La Hongrie a décidé de libérer et d’expulser 800 passeurs de migrants condamnés, expliquant sa décision par les coûts exorbitants de ces incarcérations et le manque de soutien financier de l’UE pour le contrôle des frontières. Une décision qui a suscité des inquiétudes en Autriche.
La Hongrie décide de libérer 800 passeurs de migrants
L’information paraissait surprenante de prime abord. Mais, mardi 23 mai, Bence Rétvári, le secrétaire d’État du ministère hongrois de l’Intérieur a expliqué pourquoi Budapest avait décidé d’accorder une liberté anticipée à des centaines de passeurs de migrants condamnés pour trafic d’êtres humains. Le gouvernement hongrois « a dû » en effet prendre la décision d’expulser les passeurs condamnés du pays parce que « Bruxelles refuse de contribuer aux coûts de contrôle des frontières mais inflige des amendes à la Hongrie si ses prisons sont surpeuplées », a-t-il déclaré à l’agence de presse hongroise MTI.
Le secrétaire d’État a aussi précisé que l’Union européenne devait à la Hongrie plus de 1,5 milliard d’euros en échange de la protection par les autorités hongroises des frontières extérieures de l’UE. Il a insisté sur le fait que l’UE n’avait remboursé qu’environ 1 % de ce « montant incroyablement élevé ».
Une réponse à l’ingratitude de l’UE ?
« Nous arrêtons les migrants illégaux à notre frontière méridionale, nous appréhendons les passeurs et nous les gardons en prison », a-t-il ajouté. Or, l’UE ne contribue pas aux dépenses des prisons hongroises « mais elle attend de nous que nous gardions les passeurs étrangers aux frais des contribuables hongrois », déplore Bence Rétvári.
Ce dernier rappelle que « les quelque 2 000 passeurs qui ont été condamnés en Hongrie jusqu’à présent contribuent à la surpopulation carcérale ». Une surpopulation pour laquelle la Hongrie a déjà fait l’objet de procédures européennes en raison de « conditions carcérales inhumaines ».
Par ailleurs, ce rôle de garde-frontière européen joué par la Hongrie face a des clandestins cherchant à gagner d’autres pays de l’UE représente des dépenses pour Budapest : le secrétaire d’État du ministère hongrois de l’Intérieur a ainsi fait savoir que le coût du maintien d’un condamné en prison s’élevait à 5 millions de forints (13 300 euros) par an. La décision d’expulser 808 condamnés, pour la plupart des ressortissants de pays voisins, vise à « éviter aux contribuables hongrois d’avoir à payer le coût de leur maintien dans les prisons hongroises », a-t-il déclaré.
Renforcement des contrôles à la frontière de la part de l’Autriche
Toutefois, la décision de Budapest de remettre en liberté ces centaines de prisonniers étrangers n’a donc pas fait que des heureux dans les pays voisins. En effet, les autorités hongroises n’ont accordé que 72 heures à ces détenus condamnés pour trafic de migrants pour quitter le territoire national selon un décret gouvernemental.
Avant même les raisons communiquées le 23 mai par le secrétaire d’État du ministère hongrois de l’Intérieur pour justifier la chose, le gouvernement autrichien avait demandé lundi 22 mai des explications à la Hongrie. Dans le même temps, Vienne a décidé de renforcer au cours du week-end dernier la sécurité le long de la frontière commune aux deux pays suite à cette décision. L’agence de presse allemande DPA a pour sa part rapporté que les véhicules en provenance de Hongrie, de Roumanie et de Serbie faisaient dès lors l’objet de contrôles plus intensifs à la frontière autrichienne.
Dans un communiqué publié le même jour, le ministère autrichien des Affaires étrangères a fait savoir que cette libération des quelque 800 passeurs préalablement condamnés avait « un impact direct sur [la] sécurité » du pays. Lundi après-midi, l’ambassadeur de Hongrie en Autriche avait par ailleurs été convoqué au ministère des Affaires étrangères à Vienne pour une réunion urgente. Un ministère qui attendait alors « une clarification immédiate et complète de la part de la Hongrie ».
L’argument économique hongrois n’a pas convaincu Vienne
De plus, le ministre autrichien des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg, s’était entretenu de la question dimanche 21 mai avec son homologue hongrois, Peter Szijjarto. Pour l’anecdote, ce dernier avait déclaré, en février 2020 à Vienne, que l’immigration représentait « un danger pour le monde entier »…
Toutefois, les explications officielles fournies par la Hongrie ne sont pas parvenues à convaincre les autrichiens, le ministère des Affaires étrangères indiquant dans son communiqué que « la justification selon laquelle l’emprisonnement de trafiquants d’êtres humains de nationalité étrangère est trop coûteux est diamétralement opposée à la ligne dure que la Hongrie s’est déclarée adopter à l’égard du trafic d’êtres humains ».
Une divergence avec Budapest qui n’est pas totalement nouvelle puisqu’au début de ce mois de mai, Gergely Gulyas, chef de cabinet du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, affirmait que, « tant qu’il y aura une surpopulation dans les prisons, la décision de ne pas utiliser l’argent des contribuables hongrois pour financer les soins de plusieurs centaines de passeurs sera une bonne chose ».
Selon l’agence européenne des frontières Frontex, la route des Balkans est actuellement la deuxième route migratoire la plus active vers l’UE, après la Méditerranée centrale. Entre janvier et avril de cette année, Frontex a détecté plus de 22 000 passages irréguliers le long de la route des Balkans, soit une baisse de 21 % par rapport à l’année précédente.
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6 réponses à “Immigration. La Hongrie libère 800 passeurs de migrants pour des raisons financières, créant des tensions avec l’Autriche”
« Garder les passeurs étrangers aux frais des contribuables », « emprisonnement trop coûteux », « surpopulation des prisons »… N’y a-t-il pas d’autres moyens bien plus efficaces pour enrayer le phénomène? Sans aucun doute. Il suffit de taper fort, très fort : mettre ces passeurs, boulet aux pieds, au travail d’intérêt public, avec pelle et pioche, sous surveillance de gardiens. Tu veux pas bosser, tu bouffes un croûton de pain ! Là, l’État ferait même des économies et après 2 ans ans de « travail obligatoire » on les ramène sur leurs terres. En cas de récidive, c’est 4 ans de travaux d’intérêt général.
Si on avait le courage de se sortit les doigts du C** au lieu de parler d’Humanisme le problème serait rapidement réglé.
tout a fait d’accord , les leçons d’humanisme, d’evangelisme etc….etc… tout ça c’est du grand pipeau et c’est meme dangeureux, parce que le jour ou les peuples Europeens en auront vraiment marre et poussés a bout la, ça va etre 1 autre histoire…….
Je te dirais que l’évangile et le nouveau testament nous enseigne que celui qui ne travaille pas ne mange pas non plus! 2 Thess.3.10,11
La Hongrie se bat seule contre le vent et sans issue car la grosse commission est pourvoyeuse d’immigration .
La France le ventre mou de l’Europe.
Moi je dirais plutôt les couilles moles si tant est qu’il en reste.
Catastrophique.
ils peuvent toujours les envoyer à zelinsky qui à un urgent besoin de chair humaine !