puis Guy Mollet inventèrent l’ « Algérie française » alors que le ministre de l’Intérieur (Bourgès-Maunoury)  couvrait la première ratonnade des bords de Seine, pour le 14 juillet 1955.
Quatre camps actifs se partagèrent la scène algérienne pendant sept ans :1) celui des « ultras », qui entraînera peu à peu une majorité de Français d’Algérie vers l’abîme ;2) celui des « politiques », comprenant le « petit monde » parlementaire, les lobbies « gros colons », les préfets avides d’avancement et le haut état-major ;3) celui des nationalistes, qui finiront par imposer une dictature de coupeurs de gorge à l’ensemble des Algériens ;

4) celui de l’armée française qui compta, outre les professionnels rescapés d’Indochine, les « soldats du contingent » (1,5 million) placés le plus souvent sous le commandement de sous-lieutenants ou d’aspirants guère plus vieux qu’eux et « appelés » comme eux. Il semble bien que ce soit à cette dernière catégorie et à elle seule qu’on veuille aujourd’hui « faire porter le chapeau »…

En marche définitive vers la limite des âges, je refuse de me repentir, je ne regrette rien, je ne me considère pas comme un salaud, et voici pourquoi : 

A) L’idée qu’il y ait une justification idéologique (voir Sartre ou Fanon) au fait de porter une bombe dans un lieu public (« bataille d’Alger ») et d’approuver le massacre qu’elle génère me donne envie de vomir (les femmes qui ont commis ces abominations ont mérité leur sort). Même s’ils s’attaquaient parfois à de minables « seconds couteaux », les Résistants français avaient le courage de frapper des soldats ou des « collabos » patentés et non une foule anonyme.

B) L’emploi de la torture, au-delà de la recherche d’un immédiat renseignement dans un cas de flagrant délit, est une affaire de libido individuelle et non de responsabilité collective. Ni les soldats du contingent ni « l’armée française » n’ont à faire collectivement « amende honorable ».

C) Dans une armée de gamins (de vingt ans) dispersée dans le « bled » et livrée à elle-même (et à la bière… la « BAO » et non la « Kro ») il n’y a pas eu plus de salauds qu’il y en a dans la plupart de nos « cités à problèmes » d’aujourd’hui. Sauf cas de déraison ou de vengeance immédiate (pour cause de copains retrouvés égorgés, émasculés ou estropiés), les rapports avec les « Arabes » furent souvent cordiaux, exempts du complexe « silence de la mer ». L’expérience algérienne devrait rendre les Français modestes à l’égard des Allemands qui servirent dans la Wehrmacht (et même dans la SS).

D) Les exactions les plus horribles ont le plus souvent été commises par ces auxiliaires de l’armée française, comparables aux miliciens de Darnand (c’est le FLN qui le dit) auprès de l’armée allemande. Pour mémoire, citons les retours d’opération à Saïda avec les camions « décorés » des têtes coupées des « fellouzes » faits prisonniers… ou ce soldat de ma connaissance auquel on offrit de manger la cervelle d’un « bougnoule »…  « puisqu’il aimait tant les Arabes ».

E) Si, dans une guerre civile (c’est-à-dire une « guerre juste » pour chacun des camps), les combattants hommes n’échappent que rarement à l’exécution, les sévices sexuels systématiques attendent toutes les femmes prises [comme il est arrivé aux Allemandes sur les territoires gagnés par l’Armée rouge… ou dans l’Italie et la ville de Stuttgart, conquises en 1945 par les glorieux soldats des troupes coloniales françaises]. C’est sur ce point, entre autres, que se situe la responsabilité individuelle.

F) La désobéissance « civique » d’un soldat en temps de guerre est limitée par le revolver que ses supérieurs peuvent braquer sur sa nuque (ou par les représailles exercées contre des proches). Au temps de la guerre d’Algérie, ceux dont on était en droit de refuser un ordre se « torchaient le cul » avec le règlement des armées.

G) L’héroïsme comme la lâcheté sont affaires de circonstances et non de qualités personnelles. Mille exemples le prouvent (y compris dans les pires contextes). Définir le « salaud » hors champ ou après coup est parlote d’imposteur,  branlotage de bien-pensant.

H) Pour les gens de ma génération, l’état de guerre en France a duré au moins de 1931 à 1962, c’est-à-dire toute notre enfance et notre jeunesse. Afin de maintenir les privilèges d’une poignée de hauts fonctionnaires et de « gros colons », on nous a contraints au désarroi, pour le moins moral (30 000 des nôtres sont morts). On a fait perdre, à près d’un million de « pieds noirs » (y compris aux juifs, dont le sort fut lié), situation professionnelle et foyer. Une clique d’aigris a renversé la République et confisqué tous les pouvoirs durant vingt ans.

MORASSE

Précision : les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Média alternatif, Breizh-info.com est avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place.

