Depuis le 1er mars, les guides de mesures de la fraction du flux de réserve coronaire ont été retirés de la liste en sus associée à Liste des Produits et Prestations Remboursables (LPPR). La Société Française de Cardiologie s’en insurge et espère que les autorités reviendront sur cette décision qui revient à dérembourser ce dispositif médical de diagnostic jugé essentiel par les cardiologues (notez qu’au même moment, les « transitions sexuelles » sont remboursées….cherchez l’erreur).
FFR, qu’est ce que c’est ?
La mesure de la réserve coronaire (ou FFR, acronyme du terme anglais « Fractional Flow Reserve ») est une technique utilisée au cours d’une coronarographie pour juger de l’importance d’un rétrécissement d’une artère coronaire.
La mesure du rétrécissement se fait en détectant la différence de pression entre l’aval et l’amont d’une sténose, le lit d’aval étant vasodilaté au maximum.
Elle nécessite l’emploi d’une sonde spéciale de coronarographie, munie d’un capteur de pression, reliée à une console d’affichage. Cette sonde est mise en place dans l’artère coronaire à examiner et la mesure est effectuée après injection d’un vasodilatateur en aval du rétrécissement. La mesure est exprimée en pourcentage : proche de 100, l’artère est perméable sans rétrécissement.
La reproductibilité de l’examen est bonne, avec une faible variabilité, quelles que soient les conditions hémodynamiques. Il existe un certain nombre de causes d’artefacts pouvant nuire à la précision de la mesure.
La quantification du degré du rétrécissement artériel peut aider à porter une indication d’angioplastie coronaire. Il permet ainsi de réduire le taux d’accidents ou de récidive des lésions.
Au-dessus de 0.8, la sténose est considérée comme non significative, sans indication de revascularisation et ce seuil est communément admis dans les recommandations européennes et américaines.
Une réserve diminuée est corrélée avec un risque plus important de survenue d’une maladie cardio-vasculaire.
En pratique, elle est essentiellement utilisée pour les sténoses jugées visuellement « intermédiaires » afin de décider d’une angioplastie ou non. Dans ce cas, environ un tiers des lésions se révèlent être significatives, justifiant une revascularisation
Des cardiologues montent au créneau et lancent une pétition
Dans une lettre ouverte le Professeur Christophe Leclercq, Président de la Société Française de Cardiologie et Vice-Président du CNPCV s’adresse au Ministre de la Santé en ces termes :
Monsieur le Ministre,
En tant que cardiologues, nous souhaitons attirer votre attention sur une décision qui risque de mettre en danger la prise en charge de nos patients atteints de pathologie coronarienne. Nous sommes profondément préoccupés par la radiation des guides de mesures du flux de réserve coronaire de la Liste des Produits et Prestations Remboursables (LPPR) à partir du 1er mars 2023, sans aucune concertation préalable avec les professionnels de santé.
Les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité en France pour les plus de 65 ans et pour les femmes, avec 400 morts par jour. Chaque année, il y a 220 000 angioplasties coronaires en France, soit une intervention toutes les 2 minutes, et 120 000 infarctus qui sont à l’origine de 40 000 décès.
La radiation des guides de mesures du flux de réserve coronaire de la LPPR va conduire à un accès restreint et inégal sur le territoire, une dégradation de la prise en charge des patients victimes de maladies coronariennes, conduisant à une réelle perte de chance pour ces patients :
Les guides de mesures du flux de réserve coronaire sont utilisés pour optimiser le diagnostic de la maladie coronarienne, permettant une prise en charge innovante et efficace des patients. En effet, ces dispositifs médicaux sauvent des vies (de récentes études montrent que ces dispositifs divisent par 4 la mortalité à 3 ans pour les patients) et sont économiquement responsables pour le système de santé (limitant la pratique d’actes non nécessaires pour les patients et divisant par 2 la ré-hospitalisation à 3 ans). Alors que cette technique a démontré son bénéfice pour les patients et le système de santé, elle est encore en phase d’adoption croissante: cette technique est inégalement déployée en France avec un taux d’utilisation moyen autour de 10 %. Cette utilisation de cette technique est largement inférieure en France par rapport à nos voisins Européens dont le taux d’utilisation approcher les 30%.
En tant que médecins, nous avons la responsabilité de défendre les intérêts de nos patients et de leur assurer une prise en charge optimale. Nous sommes convaincus que la radiation des guides de mesures du flux de réserve coronaire de la Liste des Produits et Prestations Remboursables aura des conséquences désastreuses sur la santé de nos patients, et nous ne pouvons pas rester silencieux face à cette situation.
C’est pourquoi nous demandons au ministre de la Santé et de la Prévention de maintenir l’inscription de ces produits essentiels sur la liste en sus associée à la Liste des Produits et Prestations Remboursables. Nous appelons également à une concertation avec les professionnels de santé pour garantir une prise en charge équitable et efficace de la maladie coronarienne.
Nous espérons que vous tiendrez compte de nos préoccupations et que vous agirez rapidement pour assurer une prise en charge optimale de ces maladies cardiaques majeures.
Très Respectueusement,
Professeur Christophe Leclercq, Président de la Société Française de Cardiologie et Vice-Président du CNPCV et les membres du collectif
Une pétition ayant déjà recueilli plus de 6000 signatures est disponible ici
Une chose est certaine : entre les personnels hospitaliers de moins en moins nombreux, les déserts médicaux qui s’agrandissent, le déremboursement progressif de nombreux médicaments, les scandales liés à l’industrie pharmaceutique, les menaces de fermeture sur les maternités, la France est en passe de venir réellement un pays sous développé en matière de Santé, malgré un taux de charge, d’impôts, de prélèvements sociaux, parfois asphyxiant. Où est l’argent ?
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
5 réponses à “Déremboursement de la mesure de la FRR. La santé cardiaque des Français est-elle en danger ?”
Que vous êtes pingre !
Il faut bien rembourser les protections périodiques !
C’est élémentaire mon cher Watson…..on dérembourse, on ferme des lits, des cliniques, on supprime des examens importants révélant des pathologies sérieuses, on ferme les urgences, on manque de personnel mais on ne reprend pas les » lépreux infirmiers » non vaccinés et donc si on ne peut plus se soigner il y aura moins de malades, plus de morts et moins de dépenses de santé !
en revanche ils donnent des serviettes hygiéniques aux étudiantes, des chèque de ceci ou de cela, le pognon de dingue mais pas pour tout!
Le vaccin et les substitus comme le remdesivir pour faire mourir les vieux n’ont pas ete assez efficases, alors avec les effets indesirables sur le coeur, ils pensent se debarasser d’encore plus de monde, aux armes citoyens for…….. au lieu de reter chez vous bras croisés devant BFMTV !!!!! c’est pour votre vie et celles de vos enfants, bande de moutons.
Un des buts cachés ne serait il, tout simplement pas, de hâter la disparition des fameux « boomers », boucs émissaires actuels ? Plus vite ils crèvent, mieux c’est pour récupérer leurs pensions.