L’Irlande n’avait jusqu’ici aucune loi totalitaire – contrairement à ce qui existe déjà en France avec l’arsenal Pleven, Gayssot, Taubira, Avia – visant à réprimer « les discours de haine ». Mais cette liberté d’expression apparente pourrait n’être qu’un simple souvenir puisque les autorités et les députés ont voté une loi visant « à traiter des crimes de haine dans l’État »
L’Irlande, une République Orwellienne ?
Il vise à faciliter les poursuites pour les crimes visant des « caractéristiques protégées » telles que la race ou l’identité sexuelle. Elle comprend des dispositions permettant de poursuivre des personnes pour discours haineux ou possession de matériel haineux.
L’Irlande possède pourtant une loi qui va dans ce sens mais pas aussi répressive, et elle remonte à 1989. Elle a donné lieu depuis l’époque à une cinquantaine de condamnations (Prohibition of Incite to Hatred Act). Cette loi érigeait en infraction la communication de matériel menaçant, abusif ou insultant susceptible d' »attiser » la haine à l’encontre d’un groupe de personnes. Toutefois, en vertu de cette loi, une personne accusée pouvait se défendre contre des accusations en prouvant qu’elle n’avait pas l’intention de répandre la haine. Sa défense pouvait se fonder sur le fait qu’elle ne connaissait pas le contenu du matériel ou qu’elle n’avait aucune raison de soupçonner qu’il était menaçant, abusif ou insultant.
La nouvelle loi change cela, rendant une personne responsable d’un crime de haine même si elle affirme qu’elle n’en avait pas l’intention. On est en plein dans le crime de la pensée. La nouvelle loi a été adoptée par le Dáil, le parlement irlandais, à une écrasante majorité et est à présent examinée par le Seanad, le sénat.
Les nouvelles propositions criminalisent la communication ou le comportement « susceptible d’inciter à la violence ou à la haine » contre des personnes parce qu’elles sont associées à une « caractéristique protégée ». Ces caractéristiques « protégées » sont « la race, la couleur, la nationalité, la religion, l’origine nationale ou ethnique, l’ascendance, le genre, les caractéristiques sexuelles, l’orientation sexuelle et le handicap ». Par genre le législateur entend : « Le genre qu’une personne exprime comme son genre préféré ou auquel elle s’identifie, y compris le transgenre et un genre autre que masculin et féminin ». On vous laisse imaginer toutes les dérives que cela va engendrer…
Les trois clauses principales de la loi sont les sections 7, 8 et 10.
Elles définissent les nouveaux délits et les peines d’emprisonnement encourues par les contrevenants. L’article 7 du projet de loi stipule que sera considéré comme un délit le fait de « communiquer des informations au public ou à une partie du public, ou de se comporter dans un lieu public d’une manière susceptible d’inciter à la violence ou à la haine à l’encontre d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de leurs caractéristiques protégées ».
Pour être considéré comme un délit, l’article 7 stipule que l’auteur de l’infraction doit avoir eu « l‘intention d’inciter à la violence ou à la haine » ou avoir été « insouciant quant à l’incitation à la violence ou à la haine ».
Ceci, ajouté à la définition du « genre » ci-dessus, suggère qu’il deviendra un crime d’exprimer des opinions qui risquent d’entraîner de la « haine » envers les personnes qui sont biologiquement des hommes, mais qui veulent avoir accès aux vestiaires et aux sports féminins parce qu’elles se sentent femmes. De la même manière, elle suggère que sera considéré comme un délit le fait d’exprimer des opinions susceptibles d’inspirer de la « haine » à l’égard du mouvement « non binaire » (composé de personnes qui déclarent n’être ni masculines ni féminines, mais qui appartiennent plutôt à une nouvelle catégorie telle que « bispirituel » ou « gender-queer »).
La peine maximale prévue par l’article 7 est de cinq ans d’emprisonnement.
L’article 8 traite de « l’apologie, la négation ou la banalisation grossière du génocide, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des crimes contre la paix ».
