« Nous venons d’apprendre dans la presse l’intention du conseil départemental du Finistère de débretonniser le collège de Kerhallet à Brest, pour lui donner une nouvelle appellation conforme à ce qui se passe partout ailleurs en France. Un concours pour trouver une nouvelle appellation est lancé (…) Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une manifestation supplémentaire de la débretonnisation larvée de notre territoire, sans que personne ou presque n’y trouve à redire », s’insurge Yvon Ollivier dans une tribune (Le Télégramme, mercredi 22 mars 2023).
À coup sûr, le conseil départemental tient compte de la demande des familles. On pourrait nous expliquer qu’à partir du moment où la population n’est plus bretonne, il n’y a pas lieu de donner des noms bretons aux établissements scolaires. Cela dit, Maël de Calan pourrait adopter une position ferme et refuser le changement. C’est l’occasion de noter que nombre de collèges et de lycées portent un nom qui n’a aucun rapport avec la Bretagne ; il y a même des noms américains (Rosa Parks…). L’UDB devrait lancer une campagne à ce sujet.
B.M.
Dans un communiqué, Koun Breizh, Sked et Skol Uhel ar Vro écrivent au président du CD29 pour s’opposer au changement d’appellation du collège Kerhallet à Brest.
Lettre ouverte à Monsieur le Président du Conseil départemental du Finistère
Non à la débretonnisation du collège de Kerhallet à Brest !
Nous venons d’apprendre dans la presse l’intention du Conseil départemental du Finistère de débretonniser le collège de Kerhallet, à Brest, pour lui donner une nouvelle appellation conforme à ce qui se passe partout ailleurs en France. Un concours pour trouver une nouvelle appellation est lancé. Un vote est d’ores et déjà prévu pour la fin du mois de mars. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une manifestation supplémentaire de la débretonnisation larvée de notre territoire, sans que personne ou presque n’y trouve à redire. S’il importe de donner à nos écoles des noms de femmes célèbres, au nom de quoi faudrait-il le faire au préjudice d’une langue minoritaire en danger d’extinction ? On trouve toujours une bonne raison pour débretonniser !
Faut-il rappeler que l’urbanisation quand elle s’étend sur des parcelles agricoles portant encore des appellation bretonnes millénaires, engendre de nouveaux noms aussi significatifs que « rue des jonquilles » ?
Faut-il rappeler que suite à la loi 3DS relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l’action publique locale, toutes les communes de moins de 2000 habitants doivent désormais faciliter la tâche de la Poste en donnant une désignation à chaque voie et lieu-dit ?
Pour une commune comme Plouégat-Guérand qui souhaite conserver son patrimoine linguistique, combien d’autres communes bretonnes n’y trouvent rien à redire et débretonnisent à tout va, sans même voir le problème ?
C’est un véritable rouleau compresseur qui s’abat sur la Bretagne et nous trouvons fort dommageable que le Conseil départemental du Finistère emprunte le même chemin.
Vous ne pouvez d’un côté nous assurer de vos meilleures intentions à l’égard de la langue bretonne et de l’autre permettre à vos services de poursuivre la débretonnisation de notre vieux pays. Alors certes, il ne s’agit que d’un nom de collège mais ce nom-là a l’avantage d’être millénaire et de rappeler aux plus jeunes qu’ils ne viennent pas de nulle part ou de la banlieue parisienne, mais bien de Bretagne. Ce vocable est encore lié étroitement au territoire.
Au lieu de débretonniser ce collège, il faudrait au contraire que les enseignants ouvrent l’esprit des élèves à leur passé, à leur territoire ainsi qu’à l’existence de la langue bretonne. Ils pourraient même songer à l’enseigner dans le cadre d’une filière bilingue.
Notre patrimoine toponymique est en grand danger. Sa préservation rencontre les engagements internationaux de la France qui a signé la Convention de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
Aussi, nous vous demandons, Monsieur le Président du Conseil départemental, de renoncer à la débretonnisation du collège de Kerhallet et d’envisager toute action qui permettrait de sauvegarder notre patrimoine toponymique et linguistique, gravement menacé.
Nous nous tenons à votre disposition pour échanger sur ce sujet et rechercher toute solution susceptible de protéger au mieux notre patrimoine culturel. Notre patrimoine toponymique doit être sacralisé aujourd’hui. Notre différence, ce qui nous relie, est le meilleur atout de la Bretagne.
Signé : les présidents de Koun Breizh, Sked, Skol-Uhel ar Vro
Crédit photo : DR
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10 réponses à “Brest. Le conseil départemental du Finistère veut débretonniser le collège de Kerhallet”
Une suggestion pour Maël De Calan et consorts : rebaptiser le collège de Kerhallet en collège Gambetta….
Les Bretons privés depuis des siècles de leur histoire propre n’y verront que du feu.
QUAND ON VEUT DETRUIRE UNE CULTURE ON SUPPRIME LA LANGUE
Bonjour,
Comme dans mon village où des gens du conseil municipal ont nommé des voies « impasse des mésanges », « rue des pinsons » etc.
C’est tout à fait cohérent quand on nous a interdit notre langue pour nous contraindre à devenir des « parisiens de l’Ouest ».
Votre conseil municipal aurait pu trouver « rue des pigeons », « impasse des blaireaux », « rue des bécasses », « avenue des ânes »… Chez moi, il a baptisé une « rue Jules Romain », sans S. J’ai demandé à l’édile qui c’était ce Romain, elle m’a cité le nom d’un écrivaillon originairfe de Haute-Loire, j’ai rétorqué qu’il manquait le S final, et elle m’a contemplé comme si j’étais le roi des emmerdeurs. Bref.
Kerhallet, c’est dans le quartier de Bellevue qui est l’un des bastions islamisés de Brest, alors je ne suis pas vraiment sûr que la plupart des collégiens qui fréquentent le collège de Kerhallet soient vraiment bretons. D’ailleurs, à moins de 250 m de ce collège était située une église, construite dans les années 60, qui a été désacralisée et, je crois, vendue à un particulier. Il ne faut pas trop se plaindre : elle aurait pu être transformée en mosquée. C’est sans doute triste mais il y a déjà bien longtemps que le quartier de Kerhallet n’est plus breton et je suis même étonné que le sujet de la débretonnisation du nom de ce collège puisse être évoqué. Je ne mets plus les pieds dans ce quartier, mais je passe à proximité quand j’emprunte la route qui me conduit vers Kersaint-Portsall. Pauvre Brest !
Je propose » Collège NOMINOE « !!!
Nominoius gouverneur franc (romain) de des Marches de Bretagne (province romaine, donc…) est responsable de la campagne de conquête de Paris contre l’Empereur Germanique. On connais la suite: la francisation de la Bretagne, notemment par l’ajout de régions et « capitales » franques Rennes, Nantes, Ducs et Duchesses…
Cela me rappelle qu’au Hâvre « ils » ont cru intelligent de débaptiser le lycée professionnel des « Vikings » au prétexte qu’il fallait se mettre au goût du jour, et de l’immigration. La composition des élèves ne le justifiait pas, enfin pas tant que ça, et tous les élèves présents arboraient les maillots des dernières promotions « viking » avec fierté quelque soit leur origine ethnique supposée. Ca fait chaud au coeur quand même. Tenir bon, jusqu’au bout !
Après le Lycée, va-t-on débaptiser certaines rues, avenues, places qui ne correspondent plus aux nouvelles populations ? Les Bretons champions des écoles de voile semblent dépassés par le voile tout court !
SKOL AR PENNOÙ SKOULM a yelo mat-tre (ça ira très bien !!!)