Ukraine. A propos d’Anne de Kiev…

Alors que s’ourdit une falsification de l’Histoire, il est bon de rappeler l’existence d’un royaume d’Ukraine, à l’est de la Pologne, et en deçà de la Moscovie pas encore née…

La preuve… Anne, princesse kievienne, fille de Iaroslav le Sage, grand-prince de Kiev, prince de Novgorod et prince de Rostov, et de sa seconde épouse, Ingigerd de Suède. Épouse de Henri Ier (né en 1008 et roi de 1031 à 1060 ), elle fut reine des Francs de 1051 à 1060 et mère-régente jusqu’en 1063 du roi Philippe Ier — prénom non germanique qu’elle introduisit à la cour de « France ». Elle meurt en 1075 ou 1089 (?) … après avoir fondé l’abbaye Saint-Vincent de Senlis et s’être remariée avec Raoul de Crépy, comte de Valois.

Cela demande des explications. Le bon Wiki nous les fournit :

  • En 1050, une ambassade est envoyée à Kiev par le roi de France qui est veuf et sans enfant, et le grand-prince Iaroslav le Sage accepte de donner au roi sa fille Anne en mariage. Cette ambassade est conduite par Roger II, évêque de Châlons. Anne avait reçu une éducation soignée et connaissait le grec et le latin. Le consentement des parents obtenu, elle voyage par Cracovie, Prague et Ratisbonne. Appartenant, par sa confession, à l’Église des sept conciles, elle épouse à Reims, en premières noces, le 19 mai 1051, le roi Henri Ier de France qui relevait, quant à lui, de l’Église catholique romaine. Ces deux Églises formaient encore l’Église indivise, puisque cet événement eut lieu avant le schisme de 1054. Ce mariage à Reims fut l’occasion de grandes festivités. » En complément voici la descendance : « De cette union, naissent : Philippe (1052-1108) ; Robert (1054-1063) ; Emma (1055-1109) ; Hugues (1057-1102), comte de Vermandois, époux d’Adélaïde — souche des comtes de Vermandois. Le fils aîné, Philippe, est associé au trône en 1059, et succède à son père l’année suivante sous le nom de Philippe Ier. »

Il faut lire et fureter, et pas se contenter de répéter des âneries. Nous noterons que le mariage fut célébré à Senlis, alors capitale de la France »… qui se résume alors au plat pays de cette partie de la Picardie, à l’Est du Parisii, et à la partie septentrionale de l’Orléanais. Ce n’était pas grand chose…A l’est de l’Europe existait, durant tout le haut Moyen-Age, une principauté slave dont les souverains s’installent à Kiev leur capitale, une cité slave prise par les Varègues en 864, et qui rendait jusque-là hommage aux Khazars, un peuple turc semi-nomade. Au 11e siècle (l’an 1000), la Rusʹ de Kiev est l’État d’Europe le plus étendu, atteignant la mer Noire, la Volga, ainsi que le royaume de Pologne et ce qui deviendra le grand-duché de Lituanie. La Rusʹ est alors culturellement et ethniquement diverse, comprenant des populations — peu nombreuses — slaves, germaniques, finno-ougriennes et baltes. La Rusʹ est d’abord dirigée par une dynastie d’origine scandinave, les Riourikov, rapidement slavisée. Les règnes de Vladimir le Grand (980-1015) et de son fils Iaroslav le Sage

(1019-1054) constituent l’âge d’or de la Rusʹ, convertie à l’orthodoxie, et avec les premiers écrits en langue slave, notamment des codes juridiques, telle la Rousskaïa Pravda (« le Droit russe »). Une princesse riourikide deviendra reine de France sous le nom d’Anne de Kiev, épouse du roi de France Henri Ier. » Notons que les Riourikov ont une descendance actuelle dont les représentants sont de charmants amis… (c’est pour la galerie).

Pendant ce temps, à l’est, des « hordes » de turco-mongols hantent les terres de ce qui n’est pas encore la Moscovie. Moscou, devenu le centre du monde, « n’était encore qu’un avant-poste commercial négligeable dans la principauté de Vladimir-Souzdal. Même si les Mongols la brûlèrent pendant l’hiver 1238 et la pillèrent en 1293, son site dans la forêt offrait une certaine sécurité contre les attaques… »

Désolé, cette carte est « britannique » mais date (1658) à peu près en même temps que « celle de Louis XIV » offerte récemment au sieur Poutine.

Représentation présumée d’Anne de Kiev, cathédrale Sainte-Sophie de Kiev (11e siècle).

Ainsi, l’Ukraine existait deux siècles avant la Moscovie.

MORASSE

Crédit photo : DR[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
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Une réponse à “Ukraine. A propos d’Anne de Kiev…”

  1. Olivier Douay dit :

    On peut remarquer que le sud de l’Ukraine et la Crimée ne font pas partie de l’Ukraine, contrairement à ce que la propagande officielle nous enseigne!

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