Depuis quelque temps, on enregistre des attentats contre des maisons – avec le sigle FLB (comme Front de Libération de la Bretagne).
S’agit-il de querelles de voisinage ? D’une volonté de s’opposer à l’installation de résidences secondaires ? On a même vu une maison taguée à Ouessant « PNB, la Bretagne aux Bretons » (Ouest-France, Bretagne, jeudi 11 mai 2023). Rien à voir avec le FLB des années 1966-1969 à qui l’on doit une quarantaine d’attentats, rien à voir avec le FLB des années 1974-1976 qui s’illustra, en particulier, avec la destruction du pylone-émetteur de Roc’h Tredudon qui diffuse la télévision sur tout l’ouest de la Bretagne, rien à voir avec le FLB des années 1979-1981 qui fut démantelé par le commissaire Roger Le Taillanter, patron du SRPJ de Bretagne.
Le Breton Le Taillanter possédait une villa à Bréhec, entre Saint-Quay-Portrieux et Paimpol ; un commando du FLB (Charlie Grall, Bernard Alexandre…) l’a fait sauter. Quelques années plus tard, le commissaire Le Taillanter, qui se souvenait alors du FLB comme « quelque chose de romantique, une expression de l’âme celte », ne semblait guère garder rigueur à certains membres du commando.
« Je suis breton, expliquait-il. J’ai passé pour l’emmerdeur absolu. En fait, j’ai appliqué la méthode du grand banditisme au FLB. Dans ce milieu-là, ils n’étaient pas très solides. Comment peut-on aller assister à la commémoration de la mort de l’abbé Perrot, quand on a 25-30 ans et qu’on veut être un clandestin discret ! J’ai eu de la sympathie pour ceux que j’identifiais comme de vrais Bretons nationalistes comme Grall, de la condescendance pour les ex-soixante-huitards. »
Voilà ce qu’on peut lire – parmi une multitude d’autres choses – dans l’ouvrage d’Erwan Chartier et d’Alain Cabon « Le dossier FLB – Plongée chez les clandestins bretons » (Coop Breizh, 2006, 300 pages). Les mauvais esprits résumeront le FLB avec trois mots : naïveté, amateurisme, alcoolisme.
Ce n’était pas des champions de l’action clandestine ; ils terminaient donc leur aventure à la Santé ou à Fresnes… Ce qui permit à l’abbé Aimé Lebreton – un détenu FLB populaire – de devenir copain avec Mesrine !
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