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Crise de l’habillement : et maintenant, Pimkie et Kaporal !

Le gouvernement Macron et les syndicats semblent déterminés à faire croire aux français que deux mois de grève générale n’auront aucune conséquence sur l’économie française, pas plus que les bêtises enchaînées depuis le début de la « plandémie » du Covid en 2020, voire depuis des années. L’économie réelle contredit sèchement l’aveuglement des responsables, alors que les plans sociaux s’enchaînent.

Ainsi, après l’effondrement en cours des entreprises de Michel Ohayon – interrompu, provisoirement, par le placement en redressement judiciaire de Go Sports et de Gap, mais inexorable au vu de la montagne de dettes sur laquelle tout repose – notamment des écoles privées, des palaces en région parisienne, une résidence de prestige à Marseille dont les travaux sont à l’arrêt, la Grande Recré dans une filiale spécifique, des usines de confection au Maroc et des sociétés en Israël, c’est maintenant Pimkie qui annonce un « plan de sauvegarde de l’emploi », vicieux euphémisme pour en supprimer à tire-larigot.

Pimkie, enseigne de prêt-à-porter féminin d’entrée de gamme, va fermer 64 magasins d’ici 2027 et supprimer 257 emplois, a annoncé l’entreprise, qui relie son PSE à « une baisse de la fréquentation et des ventes ». En clair, l’économie va mal – et les manifestations à répétition, qui transforment les centre-villes en zone de guerre sans avoir un quelconque impact sur le gouvernement et le président, bien à l’abri des pavés qui volent, ne poussent guère les familles à aller faire les courses. Pas plus que le contexte économique très incertain.

En tout, Pimkie emploie 1500 salariés et détient 232 magasins en propre et 81 affiliés – son PSE fait suite à la liquidation d’autres acteurs du secteur (San Marina, Camaïeu, Cop Copine – dont 23 des 48 magasins ont été finalement repris mais ont changé de nom, l’enseigne a été rayée de la carte et 90 salariés avec) et plusieurs redressements judiciaires (GAP et Go Sport, déjà cités, mais aussi Kookaï, André depuis début février dernier).

Burton of London, rachetée un euro symbolique en 2020, a fermé fin février un quart de son réseau (26 magasins sur 109), et lancé un plan social qui mettra au chômage « au maximum 221 des 441 salariés », soit la moitié.

Presque simultanément, l’enseigne Kaporal, qui compte 113 boutiques et 534 salariés, a demandé ce 28 mars son placement en redressement judiciaire à Marseille, faute d’avoir trouvé un nouvel investisseur et de pouvoir faire face à ses charges.

Malmenés de partout – méforme de l’économie, incertitude, évolution des comportements sociaux, inflation, forte croissance de la seconde main (friperies, Vinted) et des sites de vente étrangers qui développement la vente multi-canal, en ligne et en boutique, surfant sur les tendances (Zara) ou sur les réseaux sociaux (SheIn et d’autres sites chinois avec TikTok), les enseignes françaises sont en train de tomber les unes après les autres, dans l’indifférence générale.

La crise qui n’existe pas s’étend dans l’industrie

La crise s’étend fort logiquement aux dernières usines qui avaient réussi à se maintenir – la Manufacture française de Textile, à Caudry, un peu au sud-est de Cambrai, a été placée en redressement judiciaire en juillet dernier, 77 emplois sont menacés dans ce territoire déjà très fortement éprouvé par la désindustrialisation des dernières décennies. En novembre 2022, Maillessac, qui fabriquait bâches et housses de protection à Hazebrouck, toujours dans le Nord, a été liquidée.

Tout baigne, la France serait selon le gouvernement dans l’ère du plein emploi, tandis que les manifestants défilent avec des slogans qui remettent en cause la nécessité de travailler dans un pays qui serait immensément riche, et où il suffirait de donner à chacun une rente pour vivre sans se résoudre à « l’esclavage ». Néanmoins l’économie réelle répond tout aussi sèchement aux promesses des uns et aux utopies des autres.

Près de Roanne, le fabricant textile Mado Marcel a été liquidé – l’usine a été reprise, mais le repreneur n’a conservé que 8 salariés sur 77. Toujours dans la Loire, le groupe textile Devernois, dans le haut de gamme pourtant, est en redressement judiciaire.

Louis-Benoît Greffe

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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Une réponse à “Crise de l’habillement : et maintenant, Pimkie et Kaporal !”

  1. Sophie dit :

    Quand on vend de la m… il ne faut pas s attendre à s’effondrer. Depuis 15 ans les collections sont devenues moches, laides et affreuses. Des tonnes de vêtements soi-disant pas chers mais en fait chers pour la mauvaise qualité !
    Il y a 30 ans la qualité des vêtements étaient totalement différentes, on trouvait des marques très sympa! Camaïeu avait de belles collections, des magasins comme La city, Chipie ou Xenara offraient des collections belles et sympathiques. Aujourd’hui même chez Zara c’est devenu moche.

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