Alors que la tension entre la Chine et les États-Unis à propos de Taiwan n’a jamais été aussi forte, le Cercle de réflexion interarmées vient de publier, sous la direction du général (2S) Henri Roure, une remarquable étude (à télécharger ici) sur ce que pourrait être la position de la France dans une région où elle est présente. En voici la synthèse.
La guerre en Ukraine voit l’affrontement entre les États-Unis et leurs alliés otaniens, contre la Russie, considérée, par Washington, comme héritière des ambitions de l’URSS. Il s’agit en fait, au
nom de la liberté et de la défense des valeurs des démocraties, de mettre à bas un concurrent possible à la suprématie étatsunienne. Cette opération devrait être le prélude à un antagonisme, déjà
montant, avec la Chine, le nouvel et puissant adversaire, dont les ambitions hégémoniques ne font aucun doute. Les États-Unis refusant, pour des raisons historiques, toute contestation de leur statut de maître du monde, vont chercher à entraîner, dans un face-à-face dangereux, une fois encore, leurs alliés de l’OTAN. En dépit des statuts de cette organisation la réservant à la défense d’un membre qui aurait été agressé, une majorité semble se dessiner pour suivre Washington dans cette aventure. Le basculement de l’intérêt stratégique sur l’Indo Pacifique va nécessairement impliquer le destin de la France, d’autant qu’elle est un des rares pays européens à avoir des intérêts majeurs dans cette zone.
En effet, la France est non seulement présente territorialement en Indo-Pacifique, mais aussi de par son histoire. Elle conserve des liens culturels forts avec certains pays de la zone comme le Vietnam, le Cambodge, le Laos et même la Corée du Sud. Ses intérêts économiques, humains et géopolitiques y sont beaucoup plus directs et notables qu’en Ukraine. Elle n’y est donc pas une nation étrangère. Sa parole peut encore compter même si elle est en butte, dans cette région, sinon à l’hostilité, du moins à la méfiance du monde anglo-saxon. Il en résulte, pour elle, un dilemme. Elle devra évoluer entre les ambitions avérées de la Chine et les soupçons de ses partenaires au sein de l’Alliance. Une cristallisation des oppositions entre les deux volontés hégémoniques chinoise et étatsunienne, sur le prétexte taïwanais, devrait permettre à la France, impliquée cette fois territorialement, économiquement et, in fine, stratégiquement, de renouer avec une géopolitique souveraine, ce que ne lui permet pas l’Union européenne, trop inféodée aux États-Unis. A condition d’être mesurée et de rechercher l’appui de pays, partageant avec elle le souhait de ne pas sombrer dans la dépendance de l’un ou de l’autre des adversaires, la France pourrait tirer bénéfice de la crise qui s’annonce.
En effet, confrontée à une approche anglo-saxonne risquant de s’avérer sans nuance dans les relations avec la Chine , la France devrait retrouver les ressorts de son indépendance politique Elle devrait évidemment prendre ses distances avec l’OTAN, en rien concernée par ce conflit naissant, tout en restant fidèle à l’Alliance Atlantique. Elle devrait faire de même avec une UE, rendant la politique étrangère des nations membres inaudible, sans pour autant rejeter les nécessaires rapports entre les États. Pour défendre son vaste et riche domaine océanique, elle pourra s’appuyer sur le capital de respect et d’amitié en sa faveur, et susciter des alliances et des renforcements de cet héritage historique. Dans cette même optique, elle pourrait avec les partenaires désireux de bâtir un monde plus équilibré, poursuivre une volonté de donner, à nouveau, tout son sens à l’organisation des Nations Unies.
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5 réponses à “De l’Ukraine à Taïwan, quels enseignements pour la France ?”
C’est dans cette perspective que la France, si forte et indépendante, fait actuellement des manoeuvres dans l’indo-pacifique avec l’US Navy ? La France, devenue incapable d’assumer seule sa défense voire même sa simple existence économique, est un état membre et investi de l’UE et de l’OTAN, et c’est très bien ainsi. N’en déplaise aux nostalgiques ou partisans de l’axe Pékin/Moscou.
« la France devrait retrouver… Elle devrait évidemment prendre… Elle devrait faire de même… Dans cette même optique, elle pourrait… » Que de conditionnels ! Que de voeux pieux ! La triste vérité, c’est que la France est devenue un pays vassal des États-Unis, soumis aux intérêts américains, et un pays serf de l’Union européenne, soumis là aussi aux intérêts américains, tandis que le général de Gaulle se retourne dans sa tombe et que Jean Monnet rit au fond de sa tombe.
Avec macron rien de tout çà , européiste convaincu , trop américanisé dont il est le caniche , la destruction de l’influence française c’est pour lui .
Bel article en effet avec le conditionnel. On sait par expérience que les alliances sont aléatoires jusqu’au jour de l’implosion. Elles vont avec la géo politique autant que les intérêts financiers économiques, surtout les dettes qui passent avant toutes considérations d’alliances. Les dirigeants font et assurent leur propre pays dans ses ressources et l’opinion publique de chaque pays dont ils dépendent. N’oublions jamais que même en manipulant les peuples. que ce soit par les guerres bactériologiques (bactérie de Lyme) comme en Ukraine, ou en guerre virologique, épidémie comme celles du virus de laboratoire SARS COV 2 et sa protéine « Spike » brevetée en 2015, savamment orchestrés avec de faux vaccins, pour amener les populations à l’acceptation des conflits et payer le prix. Malgré la désinformation, en final les peuples se révoltent. Car la vérité arrive toujours à point comme c’est le cas sur l’Ukraine, par les médias actuels américains qui citent la manipulation des USA. Bref l’Europe est sous vassalisation des USA depuis 1945 pour mettre en place la suprématie du dollars en supprimant la garantie OR, en sous jacent le but inavoué de la 2ème guerre mondiale voulue pour cela. Puis l’euro apparait indexé à cette faillite du dollars. Ou se situe la France donc ? Un jeune président français n’a pas la profondeur historique guerrière et géo politique pour s’apercevoir qu’il a été manipulé par les USA qui sont expert dans ce domaine. On lui a fait croire que, alors que les USA ont déjà programmé la guerre Asie Pacifique contre la Chine depuis plus de 7 ans. Comme ils l’ont fait en Irak Syrie Lybie et la pandémie du virus SARS COV 2 avec leur conférence EVENT 201 en 2019 à New York. Ce sont des secrets de polichinelle pour personne. La guerre de l’occident contre l’Orient vient de la crise de 2008 ou Russie, Chine, Inde, ont fait leur propre banques d’échange et de transfert en ignorant le dollars qui commence sérieusement à énerver. Donc en conclusion l’interdépendance entre la guerre des dettes, des monnaies, des géo politiques de couloir, autant que des épidémies programmées par la suprématie des USA dans ce bas monde, font qu’en final nous allons nul part sinon à la catastrophe. Si Mr Macron est allée en Chine pour préserver nos iles du pacifique Sud, cela n’intéresse pas du tout la Chine. Elle a d’autres chats à fouetter pour le moment
incapable de gérer ses finances, détruisant son industrie, sa population (avortement, immigration incontrôlée et inassimilable), et enfin rejetant sa culture et son histoire, la France est sortie de l’Histoire. On peut juste espérer que ce soit réversible.