Le Jardin d’Olivet est un site de champ de bataille peu connu datant des guerres anglo-française et anglo-écossaise des années 1540. Ce site insulaire est désormais une aire de loisirs et de verdure protégée entre Bouley Bay et le Zoo de Jersey créé par le naturaliste et écrivain Gerald Durrell.
Ce belvédère anglo-normand est souvent qualifié de « jardin-archipel » car il dispose d’un étonnant voisin transmanche : le Moulin d’Olivet, lotissement de la commune bretonne de Saint-Grégoire entouré lui aussi de verdure grâce aux prairies d’Olivet, oasis d’orchidées et de prairies humides qui prend sa source à Montgermont.
Par ailleurs, de l’autre côté de l’Atlantique, Olivet est un lieu-dit ou communauté verte (« censusdesignated place« , territoire classé CDS) du comté de Salem dans l’État du New Jersey aux États-Unis, situé à proximité du parc domanial Parvin State Park et du parcours de golf Centerton Golf Club. En 2020, Olivet au New-Jersey comptait une population de 1 297 habitants.
Mais revenons sur l’origine du Jardin d’Olivet et son empreinte historique anglo-normande. En juillet et août 1549, et en tant que précurseur de la réouverture d’une nouvelle guerre entre le nouveau roi français Henri II et le roi Édouard VI, les français ont profité de l’affaiblissement de la couronne anglaise après la mort d’Henri VIII et ont occupé l’île de Sark dans les îles anglo-normandes pour faciliter des attaques sur les autres îles. L’objectif principal d’Henri II était de débarrasser les anglais du nord de la France où ils tenaient des villes comme Calais et Boulogne. Une attaque dans les îles anglo-normandes ainsi qu’une assistance aux ennemis de l’Angleterre dans une Écosse rebelle diviseraient et étireraient les forces anglaises.
Après une attaque contre la flotte anglaise à Guernesey, , les français dirigés par le capitaine Francis Breuil de Bretagne débarquent à Bouley Bay à Jersey. Cette force a été rencontrée par la milice locale au Jardin d’Olivet, où après un combat acharné, dans lequel le chef de ce dernier Jurat Helier de la Rocque, le lieutenant-huissier de Jersey, a été grièvement blessé, mourant quelques jours plus tard, les forces françaises ont été vaincues et mises en déroute. La question de savoir si les forces françaises avaient réellement l’intention d’attaquer Jersey plutôt que de s’abriter et éventuellement de s’approvisionner à Jersey après leur mutilation signalée au large de Guernesey, est sujette à un certain doute suivant les historiens.
Quoi qu’il en soit, les français se retirent à Saint-Malo pour réparer leur flotte endommagée et enterrer leurs morts. Par la suite, après avoir réparé leurs navires, ils retournèrent à Sark et en chemin, ils capturèrent la barque du lieutenant-gouverneur, Henry Cornish, alors qu’elle était à l’ancre au large de Gorey. La barque transportait de nombreux objets de valeur et a été une grande perte pour le lieutenantgouverneur. Les français ont retenu Sark, l’autre île anglo-normande la plus proche de Jersey, pendant les neuf années suivantes, menaçant constamment Jersey et Guernesey. Une Route des Jardins du Monde peut désormais relier le Jardin d’Olivet anglo-normand et les prairies d’Olivet bretonnes, oasis d’orchidées et de prairies humides entre Saint-Grégoire et Montgermont.
Kevin LOGNONÉ
Illustration : DR
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Une réponse à “Jardin d’Olivet : du champ de bataille au champ de paix”
Une carte illustrant ce texte serait de la plus grande utilité, en particulier pour les personnes qui ne connaissent pas bien les îles anglo-normandes. Encore mieux : serait de donner des coordonnées géographiques en particulier celles qui permettent de se localiser sur les cartes IGN ou dans Google Earth.
François Théobald