Viktor Orbán met en garde contre l’envoi de troupes de « maintien de la paix » en Ukraine

Alors que les perspectives pour l’armée ukrainienne s’aggravent, les dirigeants européens – c’est ce qu’affirme le premier ministre hongrois Viktor Orbán – sont devenus ouverts au déploiement de forces de « maintien de la paix » en Ukraine.

Lors d’une interview accordée le vendredi 31 mars à la station de radio hongroise Kossuth Rádió, M. Orbán a fait remarquer que la question de savoir si les États membres de l’Union européenne peuvent ou non envoyer des troupes de maintien de la paix sous une forme ou une autre est « proche d’une question légitime, acceptée et bien établie dans les conversations entre les dirigeants européens ».

« Nous sommes proches de cette frontière que l’on croyait auparavant infranchissable », a ajouté le dirigeant hongrois. Puisque « l’Occident fournit aux Ukrainiens des équipements de plus en plus modernes, je suis convaincu que la menace d’une guerre mondiale n’est pas une exagération littéraire ».

Il a poursuivi en disant que « lorsque les dirigeants européens et américains disent que si cela continue, nous pourrions nous retrouver dans la troisième guerre mondiale, cela semble être une phrase incroyablement exagérée à première vue. Mais là où je travaille et là où je vois les événements, il s’agit d’un danger réel à l’heure actuelle ».

La description par M. Orbán d’un scénario dans lequel les troupes de l’OTAN seraient déployées en Ukraine serait prise pour une provocation par Moscou, qui considère qu’une telle décision constitue une ligne rouge.

Sur sa chaîne Telegram, l’ancien président russe et vice-président du Conseil de sécurité russe Dimitri Medvedev a lancé l’avertissement le plus sévère.

Il est évident que ces « soldats de la paix » sont nos ennemis jurés, des loups déguisés en agneaux […] leurs véritables intentions sont claires comme de l’eau de roche : imposer une paix qui leur est favorable sur la ligne de contact à partir d’une position de force et stationner leurs troupes de « maintien de la paix » en Ukraine, qui seraient armées de fusils d’assaut et montées sur des chars, et qui porteraient des sortes de casques bleus avec des étoiles jaunes ».

« Il est clair que les soi-disant soldats de la paix de l’OTAN, a-t-il poursuivi, se préparent simplement à entrer dans le conflit du côté de nos ennemis afin d’en tirer profit, d’amener la situation à un point de non-retour et de déclencher cette troisième guerre mondiale qu’ils prétendent tant redouter.

Devenus une « cible légitime », ces « soldats de la paix », a poursuivi M. Medvedev, doivent alors être détruits sans pitié car ils sont les « soldats de l’ennemi », prédisant qu’ils « mourront au cours du combat ».

L’Europe est-elle prête à voir une longue file de cercueils contenant ses « gardiens de la paix » ?

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie au début de l’année 2022, Budapest a exprimé à plusieurs reprises sa crainte que le soutien militaire croissant de l’Occident à l’Ukraine – au lieu de négociations de paix – ne déclenche une guerre ouverte entre l’OTAN et la Russie, dans laquelle elle serait ensuite entraînée en tant que membre de l’OTAN.

Bien que des relations amicales et des liens économiques solides existent depuis longtemps entre la Hongrie et la Russie, au début du mois de mars, le Kremlin a inclus la Hongrie dans un groupe d’États étrangers qui, selon lui, ont commis des « actions inamicales contre la Russie, ses entreprises et ses citoyens ».

L’ambassadeur de  Russie à Budapest, Evgueni Stanislavov, a ensuite expliqué dans une interview accordée à l’agence de presse russe RIA Novosti qu’étant donné que la Hongrie avait signé « tous les paquets de sanctions anti-russes de Bruxelles » et qu’elle était donc « obligée de s’y conformer strictement », Moscou ne voyait pas d’autre moyen que de dégrader le statut de leurs relations, tout en gardant ouvertes les voies du dialogue.

Bien qu’elle ait condamné l’invasion russe, Budapest a jusqu’à présent refusé de fournir des armes à Kiev.

