Ce « droit à l’adultère » qui ne vaut que pour les femmes

La famille traditionnelle, l’union d’un homme et d’une femme se jurant mutuellement fidélité pour l’éternité dans le but d’éduquer conjointement leur progéniture semble de plus en plus l’idéal d’un passé révolu. La moitié des mariages se terminent en divorce, générant les problèmes que l’on sait. Et cela, on le doit à une évolution de la société libérale-libertaire d’essence individualiste.

Depuis les années 60, toutes les normes sociales sur lesquelles était basée la famille traditionnelle ont été abattues, car perçues comme autant de freins et de contraintes à l’épanouissement personnel.

L’une d’entre elle – la fidélité conjugale – fait l’objet d’une véritable OPA. Toujours interdite, mais toujours pratiquée, si elle n’a jamais été aussi diffuse, elle semble être de nos jours tout aussi douloureuse : normal, puisque l’on se marie désormais par amour, et lorsque la personne aimée trahit, cela blesse forcément. Dans la société du nomadisme et de la fluidité, rien de solide ne doit plus entraver la liberté personnelle des individus… ou plutôt des femmes selon la presse féminine, les féministes et le public qu’elles persuadent.

Car à l’ère du féminisme hargneux et revanchard, les tromperies des femmes sont revêtues d’une aura sacrée. L’infidélité féminine, est non seulement en forte augmentation, mais est aussi de plus en plus décomplexée. Et pas seulement parce que les femmes ne sont plus dépendantes financièrement de leur conjoint mais aussi (et surtout ?) parce qu’elle est vue et vécue comme une revanche, une prise de pouvoir sur un vieil apanage masculin. Le but ultime du féminisme étant de faire de la femme un homme comme les autres… en copiant ses vilains défauts.

De ses nombreuses entrevues de femmes adultères, Susan Shapiro Barash – auteur de Une passion pour plus : les liaisons qui nous font ou nous défont (éditions Meridian, 2022) – retient que dans la plupart des cas, ces dernières considèrent leur trahison comme un outil de renégociation des termes de leur contrat d’origine. Pas assez d’attention, pas assez de compliments ? « Je suis légitimée à aller voir ailleurs ! », quand ce n’est pas carrément « je fais ce que je veux quand je veux » ou « mon corps m’appartient« .

« Les femmes savent très bien cacher les traces de leurs liaisons. Si elles décident de le faire savoir à leur compagnon, c’est parce qu’elles souhaitent leur communiquer un besoin » note la chercheuse américaine.

Cette phrase est absolument symptomatique : on transforme l’envie en besoin et le besoin en droit. Arguant quelque manquement de la part du conjoint (vrai ou supposé), on justifie la trahison et on l’érige en droit. Chaque désir ou caprice étant désormais un droit, et tout devant s’effacer devant le droit, c’est la mise à mort de la fidélité. Pure et simple. Parce que des manquements, des défauts, et des crises, dans les couples, il y en aura toujours, la vie n’étant pas un film romantique de Noël produit par Hollywood.

Faire l’apologie de l’infidélité, quelle qu’elle soit, lui donner un caractère juste, c’est vider le concept de fidélité de sa substance. Car on n’est pas fidèle quand tout va bien, et infidèle quand ça va mal, on est fidèle ou on ne l’est pas.

Il ne faut pas oublier non plus que les personnes divorcées dépensent plus qu’une famille unie, et non seulement parce que les frais sont alors multipliés par deux mais aussi parce que chacun des divorcés consommera plus de manière autonome. Une aubaine. Sans oublier le business des sites de rencontre extra-conjugaux. Quand on vous dit que le féminisme est l’idiot utile du capitalisme…

Enfin, si les modèles conjugaux évoluent au sein de chaque société et que celui de la famille traditionnelle est en déclin, les couples infidèles ne peuvent être considérés un modèle : car on ne modifie pas de modèle en cours de route, faisant fi de la promesse initiale. Aucun idéal ne pourra sortir d’une union basée sur le mensonge et la trahison d’une promesse. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que les articles excusant, promouvant ou normalisant l’infidélité féminine ne reportent jamais les termes trahison, trahir.

Cette mise à mort de la famille traditionnelle et du couple hétérosexuel monogame n’a débouché sur aucune nouvelle forme stable, durable et structurante, mais sur le chaos et le pourrissement des rapports homme-femme.

Le don de soi et l’abnégation, la volonté et l’engagement que présupposent une union stable ont été supplantés par l’individualisme, le consumérisme des relations et la soumission à tous les caprices au sein de relations égotiques et éphémères. À moins donc de renverser les « valeurs » du capitalisme décadent précitées, vanter la fidélité sera totalement vain.

Audrey D’Aguanno

Photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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5 réponses à “Ce « droit à l’adultère » qui ne vaut que pour les femmes”

  1. Gaï de ROPRAZ dit :

    Audrey ! Ce ne sont pas les les liaisons qui nous font défaut, ou bien nous défont par défaut, que l’on se défaussera de nos défauts… Bref l’epanouissement personnel est par la force des défauts un Droit. Qui l’eut cru ?….. Lustucru !

  2. Toto dit :

    Très bon article… On n’est plus sur Terre pour être heureux, mais pour faire chier l’autre: en fait, la réalité c’est que c’est la femme qui domine l’homme, mais par son c.., et cela peut être renverser si l’un décide d’avoir le moindre besoin de l’autre (Loi du moindre besoin). D’où la possible emergence d’une philosophie comme celle du MGTOW : rester célibataire et se passer des femmes dans la sphère intime, sur une durée moyenne à longue. Le but c’est de ne pas donner de grain à moudre aux femmes, dans le couple, dans lequel la femme en général domine, par son c.., et aidée en cela par l’Etat et une société gynocentree. Mon zizi, et mon fric (64% des ressources des ménages…) à qui je veux quand je veux, où je veux, etc…

  3. Durandal dit :

    Chère Mme D’Aganno,

    C’est la république qui a organisé un retour au matriarcat, à un archaïsme. Et les gens ont promu cette déchéance.

    Cordialement.

    M.Durandal

  4. Blanche dit :

    Excellent article qui donne une explication à cette lèpre que l’on voit de plus en plus…
    Le féminisme a flatté les pire instinct féminin: l’orgueil et l’égoïsme.

  5. Thomas dit :

    Merci pour ce courage. Une femme qui fustige le féminisme totalitaire et mensonger..

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