Locution à la mode, la charge mentale semble affecter tout le monde, enfin… surtout les femmes. Les articles sur le sujet sont sans ambages « un épuisement 100% féminin », « une double peine pour les femmes », « le syndrome des femmes épuisées ».
Le Larousse la définit comme « le poids psychologique que fait peser (plus particulièrement sur les femmes) la gestion des tâches domestiques et éducatives, engendrant une fatigue physique et, surtout, psychique. » Entre préparation des repas, courses, ménage, enfants, trajets, factures… et cela après une journée de travail, oui, le rythme de vie des femmes contemporaines est absolument frénétique.
Un débat biaisé
Selon rapport INSEE de 2017, les femmes assument au sein de la famille 64% des tâches domestiques et 74% tâches parentales. Une inégalité palpable vécue au quotidien, par les premières générations sans aucune structure familiale d’arrière fond. Fini le temps des mamies présentes pour nous aider, des huit tantes et des quatorze cousines toujours prêtes à mettre la main à la pâte, fini les familles nombreuses où chacun jette un œil sur l’autre. La communauté familiale a laissé la place à la famille individualiste, où la mère est souvent esseulée sans avoir jamais été conseillée par les générations précédentes. La modernité c’est aussi ça : la rupture de la transmission et du lien entre les générations.
Ces statistiques n’en restent pas moins totalement biaisées, car elles ne sont jamais mises en parallèle avec le pourcentage de femmes qui renonceraient volontiers à leur carrière pour se dédier à leur famille, ni le nombre d’entre elles qui préféreraient une pause ou un temps partiel. La charge mentale n’est pas due aux corvées ou aux enfants à gérer, mais le plus souvent à l’obligation pour les mères de trouver un emploi, un salaire ne suffisant désormais plus pour faire vivre une famille.
Bien que le message féministe, faisant des activités domestiques et de l’enfantement des besognes inférieures et de la carrière la source de l’épanouissement féminin, ait convaincu, l’heure est au désenchantement : une femme sur deux n’est pas heureuse au travail, et seules 2 sur 10 se déclarent pleinement satisfaites de leur situation professionnelle. Or, ces deux données – charge mentale et obligation de travailler – ne sont jamais rapprochées.
Énième attaque au mâle
Seuls les manquements du conjoint sont mis en cause. Comme si la responsabilité de faire vivre une famille était une panacée. On demande aux hommes de subvenir aux besoins, de gagner toujours plus… tout en étant plus présents à la maison. Entend-on ces messieurs chouiner ? Non. On nous ressasse que la charge mentale serait un conditionnement patriarcal doublé d’une arnaque : durant deux guerres mondiales, les hommes étant partis guerroyer, les femmes les auraient remplacés à l’usine, tout en administrant encore le foyer. La paix retrouvée, les choses seraient demeurées ainsi. Que millions de ces hommes y aient laissé leur peau n’a pas l’air d’inquiéter les scientifiques de la charge mentale. Que les emplois exténuants, dangereux ou simplement longs aient historiquement été l’apanage de ces messieurs, ne les effleure pas un instant. Silence total sur le sacrifice masculin. Et que cela ne vienne à l’esprit d’aucune de ces affabulatrices de domination masculine est dire le conditionnement qu’elles ont subi. Incapables de réfléchir ou d’ouvrir un livre d’histoire, elle se sont persuadées d’être des victimes, membres d’une minorité exploitée, minorée, brimée.
Renouer avec le réel, avec la vie et son effort constant
Fonder une famille demande sacrifice et don de soi. Le bien-être et la satisfaction de ses membres auront la priorité… ce que les générations actuelles, concentrées sur leur personne et ne concevant plus l’effort, ont totalement perdu de vue.
Quand les deux conjoints travaillent, un partage des tâches domestiques et éducatives est inévitable. Mais qu’on se le dise : les hommes et les femmes sont biologiquement différents, la parité égalitaire est une utopie, et cela ne changera pas à coups de législations sorties des cerveaux tordus des Marlène Schiappa et autres Sandrine Rousseau. « Si nos environnements ont beaucoup changé depuis trois cents ans, nos gènes sont quasiment identiques depuis trente mille. (…) À peu près tous les couples deviennent traditionnels dès qu’ils ont des enfants (…). Les hommes vont travailler plus pour gagner plus et les femmes vont voir dans la famille une de leurs priorités existentielles aux dépens de leur travail rémunéré. » (1)
L’ennemi, ce n’est pas l’homme qui essème ses chaussettes sales ou qui débarrasse mal la table (si c’est un cas clinique : personne ne vous oblige à vivre ou fonder une famille avec) mais le travail de sape entrepris pour miner les couples et atomiser les familles. Leurs membres doivent devenir des atomes pour « profiter de la vie », « arrêter de se sacrifier », « se retrouver », « penser à elles/eux ». Pas que ce soit mal, mais c’est incompatible avec la vie de famille. Cette dernière nécessite que l’on trouve la félicité et l’épanouissement en son sein, et non ailleurs. Encore une fois, en France en 2023, personne n’est contraint ni à vivre en couple, ni à avoir des enfants.
Si nous avons trop de choses à faire, penser, organiser, ce n’est pas la faute des mâles moins efficaces dans la gestion de l’intendance domestique, mais des rythmes de vie et des croyances erronées. Chesterton observait avec justesse « le féminisme pense que les femmes sont libres lorsqu’elles servent leurs employeurs, mais esclaves lorsqu’elles aident leurs maris. » Non, le capitalisme et son bébé, le féminisme, ne nous ont pas libérées en nous faisant croire que notre salut était à l’usine ou au bureau !
Ce n’est donc pas plus d’indifférenciation homme-femme dont nous avons besoin, mais de son contraire : le retour à une économie digne où le revenu du père permet à toute la famille de jouir d’une mère présente, un salaire pour les femmes s’occupant de leurs enfants. À défaut de ces utopies qui ne sont pas pour demain, aménager les horaires pour les femmes salariées, leur concéder plus d’élasticité et plus de temps partiel. Ce qui suppose, certes, de désavouer la société capitaliste et d’en faire sécession, ce qui ne sera à son tour possible qu’en s’engageant, en militant, en manifestant contre ce système qui nous aliène, détruit nos familles et pourri notre quotidien.
Audrey D’Aguanno
(1) Peggy Sastre, journaliste scientifique spécialiste de Darwin.
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2 réponses à “Charge mentale : pleurnicherie de femmes, réalité ou dévalorisation masculine ?”
haro sur les femmes, haro sur les hommes, bref tout le monde doit être « déconstruit »
Bonjour,
Vous ne semblez effectivement pas vous épanouir dans votre activité salariée. Vous devriez relire le dernier paragraphe de votre torchon et corriger les fautes (ou confier le travail à un mâle biologiquement mieux qualifié ?). Elles sont moins honteuses que votre propos, mais ce serait déjà ça.
Salutations ordinaires,
Nathalie