Crédit photo : Jbpinatel64 via Wikimedia  (cc)

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6 réponses à “Algérie. Quelle repentance ? [ L’Agora]”

  1. Prétet Yvette dit :

    Macron s’est excusé auprès de l’épouse du traître à la France parce que notre armée a enlevé Maurice Audin qui a été  »porté disparu »…une place de Paris porte le nom de ce collabo qui donnait des bombes (qu’il fabriquait) au F.L.N….mais Macron n’a pas parlé des 3.000 non-musulmans  »innocents » (ceux-là) qui ont été enlevés par le F.L.N., violés, torturés, vidés de leur sang et dont les corps n’ont pas été rendus à leur famille!…Macron s’est, aussi, excusé pour les gauchistes qui furent écrasés au métro Charonne, lors d’une manifestation pour  »l’indépendance » de l’Algérie, une plaque est apposée à Paris…mais il n’a pas fait allusion aux  »Français » non-musulmans, qui ont été tués et blessés par notre ARMEE, lors d’une manifestation contre les  »Accords d’Evian » qu’ils jugeaient défavorables à ces  »Français » non-musulmans…Une plaque (encore) commémore ,sur le quai de la Seine, la mort par noyade d’un musulman jeté là par un  »déséquilibré » de l’extrême droite, mais aucune )plaque pour les milliers de non-musulmans tués par des  »déséquilibrés » musulmans!…En 1962:les dockers de la C.G.T. ,du port de Marseille, ont jeté ,dans les eaux du port, les objets précieux arrachés des mains des égorgeurs du F.L.N..je n’ai entendu AUCUN PARDON à ce jour!…Est-ce que les  »Français » non-musulmans sont moins importants que les gauchistes collabos et les musulmans?…Pourquoi tant d’injustices envers eux?…

  2. G. Lyautey dit :

    Non tu n’es pas un salaud. Non tu n’as rien à regretter. Non tu n’as pas à te repentir.
    Les donneurs de leçons n’ont pas connu le feu, le vrai, celui qui tue tes frères d’armes et/ou les civils que tu es venu aider et protéger. Ils ne savent pas ce que c’est que de mettre sa vie au bout de son fusil pour une cause extérieure qui nous dépasse. Ce ne sont que des tigres de papier !
    En tant que soldat de la 4ème génération du feu je n’ai que du respect pour mes anciens de la 3° génération.
    Force et honneur !

  3. Noratlas dit :

    Voilà un texte de quelqu’un qui est ignorant en histoire, ne connais rien à l’Algérie. Il devrait savoir qu’en temps que breton, la République a tout fait pour écraser la langue bretonne, mais a favorisé l’Islam, l’islamisme et la langue arabe en Algérie. C’est le même schéma qu’actuellement. Toujours contre nous.
    Tout observateur sait qu’il y a maintenant en France plus d’algériens (quelque soit leur statut) qu’il y avait de musulmans en Algérie le 5 juillet 1962.
    Cette affaire n’est donc pas terminée. Et les villes bretonnes commencent a profiter de la Guerre d’Algérie qui a maintenant lieu en France.
    Quant au sempiternels propos sur les « gros colons », on croirait lire l’Huma de 1961… C’est comme l’histoire du verre d’eau payant; il est étonnant que ce slogan ne soit pas ressorti par l’auteur.

  4. Henri dit :

    Fallait que je finisse mon service
    Au Tonkin je suis parti
    Ah quel beau pays, Mesdames
    C’est le pParadis des petites femmes
    Elles sont belles et fidèles
    Et je suis devenu le chéri
    D’une petit femme du pays
    Qui s’appelle Mélaoli

    Je suis gobé d’une petite
    C’est une Anna, c’est une Anna, une Annamite
    Elle est vive, elle est charmante
    Belle comme un oiseau qui chante
    Je l’appelle ma petite bourgeoise
    Ma Tonkiki, ma Tonkiki, ma Tonkinoise
    Y en a d’autres qui me font les doux yeux
    Mais c’est elle que j’aime le mieux

    Le soir on cause de tas de choses
    Avant de se mettre au pieu
    J’apprends la géographie
    De la Chine et à la Mandchourie
    Les frontières, les rivières
    Le Fleuve Jaune et le Fleuve Bleu
    Il y a même l’Amour c’est curieux
    Qui arrose l’Empire du Milieu

    Très gentille, c’est la fille
    D’un mandarin très fameux
    C’est pour ça que sur sa poitrine
    Elle a deux petites mandarines
    Peu gourmande, elle ne demande
    Quand nous dînons tous les deux
    Qu’une banane c’est peu coûteux
    Moi j’y en donne autant qu’elle veut

  5. ABD AL KADER dit :

    Il faut bien qu’un jour vous comprenez
    Qu’on s’en tape de la France
    Ont s’en tape de vos excuses
    Nous la futur génération ont va tout raser ce que vous avez fais en Algérie
    Ont va détruire vos bâtiments franc maçon
    Votre culture d homosexuel qui se marient entre eux
    Et même vos cimetière seront raser
    Vous avez la haine ?
    Vous avez pas finis
    L’émir Abdelkader vous a dit que vous repartiez un jour
    L’émir abdelkader n’a qu’une parole
    Arrêtez de parler de nous
    L’immense majorité des Algériens de France ou des français d’origine algérienne vont revenir en Algérie
    La Numidie éternel
    Dans l’histoire les ancêtres des Algériens n’ont pas vocation à immigrer
    C’est plutôt les étrangers qui rêvent de vivre sous nos terres …
    Ne vous excusez pas ont a pas besoin de vous
    Vive la Russie 🇷🇺
    Vive la chine 🇨🇳
    Vive les Brics
    Vive l union africaine sans la France
    Et en Europe vive l’Allemagne 🇩🇪 et vive l’Italie 🇮🇹

    Maintenant cessez vos articles sur nous et parlez de votre grand remplacement
    ´

  6. patphil dit :

    de Gaule en 1945/46 avait refusé l’autonomie à ho chi minh, en 1958 à ferrat abbas, en 62 il livrait les harkis au fln

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