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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17 réponses à “Viktor Orbán met en garde contre l’envoi de troupes de « maintien de la paix » en Ukraine”

  1. Pschitt dit :

    Orban voudrait avoir le beurre et l’argent du beurre. Il condamne l’attaque de l’Ukraine par Poutine, mais voudrait éviter de se mettre la Russie à dos… Il invente donc une intervention imminente de l’OTAN pour pouvoir la condamner ! Et vous faites semblant de prendre au sérieux ce poisson d’avril !
    Cela dit, l’hypothèse n’est pas forcément absurde. Certains disent que la France et l’Allemagne auraient dû intervenir dans le Donbass pour imposer la fin de la guerre civile en tant que garants des accords de Minsk. Mais les accords de Minsk imposaient aussi le retrait des troupes russes. Manifestement, elles y sont toujours ! Or personne n’a récusé les accords de Minsk. Qu’attendent la France et l’Allemagne ?

    • Bisalli dit :

      Pschitt et la propagande pour neuneu téléspectateur..
      Orban trouve un équilibre , c’est ce qu’il y a de mieux à faire entre l’Eurss et la Russie.
      Retrait de quelle troupe russe ? Lors des accords de Minsk il y en avait pas officiellement tout comme il n’y a pas de combattant américain et européen en Ukraine…
      Le système n’est pas nouveau, il suffit de casser son contrat officiel lié à son armée pour partir en mission non officielle..Les Us sont les pires en la matière et partout dans le monde.

  2. Vincent dit :

    La France et l’Allemagne n’ont jamais eu l’intention de faire respecter les accords de Minsk. Les dés étaient pipés à la base et les Russes ont fini par s’en rendre compte.

    D’autre part, il n’y avait pas de troupes russes dans le Donbass. Tout au plus quelques volontaires.

    • Pschitt dit :

      Comme il n’y avait pas de troupes russes dans le Donbass, on se demande même pourquoi la Russie était partie aux accords de Minsk… J’aime bien l’idée des « volontaires », exprimée avant vous par Vladimir Poutine, venus avec le missile sol-air Buk qui a abattu le vol MH17 (298 morts quand même) de Malaysia Airlines, comme on emprunte l’agrafeuse du bureau.
      Pour ce qui concerne les « intentions » de la France et l’Allemagne, vous disposez sans doute d’informations à très haut niveau… « Faire respecter les accords de Minsk », pour ce qui concerne la France et l’Allemagne, ou plus exactement l’OSCE, consistait à surveiller la frontière russo-ukrainienne et à créer une zone de sécurité de part et d’autre : point 4 de Minsk 1 (https://osce.delegfrance.org/IMG/pdf/protocole_de_minsk_du_5_septembre_2014-2.pdf?1577/daa8f7cc253cc995b463a1cadb7a955a53d9b555). L’OSCE a publié de nombreux documents, y compris visuels, faisant état de multiples violations des accords par l’armée russe et des menaces adressées à ses propres observateurs (plusieurs centaines présents sur le terrain). Que voulait dire « faire respecter les accords de Minsk » dans ces conditions ? Tirer sur les soldats russes ?

      • breizh dit :

        la Russie n’était pas partie aux accords de Minsk, mais garantes comme la France et l’Allemagne.
        pour le MH17, se méfier des narratifs occidentaux, aussi sinon plus mensongers que les russes.

    • AMG dit :

      Tout à fait…

    • queune dit :

      Franchement les accords de Minsk, sur le principe étaient une honte. C’est une intervention militaire directe contre la Russie pour la chasser hors de Crimée qu’il aurait fallu.
      En fait, c’est par là qu’il aurait fallut commencer il y’a 25 ans en Tchetchenie, mais la Tchetchenie en valait pas uen guerre avec la russie. En 2008 c’est en Géorgie qu’il aurait fallut intervenir, mais la Géorgie ne valait pas non plus uen Guerre avec la Russie. Puis la Crimée, maintenant est-ce que l’Ukriane vaut uen guerre avec la Russie?

      Oui.

      Quant aux accords de Minsk, l’Ukraine a eu la naïveté de faire confiance à Poutien pour le respect du mémorendum de Budapest, qu’on lui renvoie l’ascenseur de sa trahison vie les accords de Minsk me semble al moindre des choses. Ca serait vraiment une honte si ceux qui ont rédigés ces accords avaient vraiment l’intention de las appliquer.

