Souvenez- vous ; il y a quelques semaines, on apprenait qu’à Rennes, un garçon de 14 ans, avait été placé en foyer après que sa mère soit soupçonnée de maltraitance. Branle-bas de combat médiatique, interrogations des uns et des autres sans avoir le fin mot de l’Histoire. Le fin mot, c’est pourtant le jeune de 14 ans qui vient de le donner, et il est accablant pour les autorités.
Je suis très triste d’être loin de ma maman, a-t-il confié mardi au Figaro. Au foyer, je suis anxieux et sur mes gardes… Je n’attends qu’une chose, c’est de la retrouver ». Le garçon décrit son ancienne habitation comme « un logement comme un autre, avec des affaires entassées à droite à gauche ». Il dormait dans ce qu’il représente comme « un salon-chambre », tandis que sa mère s’installait « un futon dans la salle de bains ».
« Je pèse entre 28 et 33 kilos mais j’ai toujours mangé à ma faim », affirme-t-il au Figaro. « À la maison, si j’avais un petit creux, je pouvais prendre ce que je voulais. Surtout de la viande des grisons et du fromage de chèvre, j’adore ça », poursuit-il avant de déplorer ses nouvelles conditions de vie : « Depuis que je suis au foyer, c’est tout l’inverse. La qualité de la cantine est déplorable. Je dois acheter ma propre nourriture avec l’argent que ma mère me donne quand on se voit ».
L’adolescent défend son mode de vie passé : « Vu comme ça, on pourrait croire que je vivais comme un vampire. C’est absolument faux ! Je n’ai jamais vécu reclus. Je participais à des tournois de cartes Pokémon, par exemple. C’est dans ce genre d’endroits que je me suis fait des copains de mon âge », relate le jeune homme qui vante un « environnement très riche » agrémenté de visites chez « des antiquaires » et « des libraires ». Des activités qu’il déclare aimer.
Alors que l’adolescent n’a jamais été scolarisé, ce qui est pourtant obligatoire en France de 3 à 16 ans, le Figaro note qu’il « s’exprime sans aucune difficulté, dans un vocabulaire semblant bien plus riche et varié que celui des adolescents de son âge ». Sa mère avait opté pour une éducation à domicile, sans jamais avoir demandé ni obtenu l’autorisation nécessaire.
Il vit son placement en foyer comme une expérience douloureuse marquée par « le racket, les violences et les insultes des autres enfants », regrette le jeune de 14 ans qui « préfère rester dans sa chambre et lire des livres » afin d’éviter les humiliations. Il déclare ne pas comprendre « où est la protection de l’enfance dans cette histoire » et « entrevoit un futur incertain », le foyer étant « une fabrique de l’échec ».
Pour rappel, la maman de cet adolescent est placée sous contrôle judiciaire depuis le retrait de la garde de son enfant dans l’attente de son procès, prévu le 5 octobre. Elle est visée par une enquête pour « soustraction par un parent à ses obligations légales compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de son enfant », ainsi que pour « privation de soins ou d’aliments », elle encourt jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende.
On peut légitimement s’interroger sur les motivations des autorités pour le séparer de sa maman, et le placer dans un foyer où, manifestement, il se déclare en danger (du fait du racket et de populations pas forcément très ouvertes dans ces foyers). On doit de toute façon le faire, car à partir du moment où les autorités s’arrogent le droit d’intervenir dans les affaires privées et familiales, c’est le début de la tyrannie, d’autant plus si les conséquences d’un placement sont plus lourdes que celles du maintien dans le domicile familial.
Un Etat qui permet que dans la même ville, des gens venus d’ailleurs s’entretuent à la machette en plein centre, ou s’affrontent par armes à feu, un Etat qui n’assure ni sécurité, ni santé des citoyens…est-il légitime à décider ce qui est bon ou pas pour un enfant et sa maman ? Vous avez 4 heures…
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