Mansour Kamardine, député de Mayotte (LR) : « Aujourd’hui la population française à Mayotte est minoritaire » [Interview]

Le député LR de Mayotte Mansour Kamardine a récemment dénoncé dans un communiqué un « harcèlement judiciaire orchestré par des associations “droitdelhommistes”, main dans la main avec des magistrats partisans » qui rend toute évolution de la situation migratoire à Mayotte impossible. Breizh-info l’a interviewé.

Fin avril, une opération baptisée « Wuambushu » visait en effet à évacuer des bidonvilles occupés par des migrants venus des Comores,  avant que le tribunal de Mamoudzou, présidée par une membre du très gauchiste Syndicat de la magistrature, ne suspende l’évacuation d’un important bidonville à Koungou (nord-est), Talus 2. Et donne ainsi un signal fort aux Comoriens tentés de venir à Mayotte : la justice française ne fera rien contre vous..

Pourtant, à Mayotte, les habitants sont excédés, et l’atmosphère sent la poudre, dans cette île dont beaucoup en Métropole se demandent d’ailleurs ce qu’elle même a de française. Pour faire le point sur la situation, nous avons interrogé Mansour Kamarine, député (LR) de Mayotte, qui nous explique la situation sur l’île.

Breizh-info.com : Pouvez vous vous présenter à nos lecteurs ?

Mansour Kamardine : j’ai 64 ans, marié, français par filiation depuis 1841, député de Mayotte, vice-président des Républicains, gaulliste par filiation et par conviction, avocat de profession (ancien bâtonnier de Mayotte), parlementaire de 2002 à 2007 et depuis 2017, militant permanent de l’appartenance de Mayotte à la France, de sa départementalisation et d’une vision de la France en grand, tenant d’une conception de la Nation telle qu’exposée par Ernest Renan.

Breizh-info.com : La presse métropolitaine française semble découvrir la situation migratoire à Mayotte. Pourtant, les locaux savent que c’est une poudrière depuis des années. Pouvez vous nous parler de ce pourrissement progressif de la situation ?

Mansour Kamardine : L’échec de l’indépendance de la République des Comores a entraîné progressivement une immigration clandestine vers Mayotte, qui a crû au fil du temps et s’est amplifiée systématiquement lorsque le gouvernement de la France était dirigé par la gauche. Ce fut le cas en particulier à partir de 2012, non point en raison de la départementalisation, mais par une volonté machiavélique des socialistes français d’opérer une submersion migratoire à Mayotte, en réduisant fortement les reconductions des clandestins vers leur pays.

Cela aboutit à ce qu’aujourd’hui la population française à Mayotte est minoritaire, puisqu’elle est composée d’environ un tiers de Mahorais, un tiers de Comoriens en situation régulière et un tiers de Comoriens en situation irrégulière. Ce n’est qu’après une mobilisation historique des Mahorais de septembre 2017 à avril 2018, que le gouvernement est revenu à la raison. Depuis, il met progressivement en place un dispositif de lutte contre l’immigration clandestine. Ce n’est qu’avec le lancement par Gérald Darmanin de l’opération Wuambushu que la reconquête des territoires perdus de la République à Mayotte est réellement lancée.

La réussite de cette opération d’expulsion des clandestins, de destruction des bidonvilles et d’arrestation des bandes de voyous qui terrorisent les habitants est essentielle à la préservation de la paix civile sur un territoire de seulement 374km². A mon sens, elle est également importante pour sa dimension nationale de démonstration que la reconquête des territoires perdus de la République est possible et que si les Français décident demain de recouvrer leur souveraineté en matière d’immigration, l’action peut conjurer le renoncement.

Breizh-info.com : Le problème ne réside-t-il pas dans le fait, finalement, que Mayotte soit devenu un département français, et donc un objet de convoitise pour des régions voisines beaucoup plus pauvres ?

