Cyclisme. Retour sur quelques Paris-Roubaix d’anthologie et présentation de l’édition 2023

Ce dimanche 9 avril, une semaine après « Le Ronde », se déroule le Paris-Roubaix. Deux monuments du cyclisme qui s’enchainent à deux semaines d’intervalle, autant dire que les amoureux de ce sport sont aux anges. L’occasion pour nous de revenir sur quelques Paris-Roubaix d’anthologie mais aussi de présenter l’édition 2023.

Pour rappel l’an passé, c’est le coureur néerlandais Dylan van Baarle qui s’était imposé devant le Belge Wout van Aert et le Suisse Stefan Küng.

Paris-Roubaix 2023 ; le parcours

Cette année, les coureurs auront 54,5 kilomètres de pavés à avaler, soit 300 mètres de moins que l’an dernier, sur un parcours de 256,6 kilomètres entre Compiègne et le vélodrome de Roubaix. Comme l’an passé, les hommes attaqueront le premier secteur pavé à Troisvilles sur sa longueur totale de 2,2 km. Ils n’échapperont pas à la redoutable trouée d’Arenberg et ses 2.300 mètres de pavés, et bien sûr Mons-en-Pévèle et le Carrefour de l’Arbre.

Principale nouveauté de la 120e édition de Paris-Roubaix : les coureurs emprunteront le secteur d’Haspres, absent de la course depuis presque 20 ans. Une portion longue de 1700 mètres qui ne serait pas en bon état, ajoutant du piment à l’enfer que vont vivre les coureurs.

Difficile de trouver les grands favoris de cette édition tant ils sont nombreux à pouvoir prétendre à la victoire finale : sur cette course, Van Aert ou Van der Poel devraient être costauds, mais avoir plus de concurrence de purs rouleurs et de spécialistes, comme Küng, Ganna. On peut aussi citer Mohoric s’il est rétabli de sa chute au tour des Flandres, ou encore Asgreen qui semble en forme, sans oublier un Florian Sénéchal..si il n’a pas sa poisse habituelle. Mais aussi les Pedersen, Kristoff, Philipsen, Lazkano, Garcia Cortina, Vermeesch, Van Moer, Politt….quelle affiche !

Que le meilleur (et le plus audacieux) gagne !

Ces Paris-Roubaix qui ont marqué l’histoire

Paris-Roubaix, surnommée « l’Enfer du Nord », est l’une des plus anciennes et des plus difficiles courses cyclistes sur route du monde. La course fait partie des « Monuments » du cyclisme, avec Milan-San Remo, le Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie

La première édition de la course Paris-Roubaix a eu lieu le 19 avril 1896. Elle a été organisée par les journalistes Théo Vienne et Maurice Perez, qui voulaient promouvoir leur nouveau vélodrome à Roubaix. Au départ, la course reliait Paris à Roubaix, mais au fil des années, le départ a été déplacé vers différentes villes situées au sud de Roubaix, comme Compiègne, Chantilly et Creil.

De nombreux grands cyclistes ont marqué l’histoire de Paris-Roubaix. Parmi eux, on peut citer :

  • Roger De Vlaeminck, surnommé « Monsieur Paris-Roubaix », qui a remporté la course quatre fois (1972, 1974, 1975 et 1977).
  • Tom Boonen, qui a également remporté la course quatre fois (2005, 2008, 2009 et 2012).
  • Eddy Merckx, considéré comme l’un des plus grands cyclistes de tous les temps, a remporté la course à trois reprises (1968, 1970 et 1973).

Paris-Roubaix 1949 : L’édition de l’exploit de Serse Coppi

Cette édition est marquée par l’exploit de Serse Coppi, le frère cadet de Fausto Coppi, l’un des plus grands cyclistes de tous les temps. Après avoir parcouru près de 200 km en solitaire, Serse a réussi à remporter la course. Ce fut sa seule victoire majeure, et tragiquement, il est décédé deux ans plus tard lors d’une course en Italie.

