Les indicateurs démographiques de l’ISTAT (Institut national italien de statistiques) pour 2022 révèlent que le taux de natalité en Italie est à son plus bas niveau historique selon les chiffres communiqués le 7 avril dernier. Les autochtones italiens sont-ils condamnés à disparaître tandis que le nombre d’étrangers continue d’augmenter ?
Italie : un taux de fécondité inférieur à 1 en Sardaigne !
En 2022, le nombre de nouvelles naissances en Italie est passé pour la première fois depuis l’unification de l’Italie en 1861 sous la barre des 400 000, avec seulement 393 000 naissances. Cette baisse de la natalité en Italie n’est pas nouvelle puisque la tendance est observée depuis 15 ans, et depuis 2008, dernière année où l’on a enregistré une augmentation des naissances dans le pays, la baisse a été d’environ 184 000 naissances, dont environ 27 000 depuis 2019. Cette tendance n’est pas seulement due à la renonciation volontaire ou involontaire des couples à avoir des enfants, mais aussi à la diminution de la population féminine en âge de procréer en raison du vieillissement.
Par ailleurs, ces dernières données démographiques indiquent que le taux de mortalité reste également élevé en Italie, du moins par rapport aux naissances : moins de 7 nouveau-nés et plus de 12 décès pour 1 000 habitants.
Au plan national, le taux de fécondité a légèrement diminué, passant de 1,25 en 2021 à 1,24 enfant par femme en 2022. Le Trentin-Haut-Adige (Sud-Tyrol) est la région où le taux de fécondité est le plus élevé, avec 1,51 enfant par femme. En revanche, le Molise, la Basilicate (toutes deux situées dans le sud de l’Italie) et surtout la Sardaigne sont les régions ayant le taux de fécondité le plus bas du pays. Une Sardaigne dont le taux de fécondité (0,95) est inférieur à 1 pour la troisième année consécutive…
La population étrangère en hausse
La population résidente en Italie au 1er janvier 2023 était de 58 851 000 personnes, soit 179 000 de moins que l’année précédente, ce qui représente une diminution de 3 %. La tendance à la baisse de la population se poursuit donc, mais avec une intensité moindre qu’en 2021 (-3,5 pour 1 000) et surtout qu’en 2020 (-6,7 pour 1 000).
La population de nationalité étrangère au 1er janvier 2023 est de 5,50 millions d’individus, soit une augmentation de 20 000 individus (+3,9 pour 1 000) par rapport à l’année précédente. Aussi, la proportion des étrangers résidents dans la population totale italienne est évaluée à 8,6 %. Près de 60% des étrangers, soit 2 989 000 individus, résident dans le Nord de l’Italie, représentant dans cette partie du pays 11 % de la population.
Le Centre est également attractif pour les étrangers, où résident 1 238 000 d’entre eux (25 % du total), soit une part 10,6 % dans la population totale de la région. À l’inverse, le Sud de l’Italie, comptant moins d’étrangers (824 000) voit la proportion de ces derniers dans la population (4,2 %) être inférieure à la moyenne nationale.
À noter également que le nombre d’immigrants a été supérieur de 229 000 au nombre d’émigrants en 2022. Un solde migratoire qui dépasse donc largement celui de 2021 (160 000 individus).
Des Italiens vivant plus longtemps
Les derniers chiffres de l’Institut national italien de statistiques ne révèlent cependant pas que des mauvaises nouvelles : l’espérance de vie des hommes italiens a augmenté de 2,5 mois par rapport à 2021, avec une espérance de vie de 80,5 ans. L’année 2022 a également vu le nombre de centenaires atteindre son plus haut niveau historique, avec plus de 22 000 centenaires enregistrés. Soit plus de 2 000 qu’en 2021. La Ligurie est la région avec la population la plus âgée, avec 28,9 % de sa population étant âgés de plus de 65 ans et 10,4 % d’habitants âgés de plus de 80 ans. Elle est suivie par les régions du Frioul-Vénétie julienne (26,9% et 9,1%) et de l’Ombrie (26,8% et 9,2%).
Les décès en Italie en 2022 ont atteint 713 000, avec un taux de mortalité de 12,1. Par rapport à l’année précédente, le nombre de décès est supérieur de 12 000, mais inférieur de 27 000 à celui de 2020, année de mortalité maximale imputée à la pandémie de Covid-19.
Les mois les plus froids (janvier et décembre) et les plus chauds (juillet et août) ont enregistré le plus grand nombre de décès, ces quatre mois ayant enregistré à eux seuls 265 000 décès (soit près de 40 % du total), principalement en raison des conditions météorologiques défavorables qui ont affecté prioritairement la population âgée et fragile, majoritairement composée de femmes.
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Une réponse à “Italie. Le suicide démographique du pays s’est accentué en 2022”
ils n’ont qu’à importer des indiens, qui se multiplient comme des lapins