Les sanctions occidentales pourraient entraîner une baisse sensible de la production pétrolière russe

Si dans l’ensemble les sanctions économiques mises en place par les pays occidentaux contre la Russie à la suite de son attaque contre l’Ukraine n’ont pas grandement influé sur la vie quotidienne des Russes, certains secteurs de l’économie pourraient rencontrer des problèmes. C’est notamment le cas de la production pétrolière.

C’est ainsi que plusieurs médias russes font état ces jours-ci d’une étude réalisée par la société de conseil Yakov & Partners (anciennement filiale russe de McKinsey) selon laquelle la production pétrolière russe (10 millions et demi de barils par jour, soit la deuxième place mondiale derrière les États-Unis et devant l’Arabie Saoudite) pourrait être vulnérable à moyen terme en raison de sa forte dépendance aux équipements importés.

Andreï Streltsov, l’un des co-auteurs de ce rapport, cité par RBC, explique : « Selon nos estimations, si la situation ne change pas radicalement, d’ici 2030, le pays pourrait perdre jusqu’à 20% du niveau actuel de production ». Or, le marché de la production pétrolière russe représente entre 17,8 milliards (2022) et 20 milliards de dollars (2021).

Selon le le service de presse du ministère russe de l’Énergie, des travaux sont d’ores et déjà en cours pour trouver des moyens de substitution à cette dépendance actuelle : « En particulier, un ensemble d’unités de fracturation hydraulique est en cours de test, et des équipements pour l’exploration ont été testés avec succès » tandis que «  des équipements […] pour la construction de puits de pétrole et de gaz offshore » sont en cours de développement.

Par ailleurs, les opérateurs étrangers (Baker Hughes, Haliburton, Schlumberger, Weatherford etc.) qui représentaient 20% de la production pétrolière russe avant le début de la guerre en Ukraine, ont suspendu leurs activités en Russie au cours de 2022, cédant parfois leurs actifs à leur direction locale. Selon RBC, « les entrepreneurs des pays hostiles ne représentent que 15 % du marché russe du forage, mais ils jouent un rôle clé dans les segments de services pétroliers de haute technologie qui seront les plus demandés à mesure que les réserves conventionnelles s’épuisent et que la part des réserves de pétrole difficiles à récupérer augmente. […] Un scénario négatif pour le marché des services pétroliers pourrait se matérialiser si la pénurie de technologies russes se poursuit et si le régime de sanctions se durcit encore. »

Certains experts prédisent même que la production pétrolière russe pourrait baisser de 10 à 15% dès 2023 en raison des sanctions occidentales.

Karl Goschescheck

Crédit photo : wikipedia (cc) Artur1917 (CC BY-SA 3.0)

[cc] Breizh-info.com, 2023, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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7 réponses à “Les sanctions occidentales pourraient entraîner une baisse sensible de la production pétrolière russe”

  1. Maury dit :

    Bruno rigolo avait prédit la destruction de l’économie russe suite aux sanctions. SIC ! La croissance est à peine affectée, en tout cas moins que la notre.
    Par peur du ridicule, il vaudrait mieux éviter de l’imiter.

  2. Gaï de ROPRAZ dit :

    La production pétrolière Russe serait en baisse ? Et alors ?… Le pétrole dispose encore de beaux jours devant lui. Que sa production en un endroit donné baisse, c’est autant de gagné lorsque la production reprendra ses activites, , alors que des puits concurrents s’essoufflent ! Le seul danger serait la substitution du petrole par un autre minerais moins cher. On en est loin !…

  3. ubersender dit :

    Depuis au moins une décennie la Russie a su s’adapter aux sanctions, notamment en matière agricole, domaine dans lequel elle a développé les infrastructures lui permettant d’assurer une quasi-autonomie. Ne doutons pas, à rebours des analyses de Mc Kinsey Russie, qu’elle saura adapter sa production pétrolière et trouver les débouchés sur les marchés « amicaux » qui répondront à la demande occidentale moyennant une marge confortable, comme c’est déjà le cas avec l’Inde.

  4. NOEL dit :

    Ce n’est pas demain que l’économie Russe va être à genoux contrairement aux prévisions d’un spécialiste en la matière notre Bruno Lumière à tous les étages , le marché Russe trouve toujours des pays amis où de circonstance .

  5. mouchet dit :

    Etonnant article sur la productivité de la Russie endettée seulement de quelques centaines de milliards alors que l’occident est endetté de plus de 290’000 milliards irremboursables. Puisque la planche à billet fonctionne perpétuellement sur tout, aux USA, qui ont une balance commerciale déficitaire de 890 milliards avec la Chine. La Russie livre 25% de l’uranium aux USA. La France est endettée de plus de 4’200 milliards irremboursables plus tous les déficits. La Russie baisse sa productivité de 10 à 20 % c’est normal et alors. Dans 30 ans nous aurons l’électricité par la fusion type ITER illimité donc la fin du pétrole et du gaz pour au moins 60%. Nous avons une inflation de plus de 60% encore contenue avec de la dette, la pire des utopies économiques. Puis on dépend de la Chine à 85% pour les produits manufacturés, sans aucune ressources énergétiques. Les ressources de la Russie sont exploitées qu’à 50% et a des réserves immenses pour plus de 60% des réserves mondiales. Bref la guerre du gaz des dettes irremboursables et du pétrole moins cher de la Russie, que les USA ont vu un concurrent donc en guerre contre la Russie, on l’a perdue avant de l’avoir commencée et contre nous, les 3/4 de l’humanité qui refuse la suprématie du dollars. Conclusion : Que ce soit en dettes, en productivité, en budget, en armement, en économie, nous sommes tous interdépendants. Donc inutile de faire une guerre pour cela on n’arrivera nul part.

  6. mouchet dit :

    L’article est intéressant sur les chiffres fournis plus ou moins exacts. Mais le pire et le plus inquiétant ce sont les perspectives économiques et l’endettement gigantesque irremboursable, chiffrés de l’Europe en faillite annoncée. Nous avons obéi au dictat des USA pour éviter l’effondrement du dollars et des dettes financières. Donc sur ordres américain de se dissocier de la Russie alors qu’il fallait faire exactement le contraire. Pour le reste les calculs d’apothicaires de chiffres sont illusoires et vont nul part l’avenir n’est pas là. La seule manière de s’en sortir au détriment des USA, c’est faire L’Europe continentale fédérale avec la Russie comme le préconisait le Général de Gaulle qui détestait la machine offset d’imprimerie dollars et il avait diablement raison.

  7. patphil dit :

    ça ils s’en fichent! l’idéologie des sanctions les ravit, ils sont contents d’eux, les prix explosent , bof les ploucs n’ont qu’à travailler plus!

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