Mansour Kamardine : La gratuité sans limite des soins accordés aux immigrés clandestins, l’obligation de scolariser les enfants jetés sur nos plages malgré qu’il manque déjà 800 salles dans les écoles à Mayotte, l’accès à la nationalité basée sur l’âge d’arrivée et la durée de présence sur le territoire français sont les 3 principales pompes aspirantes de l’immigration clandestine à Mayotte. La départementalisation n’y est pour rien, et cela d’autant que les aides sociales comme le RSA ne sont pas accessibles pour les clandestins, ni même pour les étrangers en situation régulière, avant 15 ans de présence légale et continue à Mayotte, contre seulement 5 ans en métropole. C’est pourquoi je milite pour une réflexion concernant la neutralisation des pompes aspirantes de l’immigration et notamment la suppression du droit du sol à Mayotte, c’est-à-dire au retour à la législation appliquée à Mayotte jusqu’en 1993.

Breizh-info.com : Vous dénoncez l’agitation des « associations droitsdelhommistes » et le blocage judiciaire qui en résulte sur l’île. Pouvez vous nous en dire plus sur le sujet ?

Mansour Kamardine : Je pense que les Mahorais sont détestés par les partisans de la suppression des frontières, par les tenants du droit prioritaire accordé aux étrangers au mépris de l’intérêt général et des juges politisés qui entendent s’ériger en pouvoir alors que la Justice est une autorité. Tout ce petit monde est extrêmement puissant en termes de réseaux et d’influence médiatique. Il surfe sur la vague du wokisme venue de la gauche anglo-saxonne. Il ne supporte pas que depuis 200 ans, un petit peuple composé de noir, le plus souvent musulman, les Mahorais, s’affirme fièrement Français, chante la Marseillaise avec émotion et se rallie au drapeau tricolore. Car cela vient percuter frontalement leur idéologie basée sur la victimisation systématique des étrangers et la culpabilité systématique des Français s’inscrivant dans l’universalisme de nos valeurs. Les « droitsdelhommistes » à géométrie variable et le Syndicat de la magistrature ont donc décidé de mettre en échec l’opération Wuambushu, en opérant un véritable harcèlement judiciaire vis-à-vis des actes de destruction de l’habitat indigne et de reconduction des clandestins dans leur pays.

Breizh-info.com : Est-on a deux doigts d’un drame lourd, comme a semblé récemment le souligner le vice-président du conseil départemental de Mayotte qui laissait entendre qu’il faudrait un mort pour que les autorités prennent conscience de la situation ?

Mansour Kamardine : Le propos tenus et retirés depuis par leur auteur sont révélateurs des tensions à Mayotte. Les habitants sont tentés de s’organiser eux-mêmes par assurer la sécurité face à l’inertie constatée jusqu’au lancement de Wuambushu, en matière d’insécurité et violence barbare. Ils sont également révélateurs des risques lorsque ce sont les citoyens qui tentent d’exercer des prérogatives régaliennes de l’Etat. Il est essentiel que la sécurité soit assurée par le pouvoir exécutif et que la Justice soit rendue par l’autorité judiciaire, sinon c’est la guerre civile qui couve. Aussi, la réussite de l’opération de restauration de l’Etat de droit est-elle une impérieuse nécessité.

Breizh-info.com : Comment expliquez-vous l’incapacité des Comores à se développer économiquement depuis leur indépendance dans les années 1970 ?

Mansour Kamardine : La revendication territoriale des Comores sur Mayotte, qui est assise sur un travestissement de l’histoire, a servi aux dirigeants comoriens de ciment illusoire pour affirmer qu’il y avait un peuple comorien, alors qu’il y a 3 peuples, un sur chacune des îles composant les Comores. Il n’y a jamais eu de nation comorienne. Jusqu’à la colonisation française à la fin du XIXème siècle, ils formaient d’ailleurs des micro-états indépendants. C’est cette illusion d’un Etat un peuple qui entraîne une organisation des pouvoirs et des institutions ne collant pas à la réalité culturelle profonde du pays et donc qui explique les difficultés économiques et sociales. Je leur souhaite sincèrement qu’ils réussissent à devenir un peuple, je le souhaite d’autant plus que lorsque cela sera réalisé, alors ce pays pourra se tourner enfin vers la qualité de vie de ses habitants. Le jour où les Comores abandonneront leur revendication sur Mayotte, naîtra l’espoir réel que ce pays voisin, avec ses populations amis de la France, pourra enfin sortir de l’ornière.

