La loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux ostentatoires à l’école est très connue – mais beaucoup moins l’une des circulaires qui l’accompagne, et qui en précise l’application, interdisant au passage les absences prolongées des élèves pour raisons religieuses, de manquer telle ou autre matière pour des raisons religieuses, ou que les élèves – ou leurs parents – contestent tel ou autre professeur en fonction de son sexe, pour raison religieuse, ou le droit pour lui d’aborder telle ou autre notion scientifique ou religieuse.
Néanmoins, en contrepartie, elle permet des absences ponctuelles pour des fêtes religieuses orthodoxes, juives ou musulmanes principalement, et demande aux établissements scolaires d’éviter d’organiser des examens à ces dates – la liste paraît tous les ans, et à valeur légale – ou d’organiser les conditions permettant leur rattrapage.
La circulaire du 18 mai 2004 précise en effet : « des autorisations d’absence doivent pouvoir être accordées aux élèves pour les grandes fêtes religieuses qui ne coïncident pas avec un jour de congé et dont les dates sont rappelées chaque année par une instruction publiée au Bulletin officiel de l’éducation nationale. En revanche, les demandes d’absence systématique ou prolongée doivent être refusées dès lors qu’elles sont incompatibles avec l’organisation de la scolarité. L’institution scolaire et universitaire, de son côté, doit prendre les dispositions nécessaires pour qu’aucun examen ni aucune épreuve importante ne soient organisés le jour de ces grandes fêtes religieuses ».
Parmi les fêtes religieuses listées pour l’année scolaire 2022-2023, les fêtes juives de Roch Hachana, Yom Kippour et Chavouot, le Vendredi saint orthodoxe – décalé d’une semaine par rapport aux catholiques cette année, la fête de la Nativité arménienne (6 janvier) et la fête orthodoxe afférente, deux autres fêtes arméniennes, la fête des Saints Vartanants et la commémoration du 24 avril – c’est la commémoration du génocide arménien – la fête du Vesak qui est bouddhiste et plusieurs fêtes musulmanes majeures dont l’Aïd el Fitr et l’Aïd el Kebir.
Quant aux catholiques, ils bénéficient de plusieurs jours fériés – l’Ascension, la Pentecôte et son lundi, Pâques et son lundi, Noël, l’Assomption… sont calés sur des jours de fête religieuse. En Alsace-Moselle, le vendredi saint est férié et chômé, Concordat oblige – mais il n’est pas reporté dans cette liste pour le reste de la France – sans doute une occasion manquée.
Et puis, puisque l’Education nationale permet d’être absent pour commémorer le génocide arménien, à quand une journée de commémoration du génocide vendéen ?
Louis Moulin
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4 réponses à “Manquer l’école pour cause d’Ascension orthodoxe ou d’Aïd el Kebir, c’est légal”
Quand pourra-t-on chômer un 21 janvier (mort du baron d’Holbach), un 19 avril (mort de Charles Darwin), un 17 juin (mort de l’abbé Meslier), un 25 août (mort de Friedrich Nietzsche), tous athées convaincus ?
Jamais, puisque ça ne représente rien pour qui que ce soit. Et que la plupart des gens ne voient pas l’intérêt d’organiser des célébrations antireligieuses.
Il est bizarre de mettre férié des fêtes orthodoxes suivant le calendrier grégorien car c’est le même calendrier que les catholiques !
Ainsi il y a 13 jours de différence et Noël tombe le 7 janvier. Il est vrai que la fête de la Théophanie (baptême du Christ) n’existe pas chez les catholiques : ils appellent ça « Les Rois ». Chez les orthodoxes le baptême du Christ tombe donc le 19 janvier.
Pâques étant invariable suivant le calendrier qu’il soit grégorien ou julien, le vendredi saint ou l’ascension sont donc bien signalés (le calcul de la date de Pâques est différent entre les catholiques et les orthodoxes).
Pour info.
Je rajoute une précision : certains orthodoxes comme les Grecs ont adopté le calendrier grégorien. Le législateur s’est sûrement appuyé sur la pratique des Grecs et non des slaves, russes, ukrainien, ou serbes.