Internationalement recherchée depuis 2010, la Nigériane Jeff Joy était sur la liste des 100 fugitifs considérés les plus dangereux par les autorités italiennes. Le 8 mars dernier, elle a atterri menottée à l’aéroport de Rome Ciampino.
Membre éminent de la mafia nigériane opérant en Italie, elle y avait été condamnée à 13 ans de prison par contumace pour les accusations de réduction en esclavage, trafic d’êtres humains, proxénétisme et association de malfaiteurs. Selon une enquête menée de 2006 à 2007 par la Brigade Mobile de la Police d’Ancône, Jeff Joy jouait un rôle de premier plan dans le transport illégal de jeunes Nigérianes vers l’Europe – Italie, Espagne et Hollande – pour les contraindre à la prostitution. Elle aurait eu recours à des violences et des menaces de toutes sortes pour y parvenir.
Après l’émission d’un mandat d’arrêt international émis par Rome et au terme d’une intense activité de recherche menée sur place – qui a vu mobiliser un expert italien en immigration et les services locaux de renseignements – le 4 juin 2022, la fugitive de 48 ans était arrêtée au Nigeria. Son extradition est une première dans les relations entre les deux pays.
La mafia nigériane, et sa branche Black Axe, est l’une des organisations criminelles émergentes les plus dangereuses au monde. Elle fait, à ce titre, l’objet d’une surveillance D’Interpol dans tous les pays où elle est présente. Trafic de drogue, d’organes et d’êtres humains, fraudes sur internet, ses champs d’activités sont vastes et ses méthodes tout à fait spécifiques : ultra-violente, elle mêle, aux abus physiques et aux menaces sur les familles, les rites juju (le vaudou nigérian).
Dans le cas de la prostitution, le processus est connu : les jeunes filles sont embobinées dans leurs pays d’origine avec la promesse d’une vie meilleure en Europe. Elles devront ensuite se vendre pour rembourser les passeurs : le coût de la traversée dont elles ne soupçonnaient pas le montant est gonflé par les exploiteurs variant de 30.000 à 60.000 euros. Cela signifie plusieurs années d’esclavage. Même les moins ingénues, suspectant un rachat de la dette en nature, pensent qu’il s’agira effectuer quelques passes, se retrouvent privées de liberté et maltraitées pendant des années. Pour induire leur docilité et rompre toute tentative de réaction, elles seront soumises aux pires sévices : viols en groupe durant plusieurs jours, tortures, assassinats des rebelles sous leurs yeux, courriers de la drogue devenus inutiles démembrés à titre d’exemple. Menaces faites à la famille restée au pays. La superstition fera le reste : les cheveux, les poils pubiens, les bouts d’ongle et les morceaux de peau qui lui ont été prélevés avant le départ seront une ultérieure garantie, les mauvais esprits la retrouveront où qu’elle se trouve pour lui attirer folie, maladie, stérilité, mort sur elle ou ses proches.
« L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) soulignait en 2019 qu’entre 2014 et 2016, le nombre de femmes nigérianes arrivant en Italie était passé de 1 454 à plus de 11 000. Elle estimait que 80 % d’entre elles – dont un nombre croissant de mineures – étaient susceptibles de finir dans des réseaux de prostitution. »
Le 14 février dernier, à Siracuse, une autre Nigériane a elle aussi été arrêtée avec l’accusation de trafic d’être humains et de proxénétisme de mineurs. Elle venait prélever les jeunes filles dans des centres d’accueil de migrants si nombreux en Sicile, et grâce au même mélange d’intimidations, de violences et de rites juju, elle les livrait à la prostitution. Selon les premières reconstructions, la Madame s’appuyait sur deux complices au Nigeria et en Libye.
Ce phénomène, qui croit proportionnellement aux flux migratoires, est de plus un cercle vicieux : des victimes deviendront à leur tour maquerelles et se chargeront de l’exploitation de leurs cadettes en Afrique pour venir gonfler les rangs de la prostitution de rue en Europe.
De quoi reconsidérer la réalité de l’immigration comme source d’enrichissement, et rendre encore plus urgentes les campagnes de sensibilisation visant à alerter les candidates au départ sur la réalité de l’El Dorado européen.
Quant aux 5 à 8 millions de clients italiens qui arpentent les rues à la recherche de rapports sexuels payants, la sénatrice 5 étoiles Alessandra Maiorino s’adresse directement à eux dans un projet de loi qui vise à les pénaliser : « Mon projet de loi ne frappe pas ceux qui se prostituent mais ceux qui, en utilisant l’argent, pensent pouvoir acheter l’accès au corps d’un autre être humain. Sans savoir que ce geste met en mouvement tout le système de traite. » Une traite des plus inhumaines, qu’ils financent de leur poche.
Audrey D’Aguanno
Photo : DR
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3 réponses à “Immigration et esclavage sexuel : la grande manitou de la mafia nigériane extradée en Italie”
Les musulmans pratiquent l’esclavage depuis bien longtemps!.. ainsi au huitième siècle ils ont envahi le Maghreb et ils ont forcé la population berbère (chrétienne) à se convertir à l’islam…ce motif religieux était élargi par celui de faire du butin: argent, pierreries, trésor, bétail et bétail humain, ramenant des centaines d’esclaves berbères, ceci légitimé par le coran(XL VIII,19,20), leur prophète Mahomet avait, lui-même, des esclaves…Les musulmans faisaient des razzias sur les côtes françaises, méditerranéennes, ils enlevaient tous les non-musulmans qu’ils pouvaient et les revendaient comme esclaves sur les marchés d’Alger, les hommes étant castrés afin qu’ils ne donnent pas de descendants… qui pourraient leur reprocher, plus tard, cet esclavage comme le font les Noirs des Amériques, maintenant!…les femmes étaient mises dans des harems où elles faisaient des petits musulmans, après avoir été violées!…
Ah ! bon, ce n’est pas le méchant blanc qui oblige ces pauvres filles à la prostitution mais des gens de la même race…..ça va être compliqué d’accuser le colonalisme passé et de mettre ça sur le dos du racisme !
si l’italie ne permettait pas aux prostituées nigériane de travailler mais les expulsait illico, ça simplifiait le problème, non? ils permettent mais s’en plaignent!