Breizh-info.com : Quelles sont, selon vous, les mesures d’urgence à appliquer à Mayotte ?

Mansour Kamardine : En premier lieu, la poursuite de la montée en puissance des capacités de lutte contre l’immigration clandestine, notamment la modernisation de la base de la Marine, avec l’affectation d’un patrouilleur outre-mer de nouvelle génération. En second lieu, l’abolition du droit du sol et des modifications réglementaires permettant de fermer les pompes aspirantes de l’immigration. Enfin, la réalisation des infrastructures de développement durable du territoire (port, aéroport, route, numérique, université, santé, eau…), afin que Mayotte engage un développement endogène pas seulement tourné vers la consommation et puisse enfin devenir une véritable base de l’influence économique et culturelle française et européenne en Afrique australe.

Propos recueillis par YV

Crédit photo : DR

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9 réponses à “Mansour Kamardine, député de Mayotte (LR) : « Aujourd’hui la population française à Mayotte est minoritaire » [Interview]”

  1. Alan al Louarn dit :

    Si la population française de cette ile du canal de Mozambique est minoritaire, que faire donc?

  2. Prétet Yvette dit :

    Il faut supprimer la  »loi du sol »: en effet, un âne qui naît dans une étable n’est pas un boeuf! La  »nationalité française » se mérite! D’ailleurs les non-musulmans  »nés en Algérie » n’ont pas la  »nationalité algérienne ».. Nous avons, dans la Guyane française, le même problème qu’à Mayotte: des femmes  »étrangères » franchissent le fleuve, qui sépare la Guyane française des autres états, afin que leur enfant naisse  »en France » avec les  »avantages » que cela comporte!…Ces  »étrangers » viennent, chez nous, pour les  »aides » que notre gouvernement distribue  »généreusement »… grâce aux impôts exorbitants que les  »Français moyens » sont obligés de payer à l’Etat!…

  3. kaélig dit :

    Etonnant de voir comment les responsables de l’Etat, français, des monarchistes aux républicains, si prompts à fomenter des guerres pendant des siècles contre ses voisins, ses « cousins européens », du « boche » au « rosbeaf » s’étalent comme des carpettes devant des menaces migratoires elles vraiment étrangères…Qu’est devenu le « gaulois réfractaire » prétendu vindicatif…L’étranger extra-européen serait-il plus puissant que l’envahisseur romain, visigoth, germain, les huns, les wikings…?
    Doit-on attendre un coup d’état militaire pour défendre ce qu’on appelait autrefois « la Patrie ».

  4. Maury dit :

    J’ai lu avec intérêt car cette inondation sera identique en métropole.

  5. Pschitt dit :

    Une fiction comme le droit du sol devrait pouvoir disparaître d’un trait de plume, surtout quand la majorité des Français y sont opposés. Or toute la classe politique semble tétanisée comme un Hindou devant une vache sacrée. Et ce sont ces gens qui se considèrent comme des « responsables » ?

  6. Corlou dit :

    Mayotte préfigure le destin Français , les Comores sont aux Mahorais , ce que l’Afrique ne serait ce que francophone est à notre pays et à l’Europe. Guerre civile possible dit ce député Mahorais et il a raison , mais pas seulement à Mayotte , la métropole est aussi au bord du gouffre .
    Le peuple souverain oui !! Le gouvernement des juges non!

  7. patphil dit :

    tout comme la guyane, submergée autrefois par des brésiliens, puis par des haitiens, aujourd’hui par des syriens, dans l’indifférence complice de l’état

  8. Marlène dit :

    Soins gratuits, allocations braguette, droit du sol et tous les avantages offerts par la France, les Comoriens arrivent en masse. Après avoir voulu leur Indépendance, ils fuient la misère et la Dictature. En attendant, les Dictateurs aux manettes des Comores ne veulent plus leurs ressortissants mais ne crachent pas sur l’argent octroyé par l’Europe et qui va dans leurs poches personnelles. STOP !

  9. Henri dit :

    Trop tard… Trop tard aux Comores, trop tard en métropole.

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