  3. Lilien dit :

    Pschitt, ce que vous écrivez fait effectivement totalement Pschitt…

    Vous écrivez tout et son contraire, d’une ligne à l’autre… « Poisson d’avril pour une intervention imminente de l’Otan », et la phrase d’après, « l’hypothèse n’est pas forcément absurde »… Il faudrait savoir…

    Quant aux accords de Minsk, il faut lire les nouvelles… L’ancienne chancelière allemande, Mme Merkel, vous l’a expliqué en clair : les accords de Minsk c’était du pipeau de A à Z, une mascarade simplement destinée à gagner du temps.

    Il n’y a qu’une bonne et vraie solution pour la France : fuir l’Otan, l’impérialisme américain, pour, enfin, être en mesure de promouvoir la paix. Vaste programme, vu le bon troupeau de moutons que nous formons désormais.

    Il n’y a qu’à nous remémorer ce que fut notre réaction d’ensemble à la « plandémie nazitaire du Covid 19 ».

    Il nous reste un sacré bout de chemin à parcourir. Et Pschitt, hélas, vous ne nous aidez pas beaucoup !!!

    • Pschitt dit :

      Lilien, faites-vous l’âne pour avoir du son ? Bien entendu, mon « hypothèse pas forcément absurde » est une plaisanterie : elle est conforme aux accords de Minsk, mais en pratique on n’imagine pas la France et l’Allemagne envoyer aujourd’hui un corps expéditionnaire pour faire respecter la frontière russo-ukrainienne, c’est-à-dire obliger l’armée russe à rentrer chez elle conformément au traité signé par la Russie.
      Sur les déclarations d’Angela Merkel, vous vous alignez sur une interprétation propagandiste pro-Poutine. Où donc avez-vous lu qu’elle aurait déclaré que les accords étaient « du pipeau » ? Quant au temps à gagner, il s’agissait de freiner l’offensive lancée par Poutine contre l’Ukraine à partir de février 2014 — la freiner, pas l’arrêter, car les Occidentaux se doutaient bien que Poutine ne respecterait pas sa propre signature — et freinage il y a eu puisque l’offensive n’a repris en grand qu’en 2022. Mais pour comprendre ce que dit Mme Merkel, il faut connaître toute l’histoire du conflit dans le Donbass. Je n’ai pas l’intention de vous faire un cours là-dessus, il existe une masse énorme de documents… mais clairement il y a des gens qui préfèrent ne pas savoir !

  4. NOEL dit :

    Pour comprendre les tenants et aboutissants de ce conflit qui n’aurait jamais eu lieu si la France et l’Allemagne pays garants des accords de Minsk n’avaient pas trahi la Russie , je poste une vidéo d’un média Québécois qui réuni le colonel US Douglas Macgregor et l’analyste français Eric Dénecé, fondateur et directeur du CF2R répondent successivement à cinq questions sur l’Ukraine dans une rencontre inédite sur un même plateau.https://www.youtube.com/watch?v=sX4aHlJLT98 , à la fin , on y voit plus clair sur les responsabilités de chacun des protagonistes .

    • queune dit :

      Ce conflit n’aurait jamais eu lieu si la france et l’alelmagne n’avait pas objecté à la demande de l’ukraine de faire aprtie de l’Otan à l’poque merkel sarkozy.
      ….
      ….
      ….
      Poutine aurait envahi le Kazakhstan ou ailleurs à la place. L’origine de cette guerre ce n’est pas l’attitude des occidentaux mais celle de Poutine qui au lieu d’intégrer l’Europe pour faire prospérer la Russie préfère essayer de reconstruire l’Empire Russe.

      Les différents états sont libres d’adhérer à l’alliance militaire de leur choix. Leurs voisin n’ont rien à dire. Si les pays d’europe de l’est ont demandé leur indépendance à la chute de l’urss, ce n’était pas pour la reformer derrière sous la directive de Moscou. C’était pour être débarrassé de cette tutelle. S’ils ont cherché à rallier l’Otan c’était pour être protégé d’une attaque russe sur laquelle ils avaient visiblement raison. L’ukraine a été naïf de renoncer à ses armes nucléaires en 1994 sur les creuses promesses de respect de la russie et nous avons étés naïfs aussi. Ca fait plus de 20 ans qu’on sait que Poutine est un monstre, depuis la Tchetchenie. Les démocraties doivent réapprendre à se battre si elles veulent survivre et prospérer. Il y’aura d’autres mégalomanes après Poutine. Soit on s’y prépare, soit on en s’y prépare pas.

