Emploi. (Re)négocier son salaire : n’ayez pas peur !

Candidats à l’embauche ou salariés déjà en poste, nombreux sont ceux qui renoncent à négocier leur salaire. Une crainte infondée, et surtout une grave erreur sur le plan financier.

(Re)négocier son salaire : aucune bonne raison de ne pas le faire !

Dans une société française bâtie sur un substrat communiste, parler d’argent demeure un tabou ! Encore plus lorsqu’il s’agit d’en demander plus en négociant une augmentation de salaire. Selon une étude réalisée l’été dernier, seulement 59 % des salariés français auraient l’intention de demander une augmentation de salaire. Une proportion faible comparée à la moyenne mondiale (76 %).

En parallèle, l’inflation délirante frappant les produits de première nécessité ces derniers mois ou encore celle des prix de l’énergie conduisent à réduire davantage le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires du pays. De quoi inciter les salariés à négocier ou renégocier leur salaire, notamment dans certains secteurs d’activité confrontés à une pénurie de main-d’œuvre ?

Pas toujours puisque, si certaines personnes savent parfaitement défendre leur valeur financière, d’autres évitent autant que possible de parler d’une éventuelle augmentation de salaire. Pourtant, s’il existe de nombreuses raisons d’éviter une négociation salariale, aucune d’entre elles n’est bonne ou ne vous aidera à long terme. Sur le plan financier, il faut également garder à l’esprit que ce manque de courage initial peut représenter un manque à gagner conséquent sur la durée et donner lieu à quelques regrets…

Parmi les raisons les plus courantes pour lesquelles les employés ne (re)négocient pas leur salaire lors d’un entretien d’embauche ou une fois en poste, une majorité d’entre eux se sent mal à l’aise à l’idée d’effectuer une telle demande tandis que beaucoup ne savent tout simplement pas comment s’y prendre.

Autre frein souvent évoqué, la crainte, infondée dans la quasi-totalité des cas, de voir sa candidature non retenue pour une offre d’emploi après avoir tenté de négocier son salaire.

L’occasion d’affirmer sa personnalité

En résumé, renoncer à négocier ou renégocier son salaire est une très mauvaise idée ! Y compris, et cela en surprendra certains, du point de vue du recruteur. En effet, se révéler comme un bon négociateur de son propre salaire est l’occasion d’affirmer sa personnalité auprès de son futur employeur et de lui démontrer une certaine audace qui pourrait faire la différence par rapport à d’autres candidats timorés et manquant de confiance en eux.

Cela étant dit, si certains (futurs) salariés sont tentés de franchir le pas, quelques conseils préalables peuvent être utiles avant de se lancer dans la négociation de leur feuille de paie.

Avant l’entretien d’embauche, il est avant tout nécessaire de bien connaître les salaires actuellement proposés pour des postes similaires à celui convoité dans le même secteur d’activité et la même zone géographique. Il est donc très important d’aborder la négociation salariale en connaissant parfaitement sa propre valeur sur le marché de l’emploi pour ne pas être à la merci des dires du recruteur.

De plus, lors de la négociation, il ne faut pas hésiter à demander un salaire situé dans la fourchette haute des rémunérations en vigueur sur des postes similaires. Tout en sachant que l’employeur négociera presque automatiquement à la baisse, il est donc nécessaire d’avoir dès le début une marge de manœuvre plus large pour obtenir satisfaction.

Autre conseil, il est recommandé de demander un salaire très précis pour avoir plus de chance de remporter la négociation. En effet, l’employeur supposera que vous avez effectué des recherches plus approfondies sur votre valeur marchande pour parvenir à ce chiffre précis. En revanche, n’utilisez jamais de fourchette de salaires car cela suggérera que vous êtes prêt à accepter le montant le plus bas, votre interlocuteur sautant alors sur l’occasion.

salaire

Se montrer courtois mais ferme

À l’inverse, avant de négocier un salaire, pensez également à fixer un montant minimal en dessous duquel vous refuserez l’offre d’emploi.

En ce qui concerne les salariés déjà en poste, il s’avère que le choix du moment pour négocier une augmentation est primordial. La plupart des gens attendent la saison de l’évaluation des performances pour demander un ajustement salarial, mais à ce moment-là, votre employeur a probablement déjà décidé des augmentations qui seront accordées à l’équipe. Il vaut donc mieux anticiper en commençant à parler d’augmentation à son patron trois ou quatre mois à l’avance.

En amont de l’entretien d’embauche ou d’une renégociation de salaire, un entraînement répété devant un miroir, en vidéo ou avec un ami jusqu’au point de maîtriser parfaitement son argumentation est nécessaire.

Au début de l’entretien, la présentation jouera aussi un rôle essentiel dans la réussite. Le candidat ou salarié devra ainsi valoriser ses expériences passées, utiles pour justifier le salaire convoité. L’impression faite au recruteur ou à son employeur lors des premières secondes de l’entretien aura aussi son importance : arriver avec confiance et sérénité, tête haute et sourire affiché, pourra conditionner le reste de l’interaction. Dans le même ordre d’idées, se montrer courtois mais ferme au cours de la conversation est la meilleure attitude à adopter.

Enfin, le candidat veillera à ne pas mettre l’accent sur ses besoins personnels, comme la nécessité de faire face à l’augmentation de son loyer ou aux frais engendrés par la garde de ses enfants. Toutefois, il peut être adroit de dresser à son (futur) employeur la liste de ses priorités. Indiquer par exemple lors de la négociation que le salaire est le critère primordial pour vous, suivi du lieu de travail, puis des vacances permet de faire comprendre à votre interlocuteur l’importance de celui-ci pour s’adjoindre vos services.

Crédit photo : Pxhere.com (CC) (photo d’illustration)
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