Seiz Breur, Ces idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde, Si Rome n’avait pas chuté, Sur les terrains du discours corse, Côte d’Emeraude : voici la sélection littéraire hebdo.
Seiz Breur
Un beau-livre au moyen format pratique et contemporain qui présente ce courant artistique majeur de l’entre-deux-guerres à travers l’œuvre de René-Yves Creston, Suzanne Creston, Jeanne- Malivel, Micheau-Vernez, Pierre Péron…
Mais les « Sept Frères » (Seiz Breur) furent au final bien plus nombreux, près de 50, et diversifiés dans leurs terrains d’action : architecture avec James Bouillé, art du bois avec Gaston Sébilleau ou Joseph Savina, musique avec Paul Ladmirault, sculpture avec Jorj Robin ou Jean Fréour, affiche, illustration, céramique, etc.
L’auteur apporte un nouveau regard sur le mouvement.
Car ce courant fut résolument moderniste, tourné vers les arts décoratifs, redécouvert ici grâce à des pièces en grande part inédites, issues de collections privées et de musées.
Ouvrage largement illustré
Pascal Aumasson est conservateur et historien d’art. Sa carrière l’a mené sur plusieurs sites en Bretagne : musées d’art et d’histoire, St-Brieuc ; Port-Musée, Douarnenez ; Musée de Bretagne, Rennes ; musée des beaux-arts, Brest. Il a contribué à de nombreux livres d’art, dont aux éd. Locus Solus : Les peintres de Pont-Aven et des Nabis (2013), L’art graphique de Pierre Péron (2015), Clet à la rue (2016), Dilasser. Le dessin (2016), Savina – Le Corbusier (2020).
Ces idées chrétiennes qui ont bouleversé le monde
La vieille Europe, la chrétienté, est-elle en train de mourir après avoir rempli sa mission d’ensemencer le monde du christianisme ? On peut s’interroger sur la nécessité d’un tel pessimisme.
Dans un espace géographique occidental limité, le catholicisme « romain » a su participer au développement d’une civilisation originale : unité de l’Europe, primauté de la paix et limitation de la guerre, laïcité, droits de l’Homme, égalité femmes-hommes, condamnation de l’esclavage, souci de l’enseignement, possibilité de la science, notamment, en sont les fruits.
Par l’action conjointe et souvent conflictuelle de deux acteurs – l’Église et l’État –, les énergies ainsi libérées ont permis à l’Europe chrétienne d’acquérir, à l’époque moderne, une supériorité technique qui l’a conduite à dominer le monde et à prétendre y imposer sa civilisation.
Mais l’Occident se trouve désormais au banc des accusés. À l’extérieur, on conteste son hégémonie, invoquant des griefs présents et passés. À l’intérieur, les uns, surenchérissant sur le monde, exigent qu’il fasse repentance de ce qu’il a été – conquérant, dominateur, homogénéisateur… tandis que d’autres, nostalgiques de la « chrétienté », lui font grief de ce qu’il ne serait plus assez « chrétien ».
À l’heure du doute, Jean-François Chemain livre ici une réflexion puissante et originale sur les apports civilisationnels du christianisme et la légitimité de leur devenir.
Diplômé de l’IEP de Paris, agrégé et docteur en histoire, docteur en histoire du droit, Jean-François Chemain enseigne dans plusieurs établissements supérieurs catholiques. Il est également l’auteur de nombreux ouvrages.
A commander chez Artège
Si Rome n’avait pas chuté
Demain, serons-nous remplacés par des robots ? Cette crainte est renforcée par le développement sans précédent des intelligences artificielles. Certaines sont déjà capables de générer du texte, des images, bientôt de la musique et des vidéos. Et si, au lieu de se détourner d’une nouvelle technologie, les historiens essayaient de se l’approprier pour la mettre au service de leur matière ? C’est le pari fou d’un des historiens de l’Antiquité les plus talentueux de sa génération, Raphaël Doan, déjà auteur de plusieurs livres récompensés par des prix prestigieux. Passionné par les évolutions technologiques, il s’est plongé dans le dernier état de la recherche en « IA générative » afin d’en tirer le plus grand profit pour dominer la machine, et comprendre comment l’histoire pouvait s’articuler avec ces nouveaux outils.
De cette expérience est né ce livre saisissant, Si Rome n’avait pas chuté, une uchronie sur un Empire romain bénéficiant d’une révolution industrielle avant l’heure. Le scénario a été imaginé et pensé par l’historien, mais l’écriture et les illustrations ont été, sous sa direction, réalisées par différentes intelligences artificielles. L’ouvrage est précédé d’une longue introduction où l’auteur explique la façon dont il a travaillé, dévoile les ombres et lumières de ces nouveaux logiciels, les raisons pour lesquelles il faut parfois s’en méfier, mais aussi celles pour lesquelles tout nous invite à s’en saisir afin de les mettre à notre service.
A commander chez Passés composés
Sur les terrains du discours corse
Jusqu’aux années 1960, l’appartenance à la Corse relevait de l’évidence pour les natifs de l’île. Elle était déjà complexe pour ceux des colonies ou d’ailleurs qui se réunissaient en amicales, publiaient des journaux ou des revues communautaires. Aujourd’hui, le sentiment d’appartenance à la Corse n’a peut-être jamais été aussi fort. Il s’exprime de nombreuses manières, de la politique à la gastronomie, en passant par les cosmétiques ou la création culturelle. À l’uniformisation des modes de consommation culturelle, par le cinéma, l’école ou les réseaux sociaux répond aussi un besoin d’enracinement et de différenciation exprimé notamment par le mouvement de l’ethnic revival qui a pris corps en Corse autour du mouvement du Riacquistu.
Le football, tout particulièrement, tient une place majeure dans cette dynamique protéiforme. Il cristallise et sert de chambre d’écho aux inquiétudes identitaires, mobilisant ses fidèles pour faire communauté. Il produit à lui seul, aujourd’hui, un « discours » original sur « ce que nous sommes »…
Il est miroir et moteur à la fois d’une société en quête de repères.
Sébastien Quenot est maître de conférences en sciences de l’éducation à l’Université de Corse. Responsable de la Chaire UNESCO « Devenirs en Méditerranée ».
A commander chez Albiana
Côte d’Emeraude
Côte d’Émeraude, telle est l’appellation donnée à la succession de plages et de pointes rocheuses qui s’étend entre le cap Fréhel et la baie du Mont-Saint-Michel. L’auteur invite à la découverte de cette magnifique destination en 28 balades.
La Côte d’Émeraude n’est pas seulement merveilleuse par ses paysages ; elle séduit aussi par la puissance de ses ambiances. Au pied du phare du cap Fréhel, sur les quais de Saint-Malo, sur la jetée de Cancale… on est dans l’univers des navigateurs, pêcheurs, marins du commerce et coureurs de haute mer. Au fort de la Latte, sur les remparts de Dinan et de Saint-Malo, on plonge dans l’histoire, avec des rapports bien compliqués entre le duché de Bretagne, le royaume de France et la très indépendante cité malouine, repaire de corsaires et port d’attache d’armateurs-négociants richissimes. Tandis que sur les plages de Dinard et Saint-Cast, l’esprit de la Belle Époque et le souvenir des villégiatures prestigieuses marquent encore les lieux. Mais si on évoque les séjours passés des têtes couronnées de la vieille Europe, des hommes politiques dès la Troisième République, des artistes et gens de lettres, désormais, ces stations balnéaires sont devenues tout à fait familiales et accueillantes pour tout un chacun.
A commander chez Glénat
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