Il stipule que le fait de « se comporter dans un lieu public » de cette manière ou de « communiquer du matériel » de ce type constitue un délit s’il peut être prouvé qu’il y a « intention d’inciter à la violence ou à la haine ».
La peine maximale prévue à l’article 8 est d’un an d’emprisonnement.
L’article 10 va plus loin.
En vertu de cet article, sera considéré comme un crime le fait pour une personne de simplement « posséder du matériel susceptible d’inciter à la violence ou à la haine contre une personne ou un groupe de personnes… en vue de le communiquer au public ou à une partie du public, que ce soit par elle-même ou par une autre personne ».
Le projet de loi stipule que lorsqu’il est « raisonnable de supposer que le matériel n’était pas destiné à un usage personnel », il sera « présumé » que l’accusé avait effectivement l’intention de le diffuser, à moins qu’il ne prouve le contraire.
La peine maximale prévue par l’article 10 est de deux ans d’emprisonnement.
Toutefois, il existe une clause de sauvegarde pour les contrevenants présumés : ils peuvent faire échec aux poursuites en démontrant que le matériel en question constitue une « contribution raisonnable et authentique au discours littéraire, artistique, politique, scientifique, religieux ou académique ».
La nouvelle loi s’appliquerait non seulement à toute personne commettant de tels crimes à l’intérieur des frontières territoriales de l’Irlande, mais aussi à toute personne accédant à du « matériel hébergé sur un système d’information dans l’État ». En d’autres termes, si du « matériel haineux » est sauvegardé sur un serveur en Irlande, la personne qui l’a sauvegardé a commis un crime, quel que soit l’endroit où elle se trouve dans le monde ou qu’elle ait su ou non où les données étaient sauvegardées.
La République d’Irlande sous le feu des critiques des défenseurs de la liberté d’expression
Cela a fait réagir jusqu’aux USA, puisque Elon Musk a déclaré que la législation était « une attaque massive contre la liberté d’expression ». Et Donald Trump Junior a tweeté « c’est fou ce qui se passe dans le monde libre ». Mais du côté des autorités irlandaises, on trouve ça fantastique d’introduire le crime de pensée dans la législation.
« Ce dont il s’agit, c’est d’assurer la sécurité des personnes et de veiller à ce qu’elles puissent mener leur vie sans faire l’objet d’une discrimination qui les conduirait à être agressées physiquement ou à subir une incitation à la haine à leur égard » a indiqué Simon Harris, ministre de la Justice en République d’Irlande.
« La liberté de parole, la liberté d’expression sont des droits protégés. Nous avons une constitution, nous sommes membres de l’Union européenne, nous sommes fiers d’être membres des Nations unies. Nous sommes un pays où, pas plus tard que cette semaine, l’Irlande a gagné quatre places dans la nouvelle enquête sur la liberté de la presse. Nous assistons à une réforme de nos lois sur la diffamation. C’est un pays qui accorde de l’importance à la liberté d’expression et j’ai d’ailleurs dit moi-même, lors de mon intervention en commission sur cette législation, que l’on a tout à fait le droit de dire des choses offensantes, c’est tout à fait notre droit dans une démocratie, mais que l’on n’a pas le droit, absolument pas le droit, de dire quelque chose qui incite à la haine ou au danger envers une autre personne, que l’on n’a absolument pas le droit d’essayer d’attiser l’activité et la violence homophobes, la violence homophobe contre les gens, ce n’est absolument pas notre droit » a-t-il poursuivi.
La proposition de loi portée par le centre-droit a été soutenue par le Sinn Féin, les sociaux-démocrates, le parti travailliste notamment, c’est à dire finalement la majorité comme l’opposition, signent comme dans beaucoup d’autres pays qu’il n y a aucune réelle opposition politique… La nouvelle législation devrait être promulguée d’ici l’été.
Certains députés irlandais ont toutefois critiqué le projet de loi. « La plupart des gens ordinaires soutiendraient l’interdiction de l’incitation à la violence et de la violence fondée sur la haine. Cependant, cette loi va beaucoup plus loin que cela », a déclaré Peadar Tóibín, député du parti Aontú, lors d’un débat au Dáil irlandais en novembre.