Paris-Roubaix 1950 : L’incroyable victoire de Fausto Coppi

Un an après la victoire de son frère, Fausto Coppi a remporté l’édition 1950 de Paris-Roubaix en réalisant une performance exceptionnelle. Malgré une crevaison à près de 40 km de l’arrivée, Coppi a réussi à combler un écart de plus de trois minutes pour finalement s’imposer avec près d’une minute d’avance sur son plus proche rival.

Paris-Roubaix 1968 : Merckx inaugure Arenberg . De nouveaux secteurs sont recherchés. Jean Stablinski, trouve une route pavée longue de 2,4 km en pleine forêt et l’intègre à la course à partir de 1968. Ainsi débute la légende de la Trouée d’Arenberg. Eddy Merckx remporte cette année-là le premier de ses trois Paris-Roubaix (1968 , 1970, 1973) en réglant au sprint son compatriote Herman Van Springel.

Paris-Roubaix 1976 : La victoire mémorable de Marc Demeyer

Marc Demeyer, un coureur belge, a remporté la course de 1976 dans des conditions météorologiques épouvantables, avec de la boue et des pluies torrentielles qui ont rendu les pavés extrêmement difficiles à parcourir. Cette victoire reste l’un des moments les plus mémorables de l’histoire de Paris-Roubaix.

Paris-Roubaix 1981 : Hinault : «C’est une connerie» A 26 ans, Bernard Hinault a déjà remporté les trois grands tours mais pas encore Paris-Roubaix. Malgré une chute causée par un chien dans le secteur d’Hem, puis une crevaison dans le final, le, le Breton, maillot de champion du monde sur le dos, s’impose au sprint devant ses cinq compagnons d’échappée parmi lesquels les spécialistes Roger De Vlaeminck (2e) et Francesco Moser (3e, triple tenant du titre). A l’arrivée, en dépit de sa victoire, il lâche cette phrase devenue légendaire. «On ne m’enlèvera pas de l’idée que cette course, c’est une belle connerie».

Paris-Roubaix 1985 : Le duel entre Marc Madiot et Sean Kelly

L’édition 1985 de Paris-Roubaix est restée dans les mémoires pour le duel intense entre Marc Madiot, un coureur français, et Sean Kelly, un coureur irlandais. Les deux hommes se sont battus jusqu’à la ligne d’arrivée, avec Madiot finalement vainqueur de l’épreuve.

Paris-Roubaix 1990 : Le succès de Eddy Planckaert

Eddy Planckaert, un coureur belge, a remporté l’édition 1990 de Paris-Roubaix en battant son compatriote et rival, Roger De Vlaeminck, dans un sprint serré. La victoire de Planckaert a été marquée par une marge infime de seulement quelques centimètres, l’une des arrivées les plus serrées de l’histoire de la course.

Paris-Roubaix 1997 : le triomphe du breton Guesdon.  La 95e édition de la course cycliste Paris-Roubaix 1997 s’est courue le  sur 266 kilomètres. Elle a été remportée ce jour là, à la surprise générale, par le breton Frédéric Guesdon, qui était parvenu à s’accrocher avec les meilleurs et qui a réussi le coup de génie du vélodrome en battant au sprint les sept autres membres du groupe de tête (Dont Tchmil, Museeuw..) dont les gros favoris du jour (Moncassin, Tchmil, Museeuw, Planckaert…)

Cela reste la dernière victoire française sur Paris-Roubaix.

https://www.youtube.com/watch?v=34Sqo5y7NAE

Paris-Roubaix 2000 : Le retour de Johan Museeuw. Déjà vainqueur en 1996, Johan Museeuw avait chuté lourdement en 1998 dans la Trouée d’Arenberg, et tout le monde pensait que sa carrière était terminée (rotule fracturée, risque d’amputation…). Mais le voici de retour en 2000…et s’imposant en solitaire à Roubaix, en pointant du doigt son genou gauche…tout un symbole.

