Quimper. Des Bosniens condamnés pour avoir dépouillé plus de 100 personnes âgées

Un quatuor de voleurs Bosniens fait 127 victimes

C’est une nouvelle mauvaise publicité pour les populations originaires des Balkans en Bretagne, tandis que la région a vu au cours des derniers mois plusieurs affaires impliquer des groupes criminels d’Europe de l’Est.

Le tribunal correctionnel de Quimper a jugé vendredi 7 avril quatre individus de nationalité bosnienne dans le cadre d’une vaste affaire de vols de cartes bancaires de personnes âgées. Un homme de 34 ans et trois femmes respectivement âgées de 19, 22 et 26 ans comparaissaient à la barre, accusés d’être les auteurs d’une grande série de vols en réunion et d’escroqueries en bande organisée. Ils ont commis leurs délits dans plusieurs villes moyennes de France, ainsi que dans des communes plus petites. En Bretagne, l’équipe de voleurs a notamment sévi à Vannes, Redon, Landivisiau, Landerneau, Carhaix ou encore Quimper.

Pour se rendre en France depuis l’Espagne, ils achetaient régulièrement des véhicules (Monospaces, SUV…) avant de les abandonner et faisaient des raids sur une période très courte. Ils étaient une équipe de professionnels qui sélectionnaient soigneusement leurs victimes. Avec un butin conséquent à la clé puisque ce sont plus d’une centaine de vols qui leur sont imputés pour un préjudice total estimé à 153 000 euros, faisant ainsi 127 victimes.

Ils ont été interpellés à la fin du mois de février 2023 dans un hôtel de Brive-la-Gaillarde (Corrèze) alors qu’ils s’apprêtaient à quitter la France pour l’Espagne. Cette arrestation est le fruit d’une enquête de près d’un an dans toute la France, menée par plusieurs services de gendarmerie dont l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI).

« Plus facile » de voler des personnes âgées…

Les prévenus bosniens ont reconnu avoir agi dans des supermarchés et les vols étaient réalisés sans violence. Lors du passage en caisse, la bande d’aigrefins mémorisait ou filmait le code de carte bleue de leurs cibles. Il ne leur restait plus ensuite qu’à accoster les victimes sur le parking du magasin, détourner leur attention ou bien trouver un prétexte pour se faire véhiculer et ainsi en profiter pour voler leur carte bleue.

Point commun à toutes leurs victimes, elles étaient des personnes âgées, un critère qui rendait l’opération « plus facile » selon l’une des Bosniennes s’exprimant à la barre du tribunal quimpérois.

Les prévenus n’ont pas fourni de réponse claire lorsque le tribunal leur a demandé quelle était leur rôle exact dans les délits commis. Ils n’ont guère de souvenir de tous les vols qui leur sont reprochés. Ils ont affirmé que l’argent servait à manger et à se loger dans des hôtels premier prix. La jeune femme de 22 ans, de nouveau enceinte, a assuré avoir envoyé de l’argent en Bosnie pour ses enfants et sa mère, tandis que celle de 19 ans, elle aussi mère d’un enfant, a révélé qu’elle jouait également au casino.

Des peines finalement clémentes

Bien qu’aucun des quatre prévenus n’ait de casier judiciaire en France, ils sont déjà défavorablement connus de la justice dans d’autres États européens. L’homme de 34 ans, ayant déclaré devant le tribunal de Quimper vivre en Espagne avec sa femme et ses sept enfants, a notamment a été poursuivi pour traite d’êtres humains en Bosnie ainsi que pour des vols en Croatie. Sa compagne actuelle, la jeune femme de 22 ans évoquée précédemment, a pour sa part déjà fait l’objet de poursuites judiciaires en Autriche, en Croatie, en Suisse et en République tchèque.

Une situation qui a conduit le procureur à réclamer des peines comprises entre 18 mois pour la plus jeune prévenue et six ans de prison ferme pour le Bosnien.

À l’issue de l’audience, les juges quimpérois ont infligé deux ans de prison ferme à l’homme et aux deux femmes âgées de 22 et 26 ans. Leur plus jeune comparse de 19 ans écope quant à elle d’une peine d’un an de prison avec sursis.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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