Il a rappelé la controverse suscitée par une émission de radio de la RTÉ dans laquelle des femmes s’opposaient à ce que des hommes ou des hommes s’identifiant à des femmes transgenres soient autorisés à pénétrer dans les espaces réservés aux femmes. Cela a provoqué une « réaction brutale » et des accusations de transphobie et d’incitation à la haine.
« Le ministre pense-t-il que le fait que des femmes disent qu’une femme est une femme adulte est un discours transphobe et haineux ? a demandé M. Tóibín. « Est-il possible qu’un juge puisse à l’avenir avoir cette opinion et mettre en œuvre la législation du ministre sur la base de cette opinion ? Je suis parfois étonné, surtout sur les médias sociaux, de voir que les personnes qui se drapent derrière la couleur de l’amour et de l’inclusion sont souvent celles qui participent à la fermeture des débats et empêchent ces idées d’être discutées », a-t-il ajouté, rappelant l’hostilité et les menaces dont l’auteur J.K. Rowling a fait l’objet en raison de ses opinions sur la question du genre.
De son côté, le National Party, parti politique dissident d’Irlande, a réalisé une vidéo pour dénoncer cette proposition de loi, sentant parfaitement qu’elle sera certainement utilisée dans le futur pour tenter de mater toute critique de l’immigration, toute manifestation d’opposition à l’invasion migratoire. Cette loi tombe en effet « comme par hasard » alors que jamais l’Irlande n’avait été autant secouée par des manifestations dénonçant l’accueil démesuré, dans tout le pays y compris dans les campagnes, de migrants venus du monde entier, sans que les citoyens ne soient consultés.
https://www.youtube.com/watch?v=uUupbl1TU9c
Le discours tenu par le gouvernement irlandais défendant cette loi est en effet exactement le même genre de discours que les législateurs et autorités françaises tenaient quand elles ont fait voter les lois scélérates, et pourtant aujourd’hui, nombreux sont ceux qui se retrouvent devant les tribunaux, pour de simples écrits, pour de simples discours, pour des mots (lire à ce sujet le livre essentiel de Thomas Clavel, un traître mot).
Petit à petit, sous pression de minorités organisées, mais aussi de dirigeants aux ordres ou déconnectés des réalités, l’Occident se transforme en espace totalitaire. Dernier stade avant l’effondrement ?
YV
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4 réponses à “Les députés de la République d’Irlande adoptent une loi totalitaire « contre les discours de Haine » – la liberté d’expression en grave danger”
« des dispositions permettant de poursuivre des personnes pour discours haineux ou possession de matériel haineux. » ?????? C’est quoi du matériel haineux ? Pourrait-on rappeler à ces censeurs à la mode bolchévique que la haine n’est qu’un sentiment, tout comme l’amour et qu’à ce titre le fait de le condamner est une aberration. Si je dis, je hait les épinards en république d’ Irlande, suis-je passible de poursuites ? On a vu comment dérivent vites chez nous les soi-disant mesures visant à protéger les minorités, c’est juste un outil de répression supplémentaire pour museler l’opinion.
Et inventer une discrimination est il punissable par la loi … ? ce monde est taré .
C’est quoi « dire quelque chose qui incite à la haine « : la critique, la polémique, le désaccord ?
« La haine est un sentiment personnel de détestation, d’hostilité ou d’exécration très forte à l’égard de quelque chose ou de quelqu’un. Elle peut conduire à des comportements ou des actes malveillants, voire à commettre des assassinats. Wikipédia ».
Bientôt, on n’osera plus ouvrir sa G…., même en privé.
Comme sous l’Inquisition, la justice va-t’elle procéder à la torture, « à la question » pour extirper les aveux, contraints ou pas « d’un sentiment de haine » supposé.
Les députés irlandais McPleven, O’Perben, McGayssot, O’Taubira et McAvia nous gonflent avec leur haine pour les personnes prétendûment haineuses.