Abritant une proportion de résidences secondaires parmi les plus fortes de Bretagne, les Cotes d’Armor ont vu par ailleurs leur population augmenter beaucoup moins rapidement que les autres départements bretons ces dernières années. L’occasion de dresser un état des lieux du logement sur les terres costarmoricaines.
Côtes d’Armor : une croissance démographique inégale
Quel est le bilan concernant la situation du logement dans les Côtes-d’Armor ? Un sujet abordé lors de la Session budgétaire du Département les 27 et 28 mars derniers en s’appuyant sur les derniers chiffres compilés par l’Agence Départementale d’Appui aux Collectivités (ADAC) des Côtes d’Armor.
De cet éclairage, il ressort tout d’abord qu’au cours de la période 2014-2020, la population des Côtes d’Armor n’a augmenté que de + 0,17 % par an, taux le plus faible observé en Bretagne administrative (B4) et en net retrait par rapport à la période précédente (+ 0,33 %)…
Par ailleurs, les tendances récentes de l’évolution démographique mettent en évidence une distinction marquée entre les parties occidentale et orientale de la Bretagne administrative. Distinction qui se retrouve aussi au sein du département, et plus particulièrement entre une vaste zone située au nord-est et le quart sud-ouest du département…
Si la densité de population en Côtes d’Armor est nettement inférieure à celle des autres territoires Bretons (agglomérations de moindre importance, dimension rurale plus affirmée…), les travaux de l’ADAC montrent également qu’une part très significative des Costarmoricains (85 %) est concentrée dans la moitié nord du département, mettant ainsi en exergue un large déséquilibre dans la répartition de la population.
Côtes d’Armor, département le plus âgé de Bretagne administrative
Autre point à relever, les résidents des Côtes d’Armor, étant plus âgés que la population régionale et celle des autres départements bretons, ne font pas exception au vieillissement général de la population. Ce phénomène démographique est et continuera d’être plus marqué dans les Côtes d’Armor que dans de nombreux autres territoires.
Et ce vieillissement de la population costarmoricaine devrait s’accélérer d’ici 2050. Aussi, le fait le plus marquant des prochaines décennies sera l’augmentation considérable du nombre de personnes de plus de 60 ans (représentant 40 % de la population en 2050), avec des défis tels que leur logement et leur soutien : maintien à domicile, habitations intermédiaires, établissements d’accueil (Ehpad…).
En parallèle, l’étude de l’ADAC note que les Côtes d’Armor ont connu une baisse progressive et constante de la taille moyenne des foyers, laquelle découle de diverses réalités sociales et sociétales (vieillissement démographique, augmentation des séparations…). L’une des principales répercussions est un besoin accru en logements pour accueillir la même population…
Familles monoparentales et pauvreté : des spécialités costarmoricaines ?
Entre 2008 et 2019, les Côtes d’Armor ont également vu la proportion de ménages constitués d’une seule personne augmenter de 34,2 % à 37,6 %. La part des familles monoparentales n’a, elle aussi, cessé de croître au cours de la même période, passant de 10,5 % à 12,9 %. Un phénomène contribuant ainsi à faire pression sur le parc de logements du département.
Notons qu’en Bretagne administrative, c’est le Finistère qui s’illustre de façon peu glorieuse en abritant la plus grande part de familles monoparentales en 2019 (13,7%), gage d’une société en plein délitement.
En termes de revenus, la moitié des ménages des Côtes d’Armor vit avec moins de 21 850 € par an, soit moins de 1 820 € par mois et par Unité de consommation (en y incluant les prestations sociales et avant impôts).
Ce niveau de vie médian apparaît comme inférieur à celui de la Bretagne administrative et de la France métropolitaine. Selon ces derniers chiffres de l’ADAC, 42,5 % des foyers fiscaux costarmoricains seulement sont imposés sur le revenu. Quant aux personnes vivant sous le seuil de pauvreté, ce sont les familles monoparentales qui sont évidemment les plus touchées…
Un volume de résidences secondaires en hausse
Actuellement, le parc de logements en Côtes d’Armor est constitué aux ¾ de résidences principales. Leur part dans l’ensemble du parc est en recul sur la période 2008-2013 (-2,4 pts) contrairement à celle des résidences secondaires (+ 0,27 pt) et des logements vacants (+ 2,13 pts). Le rythme de production annuel sur la dernière période a nettement fléchi par rapport à la précédente passant de + 0,90 % par an à + 0,55 %.
D’autre part, au cours de la période 2008-2019, le volume de résidences secondaires a augmenté de manière significative en Côtes d’Armor (+13,4 %). Le rythme de développement de cette catégorie de logements s’est accéléré au cours de la dernière période (+ 1,35 % par an) en comparaison de la précédente (+ 0,97 %).
Dans le même temps, le nombre de logements vacants en Côtes d’Armor a progressé de manière très significative (+46,9 %). On observe toutefois que le rythme de croissance de ces logements s’est nettement réduit au cours de la dernière période (+ 2,07 % par an) en comparaison de la précédente (+ 6,12 %).
Pour ce qui est des logements sociaux, au cours de la période 2014-2021, leur nombre en Côtes d’Armor est passé de 21 484 à 23 322, soit 1 838 logements supplémentaires : + 263 logement sociaux par an en moyenne, soit 17,5 % des nouvelles résidences principales constatées chaque année en moyenne dans le département. Ce dernier est celui qui abrite la part de logements sociaux la plus faible à l’échelle de la Bretagne administrative, l’Ille-et-Vilaine en cumulant à elle seule plus de 40 %…
Ainsi, rapporté à la population départementale, ce parc de logements sociaux est faible en comparaison des autres départements bretons et de la plupart des autres territoires de la Métropole. Cet indicateur situe les Côtes d’Armor en 84e position des 96 départements de l’Hexagone.
Suite à ce constat, l’ADAC a réalisé une projection : pour que les Côtes d’Armor soient au même niveau d’équipement que la moyenne Bretonne, il faudrait construire 9 550 logements sociaux supplémentaires (+ 41 %). Au rythme de production annuel actuel (263), il faudra 36 ans pour combler cet écart. Il faut aussi indiquer que des écarts très importants existent entre territoires intercommunaux au sein des Côtes d’Armor.
À l’heure actuelle, 7,4 % seulement des ménages Costarmoricains seraient locataires du parc social. Une faible proportion qui s’explique en partie par le caractère moins urbain du département et la faiblesse relative du parc HLM.
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/GilPe) (photo d’illustration)
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Une réponse à “Côtes d’Armor. Familles monoparentales, pauvreté, vieillissement : l’état des lieux du logement dans le département”
Bonjour, nous voyons les résultats après des années de gestion des socialistes .
Il n’y a eu aucune vision de l’avenir et aussi pour d’attirer des entreprises mis à part de dépenser l’argent public pour des projets bidons . Quand nous voyons l’état de la ville de Saint Brieuc nous avons tout compris …