Paris-Roubaix 2008 : Le triomphe de Boonen. Cette édition a vu Tom Boonen (vainqueur en 2005), Fabian Cancellara (vainqueur en 2006) et Alessandro Ballan (vainqueur du Tour des Flandres 2007) se disputer une course comme jamais, sans que l’un d’entre eux ne parvienne à lâcher ses compagnons d’échappée. Au final, malgré les efforts de Cancellara dans le Carrefour de l’Arbre, c’est Boonen qui s’impose au sprint dans le vélodrome, avant une troisième victoire l’année suivante en solitaire.

Paris-Roubaix 2019 : Du Gilbert grand cru. L’échappée décisive se produit à 48 kilomètres de l’arrivée lorsqu’un groupe de six hommes se porte en tête. Ce groupe se compose de Philippe Gilbert et son coéquipier Yves Lampaert, de Peter Sagan, de Wout van Aert, de Sep Vanmarcke et de Nils Politt. Ce dernier et Gilbert réussissent à s’isoler en tête à 13 km du terme. Sur le vélodrome de Roubaix, le Belge devance au sprint son compagnon d’échappée. Cette victoire historique (voir notre reportage ici) permet à  Gilbert de remporter son quatrième monument différent. Seul Milan-San Remo aura échappé à sa carrière.

Paris-Roubaix 2021 : Colbrelli et les autres. La 118e édition de Paris-Roubaix, s’est déroulée, en raison de la folie covidiste,  le 

Paris Roubaix 2022. La bataille de Van Baarle. La course se déroule par temps chaud et sec rendant les sections pavées parfois poussiéreuses À 112 kilomètres de l’arrivée, cinq hommes prennent la tête de la course. Il s’agit du Slovène Matej Mohorič (Bahrain Victorious), de l’Italien Davide Ballerini (Quick-Step Alpha Vinyl), du Danois Casper Pedersen (DSM), du Français Laurent Pichon (Arkéa-Samsic) et du Belge Tom Devriendt (Intermarché Wanty Gobert). Dans la Trouée d’Arenberg, Ballerini est victime d’une crevaison et doit laisser filer ses compagnons d’échappée. Pedersen est aussi lâché quelques kilomètres plus loin. Le groupe de tête devenu trio (Mohorič, Pichon, Devriendt) reste à l’avant de la course pendant plusieurs dizaines de kilomètres. Mais ces trois hommes de tête ne sont bientôt plus que deux en perdant Pichon, lâché dans le secteur pavé de Mons-en-Pévèle (à 46 km du terme) puis un seul homme (Devriendt) quand Mohorič est victime d’une crevaison à 37 kilomètres de Roubaix.

Devriendt est alors pris en chasse par un groupe de dix hommes comprenant plusieurs favoris comme Wout van Aert (Jumbo Visma), Mathieu van der Poel (Alpecin Fenix), Dylan van Baarle (Ineos Grenadiers), Jasper Stuyven (Trek Segafredo), Yves Lampaert (Quick-Step Alpha Vinyl), Stefan Küng (Groupama FDJ) et Matej Mohorič mais également un coéquipier de Devriendt Adrien Petit. À une trentaine de km de l’arrivée, Lampaert et Mohorič bientôt rejoints par Dylan van Baarle s’extraient de ce groupe de chasse et reviennent sur Tom Devriendt. Un quatuor se forme ainsi en tête de la course. Dylan van Baarle s’isole en tête dans le difficile secteur du Carrefour de l’Arbre (18 km de l’arrivée) et maintient une avance sur Mohorič et Lampaert mais le Belge chute lourdement au contact d’un spectateur à 7 km du terme. Derrière van Baarle, un groupe s’est reconstitué mais l’avance du Néerlandais sur ses poursuivants augmente. Dylan van Baarle gagne en solitaire à Roubaix. Wout van Aert remporte le sprint du groupe des poursuivants.

Place désormais, à l’édition 2023 !

Crédit photo : breizh-info.com
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