Alternatiba : firmament et décadence d’un collectif nationaliste basque

Alternatiba est à son firmament avec le mouvement contre la réforme des retraites et le combat pour le climat. Lancé il y a 13 ans par la gauche nationaliste basque à l’initiative de Bizi, Alternatiba est devenu un acteur majeur de la galaxie alter-mondialiste-activistes pour le climat-gauchisme crypto NUPES. La fameuse Mathilde Caillard, la techno-danseuse qui remue du popotin sur les tubes des actuels manifs anti-réforme des retraites est une militante Alternatiba par exemple. Ce qui ne l’empêche pas d’être également l’attachée parlementaire d’Alma Dufour, députée LFI de la Seine-Maritime.

 

Aujourd’hui Alternatiba est une grosse machine avec 130 antennes locales, 15 locaux (les « alternatibases »), des salariés, un budget de 380 000€, etc… et surtout, il bénéficie d’un rayonnement international important.

Sur cet aspect, Alternatiba est une réelle réussite. Il a réussi à sortir du petit milieu abertzale et a réussi à infuser dans la société européenne.

Mais pour ce qui est du basque, Alternatiba est un échec. A part le nom, il ne reste plus rien de basque ni d’abertzale dans Alternatiba. Même le site du collectif n’est pas traduit en basque ! Et dans la charte des valeurs du mouvement, le mot « basque » n’apparaît nulle-part. L’anti-racisme, la lutte contre les discriminations et l’ensemble du catéchisme actuel y est, mais le collectif a perdu son âme proprement basque. Pour devenir un compagnon de route de la mondialisation gauchiste.

Pourtant Alternatiba est une émanation directe de Bizi (« vie » en basque), un collectif abertzale alter-mondialiste, climat, écolo, justice sociale, dont le siège est dans le Petit Bayonne, quartier abertzale du centre de Bayonne s’il en est. Bizi a été créé avec le soutien du fameux Centre Manu Roblez-Arangiz, lui aussi installé dans le Petit Bayonne. Centre qui aura été l’incubateur de nombres de tournants et d’orientations pris par le mouvement abertzale au Nord depuis des décennies. Car l’observateur averti n’aura pas oublié que le Centre Manu Roblez-Arangiz est une création de ELA –Eusko Langileen Alkartasuna- le puissant syndicat nationaliste basque du sud. Syndicat qui fut une émanation du PNV originel, celui des frères Luis et Sabino Arana Goiri.

Si le lecteur est perdu dans cet assemblage de poupées russes, voici un résumé graphique :

PNV => ELA => Centre Manu Roblez-Arangiz => Bizi => Alternatiba.

Le PNV des origines est un parti nationaliste basque d’obédience ultra-catholique et ouvertement raciste (à la mode du XIXè siècle). Pour adhérer au PNV il fallait au moins trois grands parents basques. Etaient rejetés de fait les Maketos (les « Métèques », c’est à dire les Espagnols) attirés par les chantiers navals de la côte biskayenne. Car en ce temps-là, les nationalistes basques vomissaient les « Maketos y Moros » (les Métèques et les Maures) venant souiller la terre basque « catholique et pure ».

Depuis longtemps, le PNV a rejeté l’héritage goïriste mais il n’est pas certain que le militant abertzale de base ait, pour autant, un amour immodéré de l’Autre. Les militants basques sont très complexes à ce sujet. Parfaitement intégrés dans la galaxie gauchiste, ils gardent parfois un petit fond goïriste qui rejette tout ce qui peut venir de l’extérieur des 7 provinces du Pays Basque. Et l’arrivée récente d’immigrés extra-européens dans les banlieues ouvrières ultra-nationalistes du Sud ne fait que confirmer ce paradoxe.

Au final, Alternatiba aura été créé par le nationalisme basque, malgré d’évidentes circonvolutions, et aura réussi à sortir du petit monde abertzale tout en…perdant son âme basque pour devenir un mouvement gaucho-altermondialiste comme un autre. Cette déconnection est tellement évidente que EH Bildu, l’héritier de Batasuna (qui fut la branche politique d’ETA), a une structure d’appui qui s’appelle également… Alternatiba. Les deux formations homonymes n’ayant rien à voir l’une avec l’autre !

Et pendant que EH Bildu lutte dans le contexte difficile de l’après-ETA pour faire vivre l’idée indépendantiste au Sud d’Euskal Herria, les militants d’Alternatiba, dont beaucoup n’ont jamais foutu les pieds en terre basque et se foutent du combat abertzale comme de leur premier bol de quinoa dansent le tchatchatcha dans les manifs pour les retraites aux côtés du jacobin Jean-Luc Mélenchon.

Triste dérive…

Crédit photo : Compte Twitter Alternatiba

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2 réponses à “Alternatiba : firmament et décadence d’un collectif nationaliste basque”

  1. Hadrien Lemur dit :

    Encore une bande d’idiots utiles pour Davos et les mondialistes.

  2. Hildu dit :

    Paris et la France pourrissent tout ce qu’ils touchent.

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