Une première édition en 2008, une réédition en février 2023 pour « Le roman de la Bretagne », un ouvrage de Gilles Martin-Chauffier (Editions du Rocher). « En deux cents pages », l’auteur « espère seulement réussir un exercice de journalisme historique et citoyen ». Volontiers indépendantiste, Martin-Chauffier se comporte en pamphlétaire : « En cours de route, sur la voie de son destin, la France a tué la Bretagne, la langue française a tué le breton et l’histoire de France a effacé celle de la Bretagne. Inutile de verser des larmes. Les grands peuples commettent de grands crimes. Nous n’avions qu’à résister. Nous n’en avons pas eu le courage. Mais peut- être demain en aurons-nous la force. »
Pour lui, les Pays-de-la-Loire « surgis de nulle part » constituent « un déni de l’histoire, une absurdité économique, une injustice mais, sans doute, une aubaine. C’est certainement sur le statut de Nantes, sur son retour dans le giron breton, que demain, bientôt, s’ouvrira la crise bretonne. Car crise bretonne, fatalement, il y aura. » Car, pour ce journaliste très engagé, « les autorités européennes ont d’ores et déjà programmé la sécession bretonne. En donnant leur bénédiction à l’entité serbe de Bosnie et aux Albanais du Kosovo, elles ont gravé dans le marbre qu’en Europe, l’héritage ethnique et culturel était bel et bien le socle de la légitimité politique. » Et « comme ce qui se conçoit bien s’énonce clairement : l’indépendance s’imposera ».
Voilà des propos surprenants sous la plume d’un rédacteur en chef de Paris Match, hebdomadaire spécialisé dans le people et habitué au politiquement correct. Dans le passé, Gilles Martin-Chauffier avait déjà étonné avec un article consacré à Diwan – on était loin du « poids des mots et du choc des photos ». N’appréciant pas la mainmise de Vincent Bolloré sur Paris Match et tout particulièrement sur la ligne éditoriale, Gilles Martin-Chauffier a démissionné. Le voilà donc libre pour écrire d’autres livres sur la Bretagne. Quant à nous, nous reviendrons sur « Le roman de la Bretagne », ouvrage que l’on peut qualifier d’historique mais écrit par un journaliste. Le style et le rythme ne sont pas donc pas ceux que l’on trouve habituellement dans les ouvrages à tonalité universitaire.
Bernard Morvan
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2 réponses à “A Paris Match, on trouvait des journalistes « dynamiques »”
D’après le peu que j’ai pu en feuilleter, une Bretagne peuplée d’africains et de métisses n’en modifierait pas les caractéristiques identitaires. Le vivre ensemble avec le monde des media élitistes parisiens a certainement affecté le discernement de l’auteur…
aujourd’hui ils recopient l’afp
d’ailleurs régis le sommier a quitté paris match pour aller sur le terrain enquêter et son magasine l’omerta (abonnez vous y pour quelques euros) ne vous sert pas la bouillie habituelle