Depuis qu’Emmanuel Macron et le gouvernement d’Elizabeth Borne ont lancé la réforme des retraites, des opposants – Nupes, syndicats – et les médias parlent de grèves pour nommer les manifestations successives. Or, peut-on parler de grèves pour les manifestations en cours contre la réforme des retraites ?
Quel texte légal fixe le droit de grève reconnu par la Constitution ? Le droit de grève est inscrit à l’alinéa 7 du préambule de la Constitution de 1946, repris par la Constitution de la Ve République. Il est défini juridiquement comme « la cessation collective et concertée du travail en vue d’appuyer des revendications professionnelles ».
Le dictionnaire juridique le précise ainsi : « La grève est la dénomination donnée à un mouvement collectif pris à l’initiative de tout ou partie du personnel d’une entreprise, destiné en général à contraindre l’employeur à la négociation des conditions de travail et de rémunération ».
Il est donc clair que les manifestations actuelles contre la réforme des retraites ne relèvent pas du droit de grève mais du droit de manifester. En effet, il ne s’agit pas d’un conflit entre employeurs et salariés mais d’une opposition politique et idéologique contre un président de la République et un gouvernement qui veulent réformer les règles des régimes de retraite.
Parler de grève dans ce cas relève de l’imposture.
Quelles sont les règles du droit de manifester ? C’est le décret-loi du 23 octobre 1935 qui fixe, pour la première fois, une réglementation d’ensemble sur l’action de manifester sur la voie publique. Ses dispositions sont désormais intégrées au Code de la sécurité intérieure.
La manifestation est définie comme « une réunion organisée dans un lieu public ou sur la voie publique pour exprimer une conviction collective. Elle peut être fixe (sit-in) ou prendre la forme d’un cortège. Il s’agit d’un moyen de pression à l’égard des politiques.».
Ainsi, quand des dirigeants syndicaux ou politiques, comme le député LFI Louis Boyard lance « un blocus challenge » (sic) en proposant : « On s’attend à ce que tous les lycées et toutes les universités soient bloqués (…) C’est pourquoi on lance le hashtag #BlocusChallenge : postez vos plus belles photos de blocus de lycée et d’université », ils sortent du droit de manifester et proposent une action de type insurrectionnel.
Ces déclarations et les actions conduites sur le terrain pour empêcher ceux qui le souhaitent de travailler ou d’étudier démontrent une nouvelle fois la force des courants d’extrême gauche et leur totale impunité quand ils violent les lois en utilisant la violence.
Ainsi, Emmanuel Macron et le gouvernement Borne auront réussi, en proposant une loi de réforme des retraites inadaptée, mal préparée, mal présentée, à redonner une popularité à des partis et des syndicats en perdition.
JF Lebreton
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5 réponses à “Grève du 7 mars 2023. Une mobilisation politique de type insurrectionnel ? [L’Agora]”
Les vieux » stals » sont à l’action. Les questions concernant la retraite ne les intéressent pas. Ils ont des solutions : faire payer les » riches ».
Raisonnement intéressant mais évidemment trop restrictif quant au droit de grève. Le préambule de la constitution de 1946 dit seulement que la grève doit être exercé conformément à la loi, or aucune loi ne limite la grève à une situation de négociation avec l’employeur. Selon la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, les travailleurs peuvent recourir à « des actions collectives pour la défense de leurs intérêts, y compris la grève ». La retraite fait clairement partie des « intérêts ».
« Ils reculent l’âge de la retraite mais avancent l’âge de la mort » … Enfin un slogan qui a du sens : car tout ce à quoi nous assistons tend effectivement à cela : repousser l’âge du départ à la retraite -idéalement à 70 ans ; réduire l’espérance de vie – idéalement à 80 ans – et les conditions optimales seront requises pour satisfaire les exigences des actuariels de fonds de pensions tels BlackRock (second actionnaire de Pfizer !) pour qui la rentabilité de la gestion des pensions est corrélée à un service d’une dizaine d’années. C’est l’une des missions assignée à Macron, VRP multicartes Pfizer-BlackRock
les syndicats qui ont voté et fait voter macron font mine de s’opposer à sa loi, mais la semaine prochaine , quand elle sera promulguée, tout rentrera dans l’ordre
Certes les syndicats redorent leur blason lors ces occasions, mais c’est de courte durée;
Cette propension à considérer les blocages comme partie intégrante du droit de gréve pénalise totalement la légitimité du combat et de la cause .
Je me suis toujours demandé comment les grévistes qui bloquent les routes et/ou le pays avaient-ils cette logique de vouloir bloquer les autres français tout en voulant les persuader ?
je ne demande pas forcément aux personnes d’avoir l’intelligence d’imaginer que l’autre ne pense pas comme elle, mais au moins d’imaginer que de faire chier quelqu’un ne le fera pas changer d’avis !!!!
En 2022, sur les deux candidats, Marine et le RN avaient clairement proposé un age pivot à 60 ans pour ceux qui avaient travaillé suffisamment ! les Français ont eu le choix, les syndicats aussi, y compris la neutralité
on connait la suite.
La meilleure retraite reste celle où l’on est en bonne santé, et épanoui. La vie sans travail n’est pas une fin en soi. Je conseille de soigner son capital santé pour une fin de vie meilleurs, sport, bonne alimentation, loisirs , fuir le stress donc les médias.
Bonne journée à tous