  5. Pschitt dit :

    Deux seconds couteaux pro-Poutine ! Sûrement, on y voit plus clair après les avoir écoutés !

  6. Gaï de ROPRAZ dit :

    Avec mon décalage horraire (J’habite Toronto six mois de l’année) je prends plaisir à lire les commentaires des uns et des autres. A cet égard, étant Russe (Blanc) d’origine, né en Afrique et de langue maternelle Russe, je ne peux qu’exprimer mes plus hautes inquiétudes au devant de l’accroissement suicidaire, sous forme de soutien militaire, de l’Occident à l’Ukraine. Alors qu’en lieu et place, une recherche logique d’appaisement et de négociations de paix soit urgente et bien plus que nécessaire. D’évidence, faire le jeu des USA (Plus précisément de l’imbécile Biden et son entourage), c.a.d. déclencher une guerre ouverte entre l’OTAN et la Russie, c’est jouer avec le feu, avec pour finalité l’embrasement de la Terre entière, sans nommer la perspective d’une guerre nucléaire. Or, et c’est pour le moins malheureux, tout au moins pour la France, des « Pschitt », il y en a légion ! Et ce sont les plus dangereux pour la Paix …

  7. mouchet dit :

    Le Donbass à majorité Russophone à 85% celle-ci avaient le droit à l’autodétermination de parler russe déjà et de se rattacher à la Fédération de Russie puisqu’ils en avaient envie. Ainsi fuir la mascarade de ce Président pantin Zelensky comme des millions d’Ukrainien payé 150 euros mensuels pour fuir cette dictature, armée depuis 2015 par les USA de 8 milliards d’armement contre 50% du territoire céréalier de L’Ukraine. Celle-ci qui avait pourtant accepté cette autodétermination du Donbass en accord avec la Russie contre les gazoducs et 4,2 milliards de royalties annuelles. Mais sans les USA voyant là une opportunité de guerre et de marché de gaz de schiste, d’armement (650 milliards) ils ont bondi sur le prétexte comme ce fut le cas à Cuba en 1962 et en Irak en 2002. Ce sionisme hypocrite américains désireux de se venger d’un holocauste européen, veut donc bien une guerre en Europe la détruire en partie même pour faire un axe Washington Moscou Pékin sans recevoir de bombes nucléaires. Le problème c’est la Chine alliée comme un roc avec la Russie et l’Inde. On ne va pas toujours rigoler du côté des sionismes américains qui veulent la suprématie ils auront aussi des missiles à mach 14. Si les moutons européens et les traites dirigeants ne sont pas mis dehors, alors oui les moutons auront la 3ème guerre mondiale. Ce que recherchent les USA et l’occident endettés de plus de 300’000 milliards irremboursables. Comparez la dette de l’Allemagne après 1918 en milliards de mark, qui a amené Hitler soutenus par les firmes américaines de 1933 à 1938 avec le même concept de l’occident actuel et donc USA une dette insolvable de 220’000 milliards et surtout le refus du dollars par 85% des pays en population.

    • queune dit :

      Je suis d’accord sur le fait que la Crimée avait le droit à son indépendance et se raccrocher à la russie si le coeur lui en disait. Tout comme je suis d’accord pour dire que si 10 millions d’américains déménage en Corse et demandent leur indépendance et le rattachement aux USA alors la Corse doit être cédée par la france et rattacher aux USA. C’est tout à fait normal.
      Le problème c’est que c’est trop tard pour le moment. La Russie n’a pas cherché à organiser un référendum sincère en Crimée. Elle a d’abord envahi la Crimée puis après elle a organisé un référendum. Même si il avait été sincère, il n’aurait eu aucune valeur dans ce contexte. La Russie a simplement légitimé une invasion.

  8. patphil dit :

    les états unis se gavent avec cette guerre en europe, et ils se contrefiche que la troisième guerre mondiale mette l’europe à genou ( merci bruno le maire)

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