Tout en chaos granitique, le site des Roches du Diable s’étend sur les communes de Locunolé, Querrien et Guilligomarc’h. Depuis les rives ou au sommet d’un des rochers, on ne se lasse pas d’admirer la puissance de la rivière Ellé (la rivière de l’Enfer), une des plus sauvages de Bretagne avec ses eaux tumultueuses et de découvrir, émerveillé, des panoramas et un patrimoine à couper le souffle. L’atmosphère qui s’en dégage et les roches étranges qui bordent la rivière en font un véritable lieu de légendes.
Une légende, dont il existe plusieurs versions, mettant en scène l’affrontement entre le diable (Paolig en breton) et Saint Guénolé, donne une explication non rationnelle à l’origine de ce chaos rocheux. Saint Guénolé séduit par ce site si sauvage, si particulier, par cet amas de roches aux formes étranges, décide de s’y installer afin de fonder son ermitage et évangéliser le secteur où Satan règne en maître.
Ils en viennent aux mains et, finalement, Saint Guénolé terrasse le Diable qui se retire de l’autre côté de l’Ellé.
La première âme qui franchit le pont doit revenir au maître des Enfers
Il n’y a pas de pont pour franchir la rivière, cela pose un problème à Saint Guénolé pour aller répandre sa bonne parole alentour. Un pacte est alors conclu avec Paolig. En échange de l’autorisation de construire un pont, le Diable peut s’emparer de la première âme qui le franchira. Selon les versions, ce fut un chat ou un écureuil que Saint Guénolé envoya traverser le pont. Le résultat est le même, le Diable, comme souvent dans les légendes et contes bretons, est grugé. De rage, il fracasse le pont. Ainsi, une énorme pierre témoigne dans le lit de la rivière de cette lutte. Le Diable, horriblement vexé de cette mésaventure, plonge dans l’Ellé. Un choc terrible ! Il s’enfonce si profond que nul ne pourra jamais atteindre le fond du gouffre ainsi creusé (le trou du Diable).
Dans l’éboulis de roches on retrouve : la main du diable, pierre serrée par le diable empreinte de ses doigts ; le siège du diable, fauteuil en pierre se situant sur une plateforme sous la main ; la chambre et le lit du diable sous la plateforme.
Reste une énigme : où se trouve le trésor du Diable, oublié lors de sa fuite précipitée ? Sous quelle pierre le long des rives de l’Ellé ? On sait seulement que le Diable a laissé derrière lui une laie noire et ses marcassins. Si un chercheur de trésor approche de trop près le lieu secret, l’animal, fidèle gardienne, charge sans pitié, poussé par son esprit diabolique.
Per Manac’h (article paru dans la revue War Raok et reproduit avec l’autorisation du directeur de publication)
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