Santé. Troubles musculo-squelettiques : que sait-on de cette maladie professionnelle touchant 8 salariés sur 10 ?

Les troubles musculo-squelettiques touchent de plus en plus de salariés en France, près de 8 sur 10 selon une récente étude. Quels facteurs peuvent contribuer à la survenue de cette maladie professionnelle ?

Troubles musculo-squelettiques : de quoi s’agit-il ?

Souvent abrégés en TMS, les troubles musculo-squelettiques regroupent des affections touchant les articulations, les muscles et les tendons. Le plus souvent, ils surviennent au niveau du dos ou des membres supérieurs (poignet, épaule, coude). Quant aux membres inférieurs comme les genoux, ils sont plus rarement atteints.
Si plusieurs causes peuvent expliquer leur développement, c’est généralement l’activité professionnelle de l’individu touché par ces TMS qui joue le rôle principal dans leur survenue, leur maintien ou leur aggravation.
Selon les services de l’Assurance Maladie, les troubles musculo-squelettiques les plus fréquemment signalés dans le pays sont le syndrome du canal carpien au poignet (38 %), le syndrome de la coiffe des rotateurs à l’épaule (30 %), l’épicondylite latérale au coude (22 %) et les lombalgies (douleurs au niveau du bas du dos) (7 %). Concernant  les membres inférieurs, le TMS le plus connu est l’hygroma du genou (2 %).
troubles musculo-squelettiques

Source : Assurance maladie à partir des chiffres de 2017.

La première cause d’indemnisation pour maladie professionnelle

L’évolution de ces troubles musculo-squelettiques est préoccupante puisqu’ils ont augmenté de 60 % en France depuis 2003. Plus éloquent encore, l’Assurance Maladie indiquait en septembre 2022 que, au titre de l’année 2015, ces TMS ont représenté plus de 87 % des maladies professionnelles ayant entraîné un arrêt de travail ou une réparation financière en raison de séquelles. Ce qui en a fait la première cause d’indemnisation pour maladie professionnelle en France. À lui seul, le mal de dos représente par exemple 20 % des accidents du travail.

Plus récemment, une étude réalisée par l’institut de sondage Ifop et dont les résultats ont été publiés au mois de janvier 2023 a révélé que 86 % des salariés français souffraient de troubles musculo-squelettiques.

D’autre part, pour les trois quarts d’entre elles (77 %), les personnes interrogées lors de l’enquête ont directement attribué ces douleurs à l’exercice de leur activité professionnelle. En particulier les télétravailleurs à temps complet (93 %), les ouvriers (91 %), les travailleurs manuels (89 %) et les salariés souffrant du dos quotidiennement (86 %).

troubles musculo-squelettiques

Toutefois, le cas français n’est pas une exception puisqu’une enquête européenne réalisée il y a quelques années sur les conditions de travail montrait qu’en 2015 les maux de dos (44 %) et les douleurs musculaires du cou et des membres supérieurs (42 %) représentait les deux premiers problèmes de santé dont avaient souffert les travailleurs au cours des 12 mois précédents. Les douleurs musculaires des membres inférieurs avaient concerné également 30 % d’entre eux.

Plusieurs facteurs favorisant l’apparition des troubles musculo-squelettiques

Après ce constat, il est ensuite nécessaire de s’intéresser aux facteurs favorisant la survenue de ces TMS. À ce sujet, le ministère du Travail indique sans détour que ces troubles « sont directement liés aux conditions de travail, même s’il convient également de tenir compte des caractéristiques individuelles des salariés comme l’âge, l’état de santé ou l’histoire individuelle ».

En clair, les symptômes physiques surviennent quand le salarié dépasse ses capacités fonctionnelles et ne bénéficie pas d’une récupération suffisante. Dans ces conditions, les tissus mous au niveau des articulations sont alors hyper sollicités. Par ailleurs, on distingue trois familles de facteurs de risques parmi ceux principalement à l’origine de ces troubles musculo-squelettiques :

Tout d’abord les facteurs biomécaniques, comprenant quatre principaux paramètres favorisant l’apparition des TMS lorsqu’ils sont combinés ensemble : la posture, la force, la répétition et la durée de l’activité.

Viennent ensuite les facteurs environnementaux. Ces derniers peuvent en effet aggraver les contraintes précédemment décrites et désignent par exemple les pressions mécaniques produites par le contact du corps avec des objets extérieurs, les chocs, les vibrations, la qualité de l’éclairage ou le froid.

Enfin, les facteurs organisationnels peuvent recouvrir quant à eux des problèmes d’organisation et d’environnement de travail jouant un rôle sur l’émergence des troubles musculo-squelettiques chez le salarié. Les éléments liés à la possibilité de contrôle, à la clarté de la tâche, aux relations interpersonnelles, aux contraintes de temps ou encore aux cadences imposées font partie des facteurs identifiés.

Certains secteurs d’activité davantage touchés

D’autre part, une certaine dimension psychosociale avec la façon dont le travail est perçu par les salariés et reconnu par la hiérarchie peut aussi être prise en compte. Une insatisfaction due à un travail monotone, un stress et une pression excessive ou encore des relations sociales dégradées peuvent ainsi contribuer à l’apparition de troubles musculo-squelettiques.

Autre information révélée par l’Assurance Maladie, sept secteurs d’activité professionnelle seraient particulièrement touchés par les troubles musculo-squelettiques : transport et logistique, commerce, agroalimentaire, bâtiment et travaux publics, propreté, industrie métallurgique, aide et soins à la personne.

À noter également en définitive que, si la très grande majorité des cas de troubles musculo-squelettiques est imputée à l’activité professionnelle, les loisirs (le jardinage, le bricolage, la pratique sportive…) peuvent également provoquer leur survenue.

Crédit photo : Pexels.com (photo d’illustration)
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Une réponse à “Santé. Troubles musculo-squelettiques : que sait-on de cette maladie professionnelle touchant 8 salariés sur 10 ?”

  1. Brounahans l'Alsaco dit :

    le jardinage, le bricolage, la pratique sportive… peuvent également provoquer leur survenue … Sans blague ?
    La première cause de tous les troubles organiques se trouve dans notre carburant ! Vous avez beau avoir une Ferrari si vous mettez de la mayonnaise dans le réservoir elle souffrira de troubles ! Il en va de même pour notre organisme. la malbouffe, totalement anti-physiologique, fait grincer les articulations à elle seule. Quand les conditions d’utilisation de l’organisme sont en plus mauvaises, la souffrance vient nous rappeler nos « fautes »
    La souffrance n’est rien d’autre qu’un signal d’une faute contre les lois de la nature. Notre problème, nous cherchons toujours des causes externes à notre comportement sauf à nous interroger sur notre alimentation.
    Changer de bouffe est plus difficile que de changer de conjoint, de religion, de parti politique et même de genre !

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