Immigration. Regroupement familial : 60 % des Français veulent le supprimer

Supprimer le regroupement familial pour permettre de réduire (un peu) l’immigration, une politique qui serait approuvée par près de six Français sur 10. Sauf chez les électeurs de gauche…

Regroupement familial : des Français excédés ?

Progressivement, les Français semblent prendre conscience des nombreuses conséquences induites par l’immigration d’origine extra-européenne, sur le fonctionnement du pays et de ses multiples impacts sociétaux. Dans cette optique, les différentes enquêtes d’opinion commandées par la chaîne CNews auprès de l’institut de sondages CSA au cours des derniers mois confirment les aspirations d’une partie croissante de la population à mettre un terme au laxisme migratoire et à davantage de fermeté sur le plan sécuritaire.

Ce fut notamment le cas au début du mois d’avril dernier, lorsqu’une précédente enquête d’opinion indiquait que 64 % des Français étaient favorables à l’arrêt de l’immigration « extra-européenne », un terme popularisé dans l’Hexagone par Breizh-Info.

Le dernier sondage en date réalisé pour le compte de CNews auprès de 1 009 répondants, et dont les résultats ont été publiés le 10 mai, s’intéressait cette fois à la question du regroupement familial. Tandis que le gouvernement envisage de relancer les discussions en vue de proposer un projet de loi sur l’immigration pour juillet prochain lors d’une réunion du Conseil des ministres, la suppression de la politique de regroupement familial, instaurée dans le pays depuis 1976, est désormais décriée par une majorité de français. Ainsi, 59 % des personnes interrogées ont affirmé être « favorables » à cette suppression alors que ce regroupement est un argument très souvent utilisé par les candidats à l’immigration vers la France.

À l’inverse, 40 % des sondés se disent quant à eux favorables au maintien de cette politique, 1 % des personnes interrogées ne se prononçant pas.

Les CSP les moins favorisées soutiennent davantage la suppression

Pour leur part, les hommes (62 %) sont plus nombreux que les femmes (57 %) à vouloir mettre un terme à ce regroupement familial.

Les résultats du sondage livrent également un autre enseignement en fonction de la répartition par âge : la catégorie la plus favorable à la suppression de la politique du regroupement familial en France est celle des personnes âgées de 50 à 64 ans (65%). Viennent ensuite les plus de 65 ans (62%) et les 35-49 ans (57%).

Du point de vue du profil sociologique des sondés, la fin de ce regroupement familial est davantage plébiscitée par les catégories socio-professionnelles les moins favorisées (61%). Les CSP+ sont quant à eux 60 % à partager cette idée. Une proportion évaluée à 57 % chez les personnes inactives.

Regroupement familial et opinions politiques

Enfin, l’analyse des réponses à la question « faut-il mettre fin en France à la politique du regroupement familial ? » ne donne pas lieu à des surprises puisque nous pouvons observer un clivage droite-gauche très prononcé. Jugez-en plutôt : 85 % des sympathisants de droite soutiennent son abolition contre seulement 33 % des personnes interrogées se disant de gauche.

Plus précisément, c’est chez les sympathisants d’Europe Écologie Les Verts que l’on trouve le plus de partisans du regroupement familial avec seulement 19 % d’entre eux se disant favorables à la suppression de ce dernier. Les électeurs de La France insoumise arrivent en deuxième position en matière de laxisme migratoire avec 76 % des personnes interrogées s’étant prononcées pour le maintien du regroupement familial. Devant la gauche radicale (33 %) et le Parti socialiste (38 %).

De l’autre bord du spectre politique, les sondés se disant proches des idées du parti Reconquête sont pour leur part 97 % à souhaiter la suppression de ce regroupement familial. Un avis très majoritairement partagé par les électeurs du RN (89%) et des Républicains (83%).

Rappelons pour conclure que le regroupement familial, mis en place sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing dans l’optique de compenser la fermeture de l’immigration de travail en 1974, offre donc la possibilité à un étranger en possession d’un titre de séjour en France de faire venir les membres de sa famille dans l’Hexagone. Une prérogative qui, comme nos lecteurs s’en doutent, permet de multiples abus aux immigrés en disposant.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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